BNPP IP reste positif sur les actions mais réduit les émergentes

06/05/2011 - 15:53 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La tendance moins haussière des indicateurs avancés et la hausse de l'inflation ont créé un contexte moins favorable aux actions. Cela étant, les indicateurs économiques ont dans l'ensemble continué à signaler une croissance robuste, ce qui nous conduit à juger excessives les craintes d'un fort ralentissement. Compte tenu de la bonne orientation des résultats publiés par les sociétés et du maintien de la politique monétaire stimulante de la Réserve fédérale américaine, nous restons positifs sur les actions", note Joost van Leenders de BNPP IP. "Les rendements obligataires se sont orientés à la baisse, mais cette tendance n'est pas durable selon nous. Nous avons réduit notre exposition aux actions émergentes, mais continuons de surpondérer cette classe d'actifs. Nous sommes plus prudents à l'égard de l'inflation et des politiques monétaires." "Le resserrement au Brésil, en Russie, en Inde et en Chine a été assez agressif et les taux directeurs se situent à présent à des niveaux qui pourraient tirer vers le haut les rendements, ce qui serait préjudiciable aux actions. Parallèlement, l'inflation a connu une nouvelle accélération. Nous n'y voyons pas une source de préoccupation nouvelle pour les marchés ni un problème d'inflation galopante, mais, compte tenu de la détérioration et de la forte performance récente des actions émergentes, le moment nous semble venu de prendre des bénéfices sur une partie de notre surpondération." "La semaine dernière, les actions des pays développés ont fortement surperformé les actions émergentes, soutenues par le ton accommodant de la Fed. Les actions américaines ont également bénéficié du fait que les entreprises ont été plus nombreuses à dépasser les prévisions de bénéfice par action et de chiffre d'affaires aux Etats-Unis que dans les autres régions. Nous avons réduit notre exposition globale aux actions, de surpondérée à neutre." "Si les opérations de fusion-acquisition, les rachats d'actions, la liquidité et les perspectives de bénéfices soutiennent les actions, le cycle économique et la politique monétaire, en revanche, ne sont plus favorables. La Fed achèvera son programme d'assouplissement quantitatif (QE2) d'ici à la fin du trimestre et la réaction des marchés à cet arrêt est incertaine." "Il est intéressant de noter que les obligations d'Etat n'ont pas pâti de la hausse des actions. En général, quand les investisseurs deviennent plus optimistes à l'égard des actions et se désengagent des obligations, les cours des actions augmentent et les prix des obligations baissent. Toutefois, ces derniers temps, les actions et les obligations ont eu un moteur commun, à savoir la Fed." "L'attitude plus sereine de la banque centrale américaine vis-à-vis de l'inflation, conjuguée à une croissance modeste, a eu pour effet de soutenir les obligations. La Fed poursuit ses achats d'obligations dans le cadre de son programme QE2 et, par ailleurs, le Trésor américain a décidé de réduire les ventes de titres à court terme afin de ne pas dépasser la limite fixée sur la dette publique. Les responsables politiques ont jusqu'au début du mois d'août pour élaborer un compromis, ce qui est susceptible de repousser le problème après les élections américaines de novembre 2012. En dépit de ces facteurs qui ont orienté à la baisse les rendements ces dernières semaines, nous restons d'avis que les rendements sont trop bas dans le contexte actuel." "En Chine, les indicateurs PMI ont confirmé un ralentissement modéré de l'économie, qui sera bien accueilli par les responsables politiques. Toutefois, avec une inflation à 5,4% et des taux d'intérêt officiels à 6,31%, la politique monétaire pourrait être encore durcie. Les autorités pourraient à nouveau relever les taux, mais également recourir à d'autres mesures comme un rehaussement du niveau des réserves obligatoires des banques ou une appréciation de la devise." "En Inde, la banque centrale a procédé à un nouveau relèvement des taux, avec une hausse de 50 pb qui est ressortie supérieure aux attentes. Sachant que les taux officiels se situent encore plusieurs points de pourcentage en dessous de l'inflation et que l'indice PMI manufacturier