Des opportunités demeurent sur les obligations US privées (SG)

10/05/2011 - 16:02 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La hausse des rendements obligataires dans un contexte d'accélération de la croissance économique et de pression inflationniste incite à réduire l'exposition aux dettes souveraines. C'est particulièrement vrai en Europe, tandis qu'aux Etats-Unis, les perspectives sont également floues après l'arrêt des achats de titres publics par la Fed américaine. Le marché du crédit présente encore des opportunités, même s'il s'agit davantage de portage que de gain en capital après le sensible resserrement des spreads", note SG Private Banking. "Les Etats-Unis et le Royaume-Uni offrent les meilleures perspectives dans ce domaine. Une plus grande prudence est de mise en ce qui concerne les obligations européennes à haut rendement et investment grade étant donné les problèmes actuels de dette souveraine dans la zone euro." "Comme le marché s'y attendait, la BCE a relevé ses taux d'intérêt de 25 points de base au cours de sa réunion d'avril, entamant le processus de normalisation de la politique monétaire qui devrait conduire à des hausses supplémentaires de 75 points de base au total d'ici la fin de l'année. La vigueur de l'économie allemande ne se retrouve cependant pas dans le reste de l'Europe, laissant la région aux prises avec la sortie de la récession, dans des conditions de financement moins favorables. C'est pourquoi la croissance atteindra probablement un point haut prochainement, avant de ralentir dans la seconde moitié de l'année." "Aux Etats-Unis, la croissance pourrait aussi s'essouffler en raison de la fin des mesures incitatives monétaires à la fin du deuxième trimestre et de l'atténuation progressive des effets des mesures budgétaires de relance. Les perspectives américaines ont été assombries par les débats en cours au Congrès sur le budget 2012 et le plafond de la dette publique. L'annonce récente par Standard & Poor's de la mise sous surveillance négative de la notation AAA de la dette américaine a envoyé un signal fort au gouvernement, lui indiquant que la tendance actuelle de la politique fiscale n'était pas soutenable." "Nous maintenons notre sous-pondération des obligations souveraines. Aux Etats-Unis, les risques à long terme continuent de dégrader les perspectives pour les bons du Trésor, notamment autour de la fin du deuxième trimestre (juin). La Fed a prévu de réinvestir ses avoirs arrivant à maturité, le ralentissement éventuel de ces réinvestissements précédant tout relèvement des taux d'intérêt. Les rendements pourraient initialement demeurer stables avant de s'élever en raison de la nécessité d'attirer de nouveaux investisseurs compensant le retrait du marché de la Fed. Les obligations américaines à court terme (2-3 ans) sont toutefois préférables aux obligations canadiennes, le Canada devant relever ses taux plus tôt." "Une remarque sur la décision de S&P : si l'administration américaine resserre rapidement sa politique budgétaire, les bons du Trésor pourraient s'apprécier, une politique plus rigoureuse entraînant une croissance plus faible, et donc une politique monétaire plus souple pour une période plus longue que celle prévue actuellement." "En Europe, les rendements et dans d'autres grands pays européens ne semblent pas assez attractifs dans un contexte d'accélération de l'activité économique et de pression inflationniste. Au vu des taux d'intérêt actuels, nous privilégions les obligations à 3-5 ans, dans l'optique d'une stabilisation de l'aplatissement de la courbe. Dans le même ordre d'idées, les actuels points morts d'inflation semblent trop élevés étant donné l'engagement de la BCE dans la lutte contre l'inflation. C'est pourquoi nous maintenant une sous-pondération des obligations indexées sur l'inflation." "En ce qui concerne la périphérie, bien que le Portugal, la Grèce et l'Irlande continuent de justifier notre prudence, la situation de l'Espagne s'est améliorée. En effet, l'Espagne a montré sa capacité à réduire ses déséquilibres budgétaires (elle a atteint ses objectifs budgétaires l'année dernière grâce à de grandes réformes structurelles) et à progresser dans la restructuration de son secteur bancaire." "Le marché des obligations d'entreprises aux Etats-Unis et au Royaume-Uni continue d'offrir de la valeur en termes de portage, mais notre vision des obligations d'entreprises européennes est désormais moins favorable. Depuis le début de l'année, les marchés mondiaux du crédit ont réalisé de bonnes performances, s'avérant remarquablement résistants en dépit des incertitudes géopolitiques croissantes. Pour le moment, l'impact négatif des interruptions d'approvisionnement liées au séisme au Japon est difficile à quantifier." "La seule exception vient du marché de l'investment grade européen, en raison des tensions actuelles sur la dette souveraine et de l'aplatissement de la courbe des rendements. Selon nous, les primes de risque actuelles ne sont pas assez élevées pour compenser les évolutions défavorables du rendement. Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, bien que les gains en capital semblent être parvenus à leur terme sur les marchés du haut rendement et de l'investment grade, le portage reste attractif. La réduction des taux de défaut (estimés à 1,5% aux Etats-Unis et pour l'exercice 2011) est alimenté par le désendettement des entreprises." "L'amélioration des flux de trésorerie devrait soutenir la reprise des activités de fusions et acquisitions, qui ont jusqu'à maintenant abouti à 130 opérations dans le monde cette année, pour une valeur de près de 800 milliards de dollars. L'abondance de l'offre en obligations d'entreprises internationales liée au refinancement des entreprises, le haut rendement ayant atteint 114 milliards d'USD et l'investment grade 234 milliards de dollars au premier trimestre, devrait continuer à répondre une forte demande." "Les entreprises financières pourraient être en bonne position pour se renforcer grâce aux dispositions prudentielles Bâle III et Solvabilité II, et pourraient donc prochainement justifier moins de prudence. Enfin, étant donné notre perspective plus optimiste pour l'Espagne, nous pensons qu'il existe sur ce marché des opportunités d'investissement sur les obligations émises par des entreprises solides." AUT/ALO