Les institutionnels confiants dans la stabilité de l'euro (Allianz GI)

09/05/2011 - 14:57 - Option Finance

(AOF / Funds) - La confiance des investisseurs institutionnels européens dans l'euro ne faiblit pas, selon un sondage réalisé en mars et avril 2011 par Allianz Global Investors dans onze pays européens, auprès de plus de 150 investisseurs institutionnels représentant des encours gérés ou conseillés de 990 milliards d'euros. Près de 80% des sondés considèrent que l'euro survivra au contexte actuel, tandis que seuls 4% pensent le contraire. "La part relativement élevée d'indécis démontre que la crise de la dette souveraine au sein de la zone euro est considérée comme une préoccupation majeure, voire un facteur de risque-clé, pour les investisseurs institutionnels." "Il est intéressant de noter qu'aucune distinction notoire n'a été relevée entre les réponses de sondés situés dans la zone euro et ceux des pays disposant de leur propre devise nationale. Près de 10% de l'ensemble des sondés estiment qu'une réduction de la dette (haircut) des pays de la périphérie est envisageable." "Selon RCM, société de gestion du groupe Allianz Global Investors, un défaut ou une restructuration de la dette grecque n'est guère probable avant 2013. Comme le récent renflouement du Portugal l'a montré, les décideurs européens sont toujours soucieux d'éviter les conséquences de tout défaut, compte tenu notamment d'un secteur bancaire européen encore en phase de redressement." "Il sera difficile d'atteindre un excédent budgétaire primaire proche de 8% du Produit national brut, mais les dirigeants politiques vont chercher à gagner du temps, pour permettre aux institutions financières de poursuivre l'amélioration de leurs bilans et à la Grèce de retrouver un équilibre budgétaire. Ainsi que la Banque centrale européenne n'a cessé de le rappeler, une restructuration hâtive risquerait de déclencher une nouvelle crise financière", selon Andreas Utermann, de RCM. "En effet, les banques, en particulier en Grèce, seraient fortement pénalisées par les pertes enregistrées sur leurs positions obligataires. En outre, tant que la Grèce ne sera pas en mesure de générer un excédent primaire, ce qui est loin d'être le cas actuellement, toute restructuration de la dette risque de ne pas être considérée comme un processus crédible par les investisseurs. C'est pourquoi nous nous attendons plus probablement à voir se poursuivre un processus graduel qui pourrait d'abord se manifester par une nouvelle réduction du coût du plan de sauvetage de la Grèce, en réduisant le taux d'intérêt sur les fonds alloués et en allongeant les maturités, peut-être sur la base du volontariat." "Quoi qu'il en soit, la plupart des sondés s'attendent à une avancée de l'intégration économique et politique au sein de la zone euro. Par ailleurs, nombreux sont ceux qui anticipent un durcissement de la règlementation, se traduisant par une politique budgétaire plus centralisée et davantage de responsabilités confiées à la Banque centrale européenne. Certains sondés envisagent, enfin, une augmentation de l'influence des principaux pays de la région, tels que la France et l'Allemagne." AUT/ACT