Dexia AM prudent à CT sur les marchés émergents, favorise les GARP

15/06/2011 - 12:25 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Selon nous, 2010 aura été une année de transition et 2011 devrait connaître un environnement de marché plus équilibré. Les corrélations sectorielles, qui atteignent des sommets historiques, devraient diminuer et la sélection de titres devrait à nouveau avoir les faveurs des investisseurs. Nous sommes également convaincus que la préférence des investisseurs pour les valeurs dites de croissance, qui ont fortement surperformé les actions de rendement, persistera, bien que de manière plus sélective", notait Frédéric Buzaré, responsable global de la gestion fondamentale en actions de Dexia AM. "Notre vision s'est révélée assez exacte. En effet, les corrélations se sont atténuées et l'engouement pour les valeurs de croissance s'est également calmé. Les investisseurs doivent à présent choisir entre les titres cycliques ou défensifs. Notre prudence à l'égard des marchés émergents est également justifiée dans la mesure où ces marchés subissent les conséquences des relèvements de taux, de la hausse de l'inflation et de la fin du programme d'assouplissement quantitatif (QE2)." "Il n'est pas impossible que le scénario de 2008 se répète, avec une inflation élevée combinée à un ralentissement économique et à une hausse des prix des matières premières. Pour l'instant toutefois, nous maintenons notre scénario principal selon lequel nous nous trouvons dans une phase de ralentissement de milieu de cycle qui se traduit par un fléchissement temporaire de la croissance sans interruption de la tendance haussière à long terme." "Les perspectives des marchés d'actions restent dès lors très attrayantes. Les rendements réels des obligations sans risque sont négatifs, les entreprises affichent une rentabilité très élevée et des trésoreries abondantes et les primes de risque ont à nouveau augmenté récemment. Nous pensons que le rendement des actions proviendra principalement d'une contraction des primes de risque. Les actions européennes, qui se négocient à dix ou onze fois les bénéfices prévisionnels, ont déjà intégré un ralentissement économique temporaire. En un sens, il est difficile de trouver des alternatives intéressantes aux actions pour l'instant." "Bien entendu, il subsiste des risques. Premièrement, le second programme d'assouplissement quantitatif (QE2) de la Réserve fédérale américaine se terminera fin juin. Même si cet événement est annoncé, il pourrait couper l'appétit pour le risque et susciter des réactions négatives de la part des marchés. Deuxièmement, le spectre de l'inflation pourrait refaire surface même si nous ne croyons pas en un scénario d'inflation élevée à long terme. Troisièmement, si le scénario de 2008 venait à se répéter, la hausse des prix des matières premières pourrait entraîner une chute de la demande et, par conséquent, un ralentissement sensible de la croissance économique." "Un nouveau paradigme de marché est en train de se redessiner. L'écart entre les pays développés et les pays en développement se creuse à vue d'oeil. Nous devrions nous méfier des bulles spéculatives qui risquent de se former dans le sillage des politiques monétaires non conventionnelles. L'Asie est promise à un bel avenir mais ce marché est suracheté à court terme." "En outre, alors que l'Europe est en proie à de sérieuses difficultés, les entreprises européennes n'ont jamais été aussi solides et celles présentes à l'international continuent de prospérer. Les grandes tendances que nous avons définies il y a quelques temps restent d'actualité, notamment le rééquilibrage de la croissance économique vers l'Est, la pénurie des matières premières et le déséquilibre entre l'offre et la demande de la main-d'oeuvre dans les pays européens." "Dans ce contexte, nous privilégions les thèmes d'investissement suivants : les marchés émergents, qui sont sortis beaucoup plus forts de la crise et devraient continuer à croître. Pour autant, à court terme, nous recommandons une approche plus prudente. La conduite à adopter dépendra en grande partie de la politique monétaire américaine." "Les actions du secteur des matières premières : la demande mondiale de pétrole brut, toujours largement tirée par la demande chinoise, devrait atteindre des niveaux records en 2011. Par ailleurs, les marchés émergents continueront à chercher des moyens d'assurer leur approvisionnement en énergie." "Les actions de croissance ont été fortement revalorisées, les investisseurs les privilégient dans un environnement de faible croissance caractérisé par le manque de visibilité des bénéfices des autres actions. Nous pensons que les actions de croissance de qualité ou GARP (Growth At a Reasonable Price) resteront incontournables à l'avenir. Durant la décennie perdue des années 90 au Japon et la Grande Dépression des années 30, ces actions s'en sont bien sorties. Nous sommes d'avis que les actions GARP continueront de bien performer en 2011 dans la mesure où elles offrent toujours le meilleur profil en termes de risque-rendement. La croissance durable et visible reste rare et mérite donc une prime." "Le premier semestre 2011 a été très volatil. Les marchés des actions ont besoin de temps pour digérer tout cela et pour trouver de nouvelles bases solides. En substance, les valorisations et la rentabilité des entreprises restent les principaux facteurs de soutien des actions. Compte tenu de ces paramètres, nous conservons notre approche positive, sachant toutefois qu'il y aura probablement des hauts et des bas." AUT/ALO