La confiance des investisseurs chute en mai (enquête BofA Merrill Lynch)

17/05/2011 - 15:55 - Option Finance

(AOF / Funds) - La confiance des investisseurs sur la croissance mondiale et les profits des entreprises a chuté en mai, révèle l'enquête BofA Merrill Lynch, réalisée du 6 au 12 mai, auprès de 284 gérants totalisant 814 milliards d'actifs sous gestion. La proportion du panel croyant en un renforcement de l'économie sur les douze prochains mois est tombée de 27 à 10% d'un mois sur l'autre (58% en février). Et seulement 9% des personnes interrogées s'attendent à une amélioration des profits d'entreprises dans l'année à venir. Le manque d'optimisme des investisseurs est criant en Europe, où les attentes sont devenues négatives en mai, avec 8% anticipant un affaiblissement de l'économie l'année prochaine. Il y a à peine deux mois 32% prédisaient une amélioration. Cette tendance s'explique en grande partie par la crise des dettes souveraines sur le Vieux Continent, que 36% désignent comme le risque principal pesant sur la reprise (contre 21% en avril). Avec des perspectives de croissance moins garanties et un recul des craintes inflationnistes, les gestionnaires d'actifs ont repoussé leurs anticipations de relèvement de taux aux Etats-Unis. Dans l'enquête d'avril, 69% affirmaient attendre un resserrement monétaire d'ici à la fin de l'année, ils sont désormais 73% à l'attendre... en 2012 ! Dans ce contexte, l'appétit au risque n'a reculé que modestement : les gérants ont taillé dans les matières premières et les actions, tout en ajoutant du monétaire et de l'obligataire. L'aversion au risque apparaît plus clairement dans la rotation des secteurs en faveur de placements plus défensifs, comme la consommation de base et les pharmaceutiques, au détriment de secteurs plus volatils et dépendant de la croissance comme l'énergie et les matériaux de construction. "Le pessimisme concernant l'Europe semble un peu exagéré, en particulier au regard des solides chiffres du PIB publiés récemment", notait Gary Baker, responsable de la stratégie sur les actions européennes chez BofA Merrill Lynch Global Research. Autre ralentissement attendu, celui de la croissance chinoise : 28% des gestionnaires sur l'année à venir, contre 15% en mars. Malgré cela, les allocations concernant les pays émergents continuent d'augmenter. 29% déclarent avoir une position surpondérée sur les actions émergentes, soit le plus fort taux de surpondération par rapport aux autres régions d'investissement ce mois-ci, et contre 0% d'il y a deux mois. Deux mois après le tremblement de terre et le tsunami qui ont dévasté le nord-est de l'archipel japonais, les investisseurs sont revenus sur leurs anticipations négatives des conséquences de l'évènement : dans l'enquête d'avril, ils se divisaient également entre rebond et chute de l'économie nippone l'année prochaine, en mai, ils sont 59% à attendre le rebond. De plus, 38% des répondants pensent que les sociétés japonaises vont améliorer leurs résultats dans les douze prochains mois ; 33% pensaient en avril qu'elles feraient de moins bons résultats. Les investisseurs continuent cependant d'éviter le yen : 64% le considèrent comme surévalué. AUT/ACT