MAUREL & PROM cède sa filiale de forage Caroil à Tuscany

21/06/2011 - 08:56 - Option Finance

(AOF) - Maurel & Prom a annoncé mardi matin la cession de sa filiale de forage Caroil SAS à la société canadienne de services pétroliers Tuscany International Drilling. Le prix d'acquisition sera réglé par Tuscany à Maurel & Prom selon les termes suivants : 120 millions de dollars US en devises, 82,5 millions de titres Tuscany, cotés à la Bourse de Toronto et 27,5 millions de bons d'attribution d'actions selon la parité une pour une (non transférables et ne disposant pas de droits de vote). Depuis le 1er janvier 2011, le cours de l'action Tuscany, cotée à Toronto (Canada), a connu un maximum à 2,1 dollars US et un minimum de 1,1 dollar US. Cette opération est sujette à l'approbation par majorité simple de ses actionnaires. La signature de l'accord final devrait avoir lieu au cours du troisième trimestre 2011. Suite à cette acquisition, Maurel & Prom détiendra environ 29% des actions de Tuscany. En joignant leurs forces, Caroil et Tuscany, entendent créer un acteur majeur des services pétroliers sur les marchés émergents d'Amérique latine et d'Afrique. Caroil, filiale à 100% du Groupe Maurel & Prom, est née en 2002 après la découverte du champ MBoundi au Congo Brazzaville. Caroil devint alors la branche contracteur de forages de Maurel & Prom. L'idée de créer Caroil est venue de la nécessité pour Maurel & Prom de développer rapidement le champ de MBoundi. C'est ainsi que le groupe construit son premier appareil de forage. Depuis 2003, Caroil a acquis et remis en état 14 appareils supplémentaires, tous conçus pour des forages à terre.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le groupe dispose d'un portefeuille minier équilibré, tant en termes géographiques, d'exploration-production, d'onshore/offshore, que de rapport entre les réserves 2P (réserves prouvées et possibles) et 3P (réserves prouvées, possibles et probables) ; - Dans un contexte de prix du baril élevé, la montée en puissance des activités et la diversification des actifs, assurent à la société une croissance forte et rapide avec un important effet de levier ; - La production de ses gisements gabonais va monter en puissance. La confirmation de l'important potentiel de la zone d'Onal au Gabon, qui représente la quasi-totalité des actifs tangibles de Maurel & Prom, devrait permettre de mieux valoriser les réserves du groupe et induire une nouvelle dynamique boursière pour la valeur ; - La récente acquisition au Nigeria (45% d'une société dénommée Seplat, qui a elle-même acquis 45% de trois champs pétrolifères), est jugée prometteuse et potentiellement créatrice de valeur ; - L'annonce fin mars de l'acquisition par Pacific Rubiales Energy de 50% des intérêts de M&P sur 5 permis colombiens confirme la volonté de donner un profil moins risqué au groupe en limitant au maximum ses dépenses d'exploration et donc les risques de devoir passer de lourdes charges d'exploration comme cela a été le cas cette année. Le groupe montre également sa volonté de concentrer ses ressources financières au développement du Nigéria et aux nouvelles opportunités d'acquisitions qui pourraient se présenter ; - Le titre présente un intérêt spéculatif. Jean-Francois Hénin, le président du conseil d'administration, n'a jamais caché son intention de vendre Maurel & Prom à court/moyen terme, et qu'une fusion avait même été à l'étude durant l'été 2009.

Les points faibles de la valeur

- Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations ; - La recherche de pétrole est un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d'être prêt à affronter des déconvenues éventuelles, comme récemment pour le puit M'Bafou au Congo, et une forte volatilité sur le cours ; - Les résultats de puits d'exploration en Colombie sont toujours attendus. Ceux pour la Tanzanie ont déçu. Les analystes n'excluent pas un échec sur ce puits ; - L'exploitation de gisements pétroliers au Nigeria présente des risques humains et géopolitiques.

Comment suivre la valeur

- Contrairement aux majors, les sociétés pétrolières juniors ne sont pas intégrées : elles ne font que de l'exploration et de la production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d'impact sur leur valeur ; - Ce sont également des cibles très convoitées par les majors qui peinent à renouveler leurs réserves. Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'OCDE En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis. FTB/ACT/