CIMENTS FRANCAIS : légère hausse du résultat opérationnel trimestriel

06/05/2011 - 08:50 - Option Finance

(AOF) - Ciments Français a réalisé au premier trimestre un résultat net part du groupe de 115,5 millions d'euros, à comparer avec une perte de 1,1 million d'euros, un an plus tôt. Le résultat brut d'exploitation courant a atteint 146,6 millions d'euros, en hausse de 2%. Le groupe cimentier explique cette hausse limitée principalement par la hausse des coûts énergétiques. En revanche, il a bénéficié des incidences positives de la vente de droits d'émission de CO2 (5,8 millions d'euros) et de la réduction des taxes sur matières premières en Égypte. Le chiffre d'affaires est de 972,6 millions d'euros, en progression de 7%, malgré notamment un recul de 21,6% de l'activité en Egypte. " Le 1er trimestre a été marqué par une amélioration de l'activité dans le secteur de la construction, soutenu par des conditions météorologiques beaucoup plus clémentes qu'au 1er trimestre 2010 en Europe et en Amérique du Nord. Dans la plupart des pays émergents, la croissance est restée dynamique, notamment en Asie ; en Egypte, cependant, l'activité a subi un arrêt temporaire du fait de la crise politique ", a commenté la société. A propos de ses perspectives 2011, la filiale d'Italcementi indique que l'évolution de ses résultats devrait refléter les tendances positives observées en Inde, en Thaïlande et au Maroc qui devraient compenser la baisse des résultats en Égypte compte tenu de la situation politique du pays. Dans les pays occidentaux, Ciments Français s'attend à ce que la demande de grands travaux continue à souffrir des déficits publics, modérant les premiers effets de reprise apparus en ce début d'année, plus particulièrement en France. " La politique des prix de vente s'efforcera de compenser l'augmentation continue des coûts énergétiques et l'inflation ", a conclu la société.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Ciment Français bénéficie d'une des meilleures rentabilités opérationnelles du secteur en Europe ; - Le groupe a nettement réduit sa structure de coût ; - Le groupe profite d'une clientèle fortement diversifiée, ce qui limite le risque clients ; - Ciments Français souhaite se développer, à partir de sa position de leader en Egypte, au Proche-Orient. Le groupe souhaite également accroître sa présence en Inde, qui constitue un marché stratégique.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est pénalisé par sa taille limitée à l'échelle nationale et par une moindre présence dans certains pays émergents par rapport à ses concurrents, alors que ces pays sont une priorité stratégique pour les cimentiers ; - Son implantation au Moyen Orient rend le groupe sensible aux troubles géopolitiques depuis début 2011 ; - Le faible flottant de Ciments Français limite l'attrait du titre auprès des investisseurs.

Comment suivre la valeur

- Italcementi est depuis fin décembre 2010 directement actionnaire de Ciments Français. Italcementi détient 82,29% du capital et 90,11% des droits de vote de Ciments Français. En juin 2009, Italcementi, entré au capital du groupe français en 1992 au moment où celui-ci était au bord du dépôt de bilan, et Ciments Français avaient abandonné leur projet de fusion qui aurait simplifié la structure du groupe italien et aurait donné naissance au cinquième cimentier mondial ; - Les groupes de matériaux sont dépendants de l'activité de la construction, fortement cyclique. Ils dépendent donc de l'évolution du nombre des permis de construire et des mises en chantiers, eux-mêmes influencés par la conjoncture économique, le niveau des taux d'intérêts (coût du crédit) ou encore le climat ; - Traditionnellement, l'activité du groupe est plus forte au second semestre, les six premiers mois de l'année étant généralement consacrés à la maintenance des activités ; - Les prix de l'énergie représentent 30 à 35 % des coûts de production du ciment.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Moody's a modifié les perspectives du secteur des matériaux de construction en Europe, en les portant de "négatives" à "stables". Cela souligne que les conditions de crédit du secteur ne devraient ni s'améliorer ni se détériorer dans les douze à dix-huit mois qui viennent. La demande semble s'être stabilisée à un faible niveau au quatrième trimestre 2010 et la reprise de la construction résidentielle devrait autoriser une hausse graduelle des volumes en 2011. Néanmoins, un biais négatif est toujours associé à cette perspective stable car des zones de fragilité demeurent au sein de certains pays de la zone euro, comme l'Espagne, l'Irlande et la Grèce. La reprise économique y est lente et la dette toujours élevée. L'agence considère donc que la demande restera sous pression dans ces zones de marché. Sur le segment du ciment, après un recul de 3% de la consommation française en volume en 2010, le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) prévoit une reprise molle cette année : elle ne devrait pas dépasser les 2%. FTB/ACT/