LAFARGE cède ses activités Ciment & Béton dans le sud-est des Etats-Unis

12/05/2011 - 09:23 - Option Finance

(AOF) - Lafarge a cédé ses activités Ciment et Béton au sud-est des Etats-Unis au conglomérat colombien Cementos Argos pour une valeur d'entreprise de 760 millions de dollars. Les activités cimentières cédées comprennent la cimenterie de Harleyville en Caroline du Sud et la cimenterie de Roberta en Alabama, une station de broyage de ciment à Atlanta en Géorgie, et les terminaux de distribution associés. Lafarge cède également ses unités de béton prêt-à-l'emploi dans cette région. Le chiffre d'affaires total généré par ces activités s'est élevé à environ 240 millions de dollars en 2010. A l'issue de cette opération, soumise à l'approbation des autorités de la concurrence, Lafarge comptera en Amérique du Nord 21 cimenteries et stations de broyage équivalant à une capacité de production totale de 19 millions de tonnes, et bénéficiera de solides positions dans ses autres activités. Bruno Lafont, Président-Directeur Général de Lafarge, a déclaré : "L'Amérique du Nord est un pilier essentiel pour le Groupe, où nous avons pour ambition d'être le leader incontesté de l'industrie des matériaux de construction. Cette transaction crée de la valeur pour nos actionnaires tout en maintenant la puissance et la capacité de croissance de notre dispositif opérationnel en Amérique du Nord".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Lafarge est le leader mondial des matériaux de construction et du ciment, numéro 2 des granulats, numéro 3 du béton et du plâtre ; - Sa diversification géographique permet au groupe de mieux résister que ses concurrents à la conjoncture difficile, grâce au poids important des pays émergents dans son chiffre d'affaires (46% réalisés au Moyen-Orient, en Europe Centrale et de l'Est, en Afrique et en Asie à fin 2008) ; - Le rachat d'Orascom Cement a permis à Lafarge de détenir des positions de leader au Moyen-Orient, marché en plein essor ; - Le groupe prend les mesures nécessaires pour redresser sa situation financière. Le programme de réduction des coûts, visant à réduire le poids de la dette (15 milliards d'euros) qui a explosé suite au rachat d'Orascom, entamé en 2010, se poursuit cette année. La réduction de la structure des coûts va conférer un effet de levier sur les résultats du groupe lors de la reprise de l'activité.

Les points faibles de la valeur

- Le secteur de la construction reste à la peine en Bourse. Après avoir affiché la plus forte baisse au sein du CAC 40 en 2010, Lafarge était toujours dans le rouge au premier trimestre 2011 ; - Le poids de la dette reste une préoccupation majeure qui pèse sur la valeur en Bourse. La notation de la dette a été abaissée mi-mars par S&P en catégorie " spéculative ". L'accès au marché obligataire va donc être plus compliqué et, en tout état de cause, plus cher ; - Le groupe réduit le montant de son dividende pour alléger son endettement ; - La visibilité reste faible sur la reprise. Le redressement des volumes sera plus lent que prévu et interviendra au mieux en 2012 ; - Le groupe poursuit la réduction de ses investissements de capacité alors que ses concurrents les ont repris. Cela risque d'hypothéquer le potentiel de gain de parts de marché du groupe à moyen terme, notamment dans les zones en forte croissance ; - Les plans d'austérité en Europe pourraient se traduire par un tassement des dépenses d'infrastructures ; - L'exposition du groupe au Moyen-Orient le rend sensible à la montée du risque géopolitique dans la région depuis le début de l'année. La visibilité sur les volumes et les prix s'en trouve limité.

Comment suivre la valeur

- Les performances de Lafarge sont étroitement liées à l'état du secteur de la construction. Fortement cyclique, ce dernier dépend de l'évolution des taux d'intérêt, des facilités d'accès au crédit et du climat de confiance. Mais également des conditions climatiques ; - Le prix de l'énergie est également à surveiller car il compte pour 25% à 30% du coût de production du ciment ; - Les résultats de Lafarge sont, pour partie, dépendants du cours du dollar par rapport à l'euro du fait de sa présence aux Etats-Unis ; - Les marchés vont suivre avec attention le déroulement du programme de réduction des coûts ; - Le groupe souhaite accélérer l'innovation, notamment pour répondre aux modes de construction plus durables.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - Matériaux

Moody's a modifié les perspectives du secteur des matériaux de construction en Europe, en les portant de "négatives" à "stables". Cela souligne que les conditions de crédit du secteur ne devraient ni s'améliorer ni se détériorer dans les douze à dix-huit mois qui viennent. La demande semble s'être stabilisée à un faible niveau au quatrième trimestre 2010 et la reprise de la construction résidentielle devrait autoriser une hausse graduelle des volumes en 2011. Néanmoins, un biais négatif est toujours associé à cette perspective stable car des zones de fragilité demeurent au sein de certains pays de la zone euro, comme l'Espagne, l'Irlande et la Grèce. La reprise économique y est lente et la dette toujours élevée. L'agence considère donc que la demande restera sous pression dans ces zones de marché. Sur le segment du ciment, après un recul de 3% de la consommation française en volume en 2010, le Syndicat français de l'industrie cimentière (SFIC) prévoit une reprise molle cette année : elle ne devrait pas dépasser les 2%. FTB/ACT/