Exposition modérée aux actions d'Europe centrale (CPR AM)

18/05/2011 - 15:03 - Option Finance

(AOF / Funds) - "A l'heure où le marché semble s'inquiéter des niveaux d'inflation dans la zone émergente, nous continuons à promouvoir l'idée d'une diversification d'un univers core Europe en tiltant son portefeuille avec une exposition modérée (aux alentours de 10%) aux actions d'Europe centrale. Depuis le début de l'année, le CECE, indice phare de la zone composé d'actions polonaises, tchèques et hongroises, progresse de 7,29% (données au 04/05/2011) quand le MSCI Europe est autour de 3,50%", affirme Nicolas Picard, gérant actions chez CPR AM. "Il s'agit de profiter pleinement de la croissance actuelle comme à venir d'une zone qui, à l'intérieur de l'Union européenne, est structurellement en convergence et dans un cadre économique sain. Les niveaux de dette y sont demeurés bas et les déficits budgétaires sont sous contrôle. L'inflation elle-même n'atteint pas des niveaux inquiétants." "C'est là tout l'intérêt de cette zone qui propose une croissance fortement supérieure à la moyenne de l'Union européenne sans qu'elle ne s'accompagne d'une inflation importante, sans aucune comparaison avec les niveaux d'inflation observés dans les autres pays émergents." "Les réformes importantes mises en place depuis les années 2000 y portent leurs fruits et le fait que ces Etats sont candidats de facto à l'euro les contraint à respecter dès aujourd'hui des niveaux de dette et de déficits tels que retenus par le traité de Maastricht. Si certains observateurs regrettent l'absence d'une Bundesbank dans les pays émergents, force est de constater que les banquiers centraux d'Europe centrale ont tous été formés à l'école de Francfort : une certaine rigueur y est de mise..." "Pour résumer, ces économies sont dans l'antichambre de l'euro sans toutefois subir les contraintes imposées par la monnaie unique, et c'est la meilleure place pour elles tant que la convergence réelle n'aura pas été accomplie. L'histoire récente nous a montré que les pays d'Europe centrale ont pu ainsi utiliser leurs outils de politique monétaire et notamment laisser déprécier leur monnaie lors de la crise financière." "Si l'idée de la convergence n'est pas nouvelle, elle garde tout son sens car le rattrapage est loin d'être achevé. Si l'on veut comparer le salaire polonais moyen annuel, qui est de 7.500 euros, au salaire moyen allemand, autour de 30.000 euros, on comprend pourquoi tant d'entreprises européennes vont chercher, à quelques encablures de leurs frontières et de leurs sièges sociaux, une main d'oeuvre qualifiée et très bon marché." "A l'heure où l'enquête allemande Ifo continue de pointer vers une activité industrielle très forte, les productions industrielles d'Europe centrale ne fléchissent pas, portées par un élan venu de la locomotive allemande. En somme, l'intérêt structurel pour la zone d'Europe centrale se double d'un intérêt conjoncturel, dû au dynamisme actuel de cette partie de l'Union européenne." "Certes, au niveau des valorisations, les marchés d'Europe centrale sont proches des niveaux des autres pays européens, mais cette impression globale doit être contrebalancée par la composition sectorielle atypique des indices de la zone : l'industrie bancaire représente, et de loin, le premier secteur d'Europe centrale (45% du CECE)." "Or ce secteur bénéficie d'une prime de valorisation car il est composé de banques beaucoup plus rentables que leurs consoeurs européennes, des banques spécialisées dans l'activité de détail, pour la plupart surcapitalisées (au regard des standards actuels), ce qui ne les fera pas recourir au marché selon toute probabilité. Enfin, les économies d'Europe centrale sont largement sous-bancarisées, ce qui fait des banques le véhicule privilégié pour jouer la convergence du niveau de vie couplée à la croissance toujours vive du PIB." "Autre intérêt, la région est un important fournisseur d'électricité. Les coûts de production y sont plus faibles grâce à un parc, notamment nucléaire, plus récent. Au-delà du potentiel de convergence de la consommation électrique locale, ce sont surtout les perspectives d'exportations vers le reste de l'Europe et notamment vers l'Allemagne, qui laissent augurer de belles perspectives pour le secteur des services aux collectivités qui ne représente pas moins de 14% du CECE." AUT/ALO