BNPP IP désormais neutre sur l'ensemble des zones géographiques

08/07/2011 - 12:04 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le déblocage pratiquement certain de la prochaine tranche du plan d'aide à la Grèce d'une part, qui évitera un défaut du pays à court terme, et la publication d'un indice ISM manufacturier plus solide que prévu aux Etats-Unis d'autre part ont entraîné un assez vif rebond des actions. Ces facteurs positifs ont ainsi éclipsé des aspects négatifs tels que le niveau toujours élevé des spreads des obligations périphériques, la détérioration des indicateurs précurseurs dans les pays émergents et l'absence d'avancées du débat sur le relèvement du plafond de la dette publique aux Etats-Unis." "D'un point de vue tactique et compte tenu de la confiance des marchés, les actions étaient mûres pour un rebond", ajoute BNPP IP. "Toutefois, la question est de savoir combien de temps ce rebond durera. Les spreads grecs sont restés larges, compte tenu des risques associés à la mise en oeuvre des mesures d'austérité draconiennes et du plan de privatisation de 50 milliards d'euros d'actifs publics. Par ailleurs, il existe des incertitudes quant à la faisabilité de la participation du secteur privé à un nouveau plan d'aide, sous forme d'un renouvellement, à leur échéance, des titres détenus par les banques, sachant que les agences de notation tendraient à considérer cette solution comme un défaut de la Grèce." "L'abaissement en catégorie spéculative de la note de la dette publique du Portugal n'a pas aidé. Les investisseurs attendent à présent la publication des résultats des entreprises pour le deuxième trimestre. Nous n'y voyons pas un catalyseur important pour les marchés, en raison des anticipations d'un trimestre globalement positif. Les prévisions de croissance des entreprises pourraient revêtir davantage d'importance. Dans l'ensemble, nous doutons du caractère durable du rebond et avons donc décidé de ne pas en faire le pari." "Nous avons ramené notre exposition aux actions émergentes de surpondérée à neutre. Même si nous sommes convaincus de la bonne orientation des perspectives à long terme, nous pensons que les marchés n'ont pas pleinement intégré le ralentissement de la croissance, la viscosité de l'inflation et le resserrement des politiques monétaires. Dans ce contexte, un passage à la neutralité nous semble prudent pour le moment." "A la suite de ce changement, nous sommes désormais neutres sur l'ensemble des zones géographiques (Etats-Unis, Europe, Japon et pays émergents). Les indicateurs PMI des pays émergents ont connu un nouvel affaiblissement, l'indice global tombant à son plus bas niveau depuis le milieu de l'année 2009, emmené par le Brésil et la Chine." "Le recul des taux de croissance en Asie constitue le principal facteur à l'origine de cette tendance, la Chine, l'Inde et l'Indonésie enregistrant toutes un ralentissement. L'inflation n'est pas encore enrayée. Selon nous, le resserrement des politiques monétaires et la modération de la croissance devraient à terme avoir un impact, mais celui-ci pourrait être perceptible plus tard qu'anticipé initialement." "En ce qui concerne la Chine en particulier, le risque est celui de la formation et de l'éclatement ultérieur d'une bulle immobilière. Toutefois, nous pensons que les autorités prendront des mesures pour l'éviter. Le durcissement monétaire, le ralentissement des prêts bancaires et la décélération des dépenses publiques font partie des facteurs qui nous conduisent à anticiper une modération de la croissance de l'économie chinoise à environ 8,5%, soit un niveau nettement inférieur à la moyenne de 10,3% depuis 2000." AUT/ALO