EUROTUNNEL remporte l'appel d'offres du port de Bordeaux

08/06/2011 - 09:41 - Option Finance

(AOF) - Eurotunnel annonce avoir été retenu par le grand port maritime de Bordeaux pour élaborer le document de référence du Réseau portuaire et le Règlement de Sécurité de l'Exploitation (RSE) conforme au cadre fixé par l'Etablissement Public de Sécurité Ferroviaire (EPSF). Depuis l'ordonnance du 2 août 2005 et le décret du 2 septembre 2008, le grand port maritime de Bordeaux est en effet gestionnaire d'Infrastructure et, à ce titre, doit disposer d'un règlement de sécurité, ce document régissant l'organisation de son réseau de voies ferrées. Le port de Bordeaux dispose d'un réseau propre de voies ferrées de 20,3 km (voir plan en annexe du réseau de Bassens et du Verdon), de 37 appareils de voies. " Fort de son savoir-faire ferroviaire et de son expertise unique en matière de sécurité, Eurotunnel va déterminer les conditions d'accès au réseau de voies ferrées du port de Bordeaux, les composantes de l'infrastructure, la gestion des capacités, la gestion de la sécurité de l'exploitation, les services et la tarification ", écrit le groupe dans un communiqué. Eurotunnel a réalisé la même mission pour le grand port maritime de Dunkerque qui a été le premier port français à se doter d'un tel règlement. " Avec ce nouveau contrat, groupe Eurotunnel étend sa présence dans les ports français en gérant le réseau de voies ferrées du port de Dunkerque, du port de Nantes Saint Nazaire et devient maintenant prestataire du grand port Maritime de Bordeaux ", se félicite-t-il.

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Les points forts de la valeur

- Après des années de déboires financiers qui l'ont mené au bord de la faillite, Eurotunnel est désormais apte à dégager des profits et donc à distribuer des dividendes ; - A l'issue de la restructuration financière menée courant 2007, l'endettement net, qui culminait à 9,2 milliards d'euros, a été réduit de moitié. La charge d'intérêt, qui asphyxiait auparavant l'entreprise, ne pèse plus sur son exploitation ; - Le modèle économique d'Eurotunnel - celui d'une concession à long terme avec le droit d'exploiter le tunnel - devrait enfin générer des cash flows récurrents ; - L'un des atouts majeurs d'Eurotunnel tient au fait que les investissements en infrastructures, très coûteux, ont été effectués ; - L'entreprise jouit d'une structure de coûts allégée, dont les charges sont principalement liées à l'entretien des installations et équipements ; - Eurotunnel est l'un des rares transporteurs cotés protégés contre la remontée des prix du pétrole ; - Depuis le regroupement des actions (1 pour 40 anciennes), le tour de table, qui ne comptait auparavant que des investisseurs particuliers, très souvent contestataires depuis l'introduction en Bourse en 1987, est mieux équilibré avec désormais plusieurs institutionnels dont GSIP (20% du capital) et Goldman Sachs (17%) ; - Cet intérêt grandissant récompense un long travail de redressement qui a permis au titre de changer de statut boursier et de ne plus être considéré comme un " penny stock ". Les volumes d'échanges quotidiens se sont étoffés. La valeur a intégré le CAC Next 20 le 21 juin 2010 ; - Une dizaine d'analystes financiers suivent désormais la valeur, ce qui atteste la crédibilité gagnée par l'entreprise.

Les points faibles de la valeur

- Les investisseurs particuliers restent très méfiants envers la valeur ; - Eurotunnel n'échappe pas à la dégradation de la conjoncture économique ; - Le groupe n'a pas encore une forte capacité à faire passer des hausses de tarifs ; c'est l'un des axes stratégiques auxquels s'attelle la direction ; - Le résultat net 2010 est en perte en raison de l'absence de déblocage du versement des indemnités par les assurances pour couvrir les pertes d'exploitation liées à l'incendie du tunnel en septembre 2008, ce qui induit une incertitude sur la distribution de dividendes ; - Le rapport de la commission d'enquête a mis en évidence les manquements d'Eurostar lors de la série de pannes intervenues avant Noël 2009. Le groupe va devoir investir 34 millions d'euros pour mettre en oeuvre les recommandations.

Comment suivre la valeur

- Auparavant spéculative, Eurotunnel est appelée à devenir à terme une valeur de rendement à l'instar des autres concessionnaires cotés ; - L'exploitant du tunnel sous la Manche tire l'essentiel de son chiffre d'affaires du transport de passagers via les navettes et les trains Eurostar et est donc sensible à la conjoncture économique et aux flux touristiques ; - Eurotunnel devrait bénéficier en 2012 d'une activité soutenue par les Jeux olympiques de Londres puis de l'arrivée potentielle fin 2013 des trains de la Deutsche Bahn en concurrents d'Eurostar ; - Il peut par ailleurs bénéficier de reports de la demande suite à d'éventuels blocages du trafic aérien ; - Le groupe se fixe désormais pour objectif de dépasser son niveau historique de 40% de parts de marché sur le trafic transmanche. Mais cela ne pourra être réalisé sans une meilleure concurrence avec les opérateurs de ferries. Eurotunnel les accuse de bénéficier d'aides publiques et devrait lancer en 2011 des procédures auprès de la Commission européenne ; - A suivre également les initiatives du groupe pour croître dans le fret ferroviaire ; - Un rebond de la livre sterling face à l'euro avantage le groupe ; - Après l'échec de son offre pour la privatisation du High Speed One, la ligne de train à grande vitesse entre Londres et le tunnel, le groupe pourrait s'intéresser à la privatisation éventuelle d'autres d'infrastructures en Europe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/