Obligations indexées : à éviter dans les mois qui viennent (Pictet & Cie)

13/07/2011 - 10:45 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La publication des indices de prix à la consommation pour le mois de mai a confirmé la tendance haussière américaine, avec une inflation totale de 3,6% en glissement annuel (contre 3,2% précédemment), la composante sous-jacente surprenant quelque peu en passant de 1,3% à 1,5%. En zone euro, a contrario, un léger tassement de la tendance en cours a été enregistré avec un recul de 0,1% de l'inflation totale et de sa composante sous-jacente, à respectivement 2,7% et 1,5%", note Pictet & Cie. "Le processus de normalisation graduelle des composantes d'inflation sous-jacentes devrait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année en cours, avec comme cible des valeurs proches de 1,7% des deux côtés de l'Atlantique, soit un retour dans le bas de l'intervalle constituant la zone de confort de la Fed." "L'inflation totale devrait quant à elle culminer en septembre-octobre autour du niveau actuel pour les Etats-Unis, et à un niveau proche de 3% pour la zone euro. Par la suite, les effets de base des composantes volatiles induiront une décrue graduelle de la progression annuelle de l'inflation, cette dernière, toutes choses étant égales par ailleurs, revenant près du seuil des 2% à la fin du premier trimestre 2012. Ce reflux de l'inflation par effet de base est un phénomène déjà entamé pour un grand nombre de pays émergents, notamment en Amérique latine et en Asie." "En effet, ces pays enregistrent l'action combinée de l'effacement du choc des prix agro-alimentaires et d'un resserrement généralisé de leur politique monétaire. Les craintes de contagion inflationniste en provenance du monde émergent devraient donc refluer considérablement durant la deuxième partie de l'année." "La forte sous-performance des obligations indexées par rapport à celle de leurs homologues nominales entamée au mois de mai s'est poursuivie en juin, par le même mouvement de ciseaux de hausse des taux réels combiné à une baisse des points morts d'inflation. La forte remontée de l'aversion au risque n'est pas étrangère à ce phénomène, différents facteurs y ayant contribué." "De fait, la sous-estimation de la rupture de la chaîne de production consécutive au séisme japonais, l'impact sur l'activité des resserrements monétaires des pays émergents et la problématique grecque, de nouveau portée à son paroxysme, ont ravivé les craintes d'un ralentissement mondial. De meilleurs chiffres de production au mois de juillet, notamment dans le secteur de l'automobile fortement impacté depuis le mois de mars, devraient accréditer la thèse d'un ralentissement temporaire." "De même, une solution reportant de trois ou quatre ans le véritable traitement du problème grec devrait voir le jour. Mais le niveau excessivement bas des taux réels, l'entrée dans une période de portage fortement négatif et l'arrêt imminent du deuxième programme d'assouplissement quantitatif aux Etats-Unis ne militent toujours pas en faveur des obligations indexées. En dépit de leur sous-performance récente, ces dernières seront donc toujours à éviter dans les mois qui viennent." AUT/ALO