Taux : l'intérêt des LTRO diminue, arbitrage au profit des MRO (Natixis)

13/05/2011 - 11:43 - Option Finance (mis à jour le : 25/07/2014 - 11:44)

(AOF / Funds) - "La hausse de l'Eonia actuelle a moins à voir avec une diminution de la liquidité fournie par la BCE qu'avec le début de la nouvelle période qui voit traditionnellement les banques chercher à prendre de l'avance pour éviter d'avoir à payer cher la liquidité en fin de période en cas de retard dans la constitution de leurs réserves obligatoires. En effet les MRO et les STRO continuent d'être alloués sans limité de montant au moins jusqu'au 12 juillet prochain. S'il y a baisse de la liquidité c'est qu'il y a moins de demande de liquidité", notait vendredi Jean-François Robin de Natixis. "Autrement dit quand il y a hausse de l'Eonia au-dessus du repo, la demande au MRO est à même théoriquement de corriger le tir. Ce qui est assez notable toutefois, c'est que la part des LTRO si elle reste majoritaire dans l'allocation de liquidité BCE (70%) continue de diminuer au profit des MRO malgré la/les hausse(s) de taux de la BCE." "On aurait pu en effet penser que les LTRO seraient plutôt plus demandées en période de remontée du repo. Mais le fait d'avoir un taux du LTRO indexé sur le MRO alors que les taux sont en train d'être remontés revient peu ou prou à du taux variable dans ce contexte. L'intérêt des bids est donc moindre. C'est d'ailleurs pourquoi assez rapidement on devrait voir la BCE commencer à normaliser plus avant sa politique monétaire mais cette fois-ci en repassant à taux variable sur les LTRO quitte à accompagner cette décision d'une allocation généreuse dans le choix du montant émis dans un premier temps." "Si le choix de la solution fédérale est en train de prendre le dessus pour éviter une tragédie grecque, une raison plus pragmatique est également à l'oeuvre à savoir la nécessité d'éviter une nouvelle crise bancaire. En effet ce qui peut expliquer la réticence de la BCE, l'UE et de la Grèce elle-même à la restructuration de la dette grecque est sinon le risque systémique du moins le cout qu'engendrerait un hair cut sur les GGBs. Olli Rehn a ainsi déclaré que cela risquait de déclencher une crise bancaire qui entrainerait un credit crunch massif." "Si l'on prend juste les banques françaises et allemandes (déclarant à la BRI) on voit en effet une exposition non négligeable aux pays en difficulté ou susceptible de l'être même si l'exposition est en nette réduction notamment sur la dette irlandaise mais aussi sur la dette grecque sur les deux derniers trimestre de l'année dernière." "On peut en effet penser une fois encore qu'une restructuration de la dette de l'Etat grecque entraînerait celle de la dette des banques grecques qui détiennent plus des deux tiers des GGBs. Un autre effet domino serait également à craindre du côté des autres pays périphériques et notamment de l'Irlande qui aurait là pour le coup un véritable risque systémique." AUT/ALO