Obligations : privilégier les banques d'investissement (Janus Capital)

11/05/2011 - 15:45 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les contraintes règlementaires introduites après la crise financière ont eu un impact indéniable sur le secteur bancaire : avec des ratios de solvabilité plus élevés, la solidité des bilans des institutions financières s'est considérablement renforcée, créant de nombreuses opportunités pour les investisseurs obligataires", note Rachel Young, analyste fixed income financials de Janus Capital Group. "Le mode de financement des banques a aussi changé avec une prise de conscience de la nécessité de trouver des financements alternatifs à ceux, généralement à court terme, levés sur les marchés de capitaux." "Les banques se sont en effet davantage tournées vers leurs bases de dépôts, ce que nous considérons comme positif car elles offrent une source de financement plus soutenable et moins coûteuse. Parallèlement, la qualité des crédits sur les bilans des banques s'est améliorée au cours des neuf à douze derniers mois, engendrant une diminution des provisions. Avec une baisse des coûts de financement, nous pensons que la rentabilité des banques va s'améliorer." "Toutes les valeurs financières ne présentent cependant pas le même niveau d'opportunité : en effet, nous pensons que les banques d'investissement auront plus de temps pour appliquer les nouvelles règles et plus de flexibilité dans l'allocation du capital que les banques de dépôt. Certaines banques ont aussi su anticiper l'impact règlementaire en essayant de diversifier leurs sources de revenus : hausse des commissions, développement d'activités à l'étranger, réduction de certaines activités plus risquées comme le trading pour compte propre etc. On remarque, globalement, une concentration des efforts sur des activités offrant des marges plus intéressantes afin de diminuer la volatilité des revenus." "La pentification de la courbe des taux que nous avons vue récemment aide les banques à améliorer leurs revenus car celles-ci se financent en priorité à partir de leur base de dépôts, typiquement d'une durée de deux ou trois ans, pour ensuite accorder des crédits à plus long terme. L'écart des taux peut se révéler très rentable surtout pour les grandes banques de dépôt ou en tout cas pour celles qui sont capables de collecter des volumes importants de dépôts à faible coût." "Dans une hypothèse de relèvement des taux de référence par la Fed et dans un contexte de pentification de la courbe des taux, les banques peuvent optimiser cette situation si elles réduisent la durée de leurs portefeuilles d'investissement pour avoir plus de flexibilité pour réinvestir quand les rendements seront plus élevés." "Cependant, n'oublions pas que pour tirer le plus grand profit de la pentification de la courbe des taux, il est indispensable que la demande de crédit augmente aussi, car cette dernière est un indicateur clé de la santé des institutions financières. Les banques sont maintenant mieux placées pour accorder des prêts et nous remarquons une légère hausse de la demande de crédit aux Etats-Unis, surtout de la part des entreprises." "Mais cette demande ne remonte que lentement car les consommateurs américains continuent à considérer prioritaire le remboursement des crédits existants. De plus, les banques restent réticentes à accorder de nouveaux crédits immobiliers en vue des créances douteuses encore parfois dans leurs bilans." "Nous sommes confiants que la reprise américaine va continuer à améliorer les fondamentaux du secteur financier et contribuer à resserrer encore les écarts de taux entre les Treasuries et les obligations financières. En parallèle avec la reprise économique, nous nous attendons à une hausse progressive de la demande de crédit et à une stabilisation des mauvaises créances, deux éléments qui devraient booster les bénéfices." "Les banques européennes devront, selon nous, poursuivre leurs efforts afin d'améliorer leur liquidité et leur capitalisation. Nous voyons quelques progrès, par exemple en Espagne récemment, mais d'importants volumes de dette souveraine espagnole arriveront bientôt à maturité, ce qui continue à alimenter un climat d'incertitude et nous pousse à nous concentrer sur des opportunités dans des pays financièrement plus solides." "Les banques allemandes et françaises sont très exposées aux pays périphériques de la zone euro, ce qui devrait encourager la Banque centrale européenne à fournir une aide supplémentaire aux pays en difficulté. Du point de vue de l'investissement obligataire, nous privilégions les sociétés qui ont une exposition au marché des capitaux. Goldman Sachs et Morgan Stanley, par exemple, ont amélioré de façon significative leur liquidité et leur niveau de fonds propres, mais leurs valorisations restent en dessous de celles de certains de leurs grands concurrents." "Ces banques devraient aussi bénéficier d'une reprise de l'activité dans les fusions et acquisitions. De même, nous nous intéressons aux banques qui ont transformé leurs activités comme Discover Financial ou GE Capital, filiale financière de General Electric. Certaines institutions ont changé leur statut, en se transformant en holdings bancaires avec le droit de collecter des dépôts et en améliorant la qualité de leurs portefeuilles de crédit. Nous suivons ce genre d'institutions de très près car elles présentent de bons potentiels d'investissement." AUT/ALO