Le Bund devrait continuer à sous- performer les autres dettes hors UEM

06/05/2011 - 11:03 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le Portugal est donc le troisième pays de la zone euro à bénéficier de l'aide de ses partenaires européens. En contrepartie d'une enveloppe de 78 milliards d'euros, Lisbonne devra réduire son ratio déficit/PIB à 3% en 2013. Selon le FMI, les efforts imposés au Portugal conduiront à une contraction de 2% du PIB en 2011 et en 2012. Une partie de cette aide (12 milliards) devrait être consacrée à la recapitalisation des banques. Les autorités devront aussi promouvoir l'émission d'obligations bancaires garanties par l'Etat pour un montant de 35 milliards d'euros", note René Defossez de Natixis. "Si l'on ne connaît pas encore les taux que pratiqueront l'EFSF et l'EFSM, on sait que ceux concernant la part FMI seront compris entre 3,25% et 4,25%. Ce nouveau plan d'aide n'annonce pas la fin de la crise en zone euro." "D'ailleurs les spreads intra-UEM se sont à nouveau élargis, après une période très courte de contraction hier. En particulier, le spread PGB-Bund 10 ans a atteint un nouveau plus haut aujourd'hui, à 648pb. C'est normal, ce nouveau bail-out conditionnel soulève beaucoup de questions pour les investisseurs. Est-il suffisant ? Quelle sera l'attitude de certains pays, de plus en plus réticents vis-à-vis de ces mécanismes, comme la Finlande ? Comment réagira la population, à qui on promet deux nouvelles années de récession, à moment où la situation politique est compliquée ?" "Par ailleurs, les détails de ce plan ne seront dévoilés que dans quelques jours, et ce n'est donc qu'à ce moment que l'on pourra vraiment mesurer sa pertinence. Le spread Bono-Bund est, quant à lui repassé au dessus de 200pb et le spread IGB-Bund au-dessus de 700pb." "Cela n'a-t-il donc servi à rien ? Sûrement pas. Le Portugal dispose maintenant d'une alternative au marché pour se financer, et c'est, à court terme, l'essentiel. Mais il y a d'autres évolutions importantes : il y a, de fait, mutualisation du risque souverain depuis mai 2010. Les pays du core subventionnent les pays périphériques en situation de stress. Aucun pays n'a été abandonné, quelle que soit son histoire budgétaire." "Dans le marché, cette mutualisation de fait des risques souverains peut se voir de deux manières : en observant les corrélations entre les rendements des obligations de la zone euro et en regardant la performance du Bund contre les obligations souveraines des autres grands pays de l'OCDE hors UEM." "L'année dernière, jusqu'à la veille du bail-out de l'Irlande, les dettes européennes étaient caractérisées par les corrélations suivantes : les dettes core étaient positivement corrélées entre elles, et négativement avec les dettes non core. Depuis le 1er novembre, toutes les dettes européennes sont à nouveau positivement corrélées entre elles, bien qu'à des degrés divers." "Depuis le sauvetage de la Grèce, le Bund sous-performe toutes les autres grandes dettes (hors UEM), quelles que soient les politiques monétaires menées par les pays en question. La sous-performance a été particulièrement marquée après l'annonce du plan portugais." AUT/ALO