Chercher les valeurs intrinsèques (D. Grice - SG Cross Asset Research)

31/05/2011 - 16:24 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Etre mieux informé n'améliore pas les performances ; en revanche, comprendre la valeur des choses, est nécessaire. Presque tout semble encore à ce jour trop cher (...). Les valeurs intrinsèques sont estimées pour chaque titre de notre univers en recourant à une variante du modèle de revenu résiduel de Steve Penman. L'hypothèse centrale est que les activités résiduelles d'une entreprise qui ne dégagent que le rendement nécessaire à couvrir le coût du capital (ou encore le rendement requis ou rendement souhaité) devraient être valorisées à zéro", note Dylan Grice de SG Cross Asset Research. "La valeur intrinsèque de l'entreprise sera par conséquent égale à sa valeur d'actif net. Seules les sociétés capables d'extraire durablement un résultat supérieur à leur coût du capital méritent une prime par rapport à leur valeur d'actif net (et, celles qui n'y parviennent pas, une décote)." "La comparaison de la valeur intrinsèque estimée au cours du marché fait ressortir un ratio valeur intrinsèque/cours (VI/C) et, clairement, plus ce multiple est élevé, plus grande est la valeur du titre. Il s'agit d'une approche légèrement plus complexe qu'un simple ratio de PER, mais il semble que l'effort vaille la peine. L'acquisition d'actifs bon marché et la cession d'actifs très fortement valorisés constitue une bonne méthode pour dégager des rendements quelque soit le marché, mais comment juger de la valeur ?" "(...) il n'y a eu qu'une seule période au cours des vingt dernières années où le ratio VI/C a été supérieur à la juste valeur, soit un seul signal d'achat en deux décennies ! Cette analyse nous conduit toutefois à une question intéressante : que recouvre exactement la notion de juste valeur ? (...) si une personne souhaite un rendement de 10% alors qu'une autre se satisfait d'un rendement de 5%, cette dernière sera toujours prête à payer deux fois plus que la première pour un montant donné. Sa juste valeur sera deux fois plus élevée." "La véritable question est donc celle du type de rendement souhaité (...) Ainsi, si un rendement à long terme de 5% vous convient (soit un rendement réel de 2%, le taux moyen d'inflation pour les pays dans cet univers de valeurs est actuellement d'environ 3%), vous devriez investir. Dans le cas contraire, abstenez-vous." "Bien sûr, ce qui est vrai en cumulé ne l'est pas toujours individuellement. A la fin des années 1990, lorsque la bulle technologique a gonflé les valorisations à des niveaux extrêmes quasiment inégalés, la course aux valeurs technologiques issues de la nouvelle économie a impliqué de laisser pour compte les valeurs de l'ancienne économie telles que les aciéristes ou les distributeurs. Ironiquement, au sein du marché actions américain le plus spectaculairement surévalué depuis plusieurs générations, la valeur abondait !" "Les quatre pays meilleur marché sont d'une façon ou d'une autre empêtrés dans la crise de la dette de la zone euro ; leur positionnement n'a donc rien d'étonnant. Leur valorisation n'est pas pour autant à écarter ; elle permet en effet de comprendre plus facilement pourquoi les valeurs dans ces marchés sont décotées. Le cas du Japon est plus délicat. Le pays rencontre de sérieux problèmes (que j'ai déjà longuement évoqués) qui, selon moi, peuvent être couverts. De toute façon, qui n'a pas de problèmes ? Au moins au Japon, vous êtes désormais dédommagés plus qu'ailleurs." AUT/ALO