est orienté à la hausse, de nouveaux tours de vis sont à prévoir. En Russie, l'indice PMI manufacturier est tombé à son plus bas niveau depuis novembre 2010." "Au Brésil, cet indicateur s'est tout juste maintenu au-dessus de 50, seuil qui délimite les zones de croissance et de contraction de la production. Cette perte de dynamique des économies émergentes devrait être la bienvenue du point de vue de l'inflation. Le ralentissement de la croissance devrait éviter la surchauffe de certaines économies. Nous sommes confiants dans la capacité des responsables politiques à trouver le juste milieu entre une inflation trop forte et une croissance trop faible, car les demandes intérieure et extérieure semblent robustes et une partie de la hausse de l'inflation devrait être temporaire selon nous." "Comme prévu, l'indice ISM manufacturier aux Etats-Unis s'est inscrit en repli, mais il est néanmoins ressorti supérieur aux attentes et est resté au-dessus de 60. Il continue de signaler une croissance excessivement élevée, ce qui implique qu'un nouveau recul ne modifierait pas notre sentiment d'une poursuite de la reprise. Le marché de l'emploi s'améliore peu à peu. La politique monétaire devrait rester pour le moment stimulante. Le dollar a accusé un net repli, qui devrait soutenir les exportations." "L'impact de la hausse des prix du pétrole sur la croissance devrait être passager selon nous. Le cours de l'or noir pourrait se stabiliser, car le marché est bien approvisionné et les positions spéculatives acheteuses sont importantes, ce qui limite le potentiel d'une nouvelle envolée. Les prix élevés du pétrole n'ont pas empêché les ventes d'automobiles de croître. Dans ce contexte, les dépenses de consommation ne semblent pas structurellement affectées." "Au sein de la zone euro, l'indice du sentiment économique (ESI) a reculé pour le deuxième mois consécutif. Il signale également une croissance supérieure à nos attentes. Il existe davantage de raisons d'anticiper une décélération de la croissance pour la zone euro que pour les Etats-Unis. La quasi-totalité des Etats membres ont annoncé des mesures d'austérité budgétaire et l'euro s'est fortement apprécié par rapport au billet vert. La BCE a procédé à un relèvement des taux d'intérêt, qui pourrait affecter les pays périphériques, qui présentent une part plus élevée de crédits hypothécaires à taux variables." "Cependant, nous pensons que ces premières mesures de la BCE auront un impact modeste. Le flux de crédit s'améliore progressivement. La croissance des prêts bancaires reste modérée en zone euro, tandis que les banques américaines ont continué à assouplir leurs critères d'octroi de crédit et à réduire les marges sur la plupart des prêts, dopant ainsi la demande. Les crédits hypothécaires restent l'exception. Ces développements nous conduisent à penser que les prêts bancaires augmentent peu à peu et ne devraient pas entraver une poursuite de la reprise." "Le resserrement de la politique monétaire au Royaume-Uni apparaît moins imminent après l'annonce d'une stagnation de l'économie au second semestre 2010. L'indicateur avancé composite signale un ralentissement, tandis que la confiance des entreprises s'est dégradée. L'inflation est restée ancrée nettement au-dessus de l'objectif de la Banque d'Angleterre (BoE), mais devrait fléchir plus tard dans l'année. Sachant que la BoE a averti des lourdes conséquences que pourrait avoir une remontée des taux longs, un relèvement des taux paraît peu plausible à présent. Nous n'anticipons pas de geste haussier avant le troisième trimestre." "Au Japon, l'impact du tsunami n'était au départ perceptible que dans les indicateurs de confiance, mais il se reflète à présent dans les données réelles. Les ventes de véhicules se sont effondrées, la production industrielle a chuté et les dépenses de base des ménages ont touché un plus-bas historique en termes réels. Il est probable que le PIB ait reculé au premier trimestre et que le Japon soit entré dans une période de récession technique, définie par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB. Ces développements ne modifient pas notre opinion selon laquelle les efforts de reconstruction devraient conduire à une croissance plus forte au deuxième trimestre et au second semestre 2011." AUT/ALO