Le rendement du Bund devrait se maintenir entre 3,15 et 3,45% en mai

11/05/2011 - 09:50 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Comme anticipé le mois dernier, le Bund a évolué dans une bande de fluctuation étroite, comprise entre 3,49% et 3,24%. L'événement du mois a été la remontée des taux directeurs par la BCE. Cette annonce était toutefois largement anticipée par le marché, et n'a du coup pas entraîné de mouvement particulier dans le marché", note Etienne Pourny, président directeur général de Stelphia Asset Management. "La décision de la BCE marque plutôt la fin d'une phase de remontée des taux, débutée en août dernier, et qui a vu les taux passer de 2,10% à 3,50%. Les taux n'ont pas de raison de monter beaucoup plus à court terme. Leur appréciation a permis de corriger une phase d'excès, entretenue notamment par les craintes de retour en récession voire de déflation aux Etats-Unis, et accrue dans notre zone par les problèmes de dette gouvernementale." "Le mois d'avril a également été marqué par la confirmation d'une remontée de l'inflation, à 2,8% actuellement. Cette première vague d'inflation est à présent prise en compte par le marché. Mais inscrite dans une tendance assez structurelle, l'inflation devrait amener la BCE à remonter ses taux à un horizon pas très éloigné. Les prochains mouvements significatifs des marchés obligataires pourraient dépendre de l'évolution de la politique des banques centrales anglo-saxonnes, et surtout de l'arrêt du programme d'assouplissement quantitatif de la Fed, prévu le mois prochain." "En ce qui concerne le problème de la dette gouvernementale, le mois écoulé a montré que l'annonce des mécanismes (FESM/Mécanisme Européen de Stabilité Financière si on retient la dénomination française) mis en place pour faire face aux difficultés actuelles du marché n'a pas eu les effets escomptés. Les taux de la dette périphérique ont atteint de nouveaux records, alimentés par l'appel à l'aide du Portugal et les rumeurs de restructuration de la dette grecque." "Sur ce sujet, tous les officiels qui se sont prononcés ont pourtant eu le même discours: aucune restructuration n'est au programme. Mais cela n'a pas suffi, probablement parce que l'Allemagne a eu trop longtemps (et a encore parfois), une attitude ambigüe sur le sujet. Pour l'heure, le marché estime toujours que la Grèce ne sera pas en mesure de se refinancer quand elle en aura besoin (début 2012)." "Au terme d'une phase de remontée des rendements assez généralisée, l'influence du marché américain ne peut être négligée. Même si on anticipe d'autres hausses de taux dans notre zone, le maintien de taux directeurs aux plus bas outre Atlantique et une croissance un peu moins forte qu'attendu sont des freins à la hausse des taux obligataires du Bund." AUT/ALO