Un dérapage de la crise lybienne pourrait propulser le baril de pétrole au-dessus de 150 dollars (EdRAM)

12/05/2011 - 18:04 - Sicavonline
Un dérapage de la crise lybienne pourrait propulser le baril de pétrole au-dessus de 150 dollars (EdRAM)

Les cours du pétrole n'ont peut-être pas atteint leur pic en 2011. Si Edmond de Rothschild Asset Management (EdRAM) pense que les réserves actuelles de l'OPEP devraient contenir la hausse des prix de l'or noir, il estime que le baril de Brent pourrait exploser à 150, voire 200 dollars si la crise lybienne s'éternisait et contaminait d'autres pays producteurs de pétrole d'Afrique du nord et du Proche-Orient.

Ces derniers mois, les mouvements de révolte en Afrique du nord et au Proche-Orient, en particulier le conflit en Lybie entre les partisans du colonel Mouammar Kadhafi et ses opposants, ont provoqué une flambée des cours de pétrole, les investisseurs ayant anticipé une chute de la production. La région regroupe en effet d'importants producteurs de pétrole. La Lybie, notamment, est membre de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) et produit 1,7 millions de barils par jour. Malgré la persistance de la crise lybienne, Edmond de Rothschild Asset Management (EdRAM) n'a pas modifié, pour l'instant, ses prévisions de cours du pétrole pour 2011 et table toujours sur un baril de brent compris entre 90 et 100 dollars (le baril de Brent a clôturé à 112,08 dollars mercredi 11 mai). «Contrairement à 2008, la capacité de l'offre à réagir est moins limitée », argue la société de gestion. « Les capacités de production inutilisées de l'OPEP sont en théorie de 5,1 millions de barils par jour. » Du coup, EdRAM estime que « les pays de l'OPEP sont encore à même de compenser toute nouvelle interruption de la production de pétrole », mais ajoute que « la marge de manœuvre se rétrécie rapidement. Par ailleurs, pour le moment, et même s'ils ont baissé au cours des 6 derniers mois, les stocks représentent 58 jours de consommation pour les pays de l'OCDE, un niveau qui reste satisfaisant. » L'économie mondiale n'est pas hors de danger pour autant, du point de vue d'EdRAM, qui identifie deux risques majeurs pour l'évolution des cours du pétrole : un enlisement de la crise en Lybie et une contagion de celle-ci à d'autres pays producteurs de pétrole comme l'Algérie, l'Iran ou encore l'Arabie Saoudite. Dans un tel cas de figure, EdRAM considère que « le prix du pétrole [de Brent] pourrait s'envoler à 150 ou 200 dollars le baril et ferait replonger la planète dans une nouvelle récession. » La société de gestion rappelle qu'en 2008, le prix du pétrole avait commencé à « représenter un danger pour l'économie mondiale » au-delà de 120 dollars de baril de Brent.

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