Le high yield devrait continuer de performer en 2011 (CPR AM)

18/05/2011 - 15:31 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après des années record 2009 (en termes de performance) et 2010 (en terme de volumes d'émissions et demande des investisseurs), le marché du crédit high yield a attaqué 2011 sous les meilleurs auspices. Pour l'instant, et malgré la forte remontée des taux d'intérêts en Europe, la classe d'actifs n'a pas déçu ! En moyenne comprises entre 5 et 6% depuis le début de l'année, les performances des fonds high yield sont ainsi parmi les meilleures aujourd'hui, proches des indices actions européens, pour une volatilité quatre à cinq fois inférieure", note Arnaud Colombel, gérant taux chez CPR AM. "Les spreads high yield ont déjà effectué un beau trajet : dans le sillage de l'Itraxx Cross Over (indice représentatif des dérivés de crédit européens les plus liquides), les émetteurs ont vu leur prime de crédit se resserrer d'environ 75 bps depuis le début de l'année pour se stabiliser autours de 300-350 bps pour les émetteurs européens notés BB. Les rendements offerts à ce niveau (6,5 à 7%) restent néanmoins attractifs par rapport au reste du marché crédit, notamment compte tenu de fondamentaux sains." "Comparés à des obligations d'Etats périphériques qui, certes, ont des rendements supérieurs, les émetteurs HY présentent aujourd'hui beaucoup moins d'incertitudes. La quasi-totalité a pu se refinancer, surtout en Europe, et ne présente donc aucun stress de liquidité à court terme, ce qui devrait maintenir les taux de défaut très bas. De plus, les hausses de notation de la part des agences entraînant de plus en plus souvent des passages Investment Grade se multiplient et devraient donc continuer de soutenir favorablement la classe d'actifs." "Deux risques principaux pourraient empêcher un resserrement complémentaire. Tout d'abord une reprise des fusions et acquisitions et autres stratégies favorables aux actionnaires est observée et pourrait peser sur les spreads. Cependant, l'Investment Grade semble plus concerné que le HY dans un premier temps et surtout, il paraît encore prématuré de parler de vraie reprise, les six prochains mois ne devant que marquer un ralentissement du processus de déleveraging entamé depuis deux ans. Par ailleurs, la reprise de la croissance dans les pays développés reste encore très insuffisante pour permettre aux entreprises de reprendre une stratégie très agressive." "Le deuxième risque serait une poursuite de la remontée de taux. En effet, les niveaux de spreads actuels immunisent plus faiblement les obligations HY. Si la remontée se poursuit sans que les perspectives de croissance ne s'améliorent vraiment, notamment aux US, les obligations pourraient en pâtir dans un premier temps. Cependant, là aussi, l'IG semble le premier concerné par cette problématique." "Nous restons toujours très positifs sur le HY, au minimum pour l'année à venir. Même si les perspectives de resserrement de spreads sont désormais plus limitées, nous n'anticipons pas non plus de dégradation à moyen terme. Avec des taux de défaut au plus bas, et une meilleure résistance à une remontée des taux que l'IG, les rendements offerts devraient continuer d'attirer les investisseurs. L'aspect liquidité reste néanmoins toujours aussi primordial et le support dérivé reste ainsi clairement le plus adapté selon nous." AUT/ALO