Tricolore Rendement reste sous- pondéré sur les bancaires (EdRAM)

21/07/2011 - 15:20 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le montant des dividendes versés en 2011 au titre de l'année 2010 par les entreprises du Cac 40 s'élève à 40 milliards d'euros, un niveau équivalent à celui de... 2007 ! Or, entre 2007 et 2011, l'indice Cac 40 a perdu plus d'un tiers de sa valeur. Cette équation démontre à quel point le rendement du dividende est aujourd'hui attractif, notamment par rapport aux autres classes d'actifs", affirment les gérants de Tricolore Rendement chez Edmond de Rothschild Asset Management (EdRAM). "La masse des dividendes au titre de 2010 progresse de 13% par rapport à celle distribuée en 2010 au titre de 2009. Plus de 70% de cette hausse est imputable au secteur financier qui avait significativement coupé la distribution au cours des deux années de la crise." "Parmi les valeurs cycliques, certaines se remettent aussi à verser des dividendes (Alcatel Lucent, EADS, Renault), d'autres annoncent des dividendes en forte augmentation : Michelin (qui dépasse même le niveau de 2007, mais qui offre une option en action), Schneider, Capgemini et Saint-Gobain. Egalement à noter, la montée progressive du dividende de valeurs du secteur du luxe et dépendant de débouchés émergents (L'Oréal, Essilor, LVMH, Air-Liquide, Publicis, ...). Les quatre plus gros poids du Cac 40, représentant 32% de l'indice distribuent 40% des dividendes." "Les secteurs défensifs, utilities, télécoms et énergie maintiennent leur dividende stable. Ce sont les mêmes sociétés qui avaient su conserver leur niveau de dividende pendant la crise. Seules trois sociétés ont annoncé une baisse de leurs dividendes, compte tenu de leur bilan (Lafarge) ou de leurs résultats (Vallourec et Alstom)." "Au resserrement monétaire dans les émergents (contrepartie d'un risque de surchauffe et de dérapage inflationniste) et aux contraintes héritées de déficits publics dans les pays industrialisés (crise des dettes souveraines dans la périphérie de l'euro mais également dans d'autres pays anglo-saxons...), il faut ajouter un ralentissement de milieu de cycle, rendu plus marqué par un prix du pétrole pénalisant (notamment le consommateur américain) et les conséquences conjoncturelles du séisme au Japon." "Le retour des marchés européens sur les niveaux de début d'année fait à nouveau ressortir l'attractivité de la thématique du rendement. Les valeurs de rendement, majoritairement exposées aux économies domestiques se trouvent de fait moins vulnérables à l'exercice de révision des perspectives bénéficiaires. Leur faible croissance, loin d'être remise en cause, a le mérite d'offrir de la visibilité." "La crise de la dette souveraine dans la zone euro a particulièrement pénalisé le marché action français, souffrant à la fois d'une spécialisation industrielle moins exportatrice que ses voisins allemands ou nordiques et ne bénéficiant pas comme eux de la même réputation de vertu budgétaire. La prime de risque du marché français a ainsi rejoint celle des pays périphériques, ce qui nous semble excessif et qui devrait continuer de se résorber, comme c'est déjà le cas depuis le début de l'année." "Dans ce contexte, avec le soutien de ce rattrapage et avec un positionnement très accentué sur des valeurs de rendement et de restructuration au détriment des valeurs cycliques, le fonds se retrouve pratiquement pleinement investi, confiant sur l'aspect défensif de ce positionnement. La thématique des valeurs de rendement reste porteuse. Les entreprises ressortent de la crise avec des bilans solides, qu'elles vont mobiliser soit pour mener une politique de retour à l'actionnaire (dividende, rachat d'actions), soit pour réaliser des opérations de fusions et acquisitions." "Les besoins d'investissement restent en effet limités à ce stade du cycle. Si la thématique des valeurs de rendement reste porteuse, le stock-picking pour cette thématique d'investissement doit se faire avec beaucoup de discrimination. L'année 2010 nous a en effet conduits à être plus stricts sur les dividendes élevés. La profondeur de la crise oblige à lever le doute que le marché pose sur ces dividendes suspects, c'est-à-dire sur la capacité de ces sociétés à délivrer dans la durée des niveaux suffisants de cash-flows pour couvrir les dividendes attendus." "L'absence de croissance (télécoms), le besoin croissant d'investissements dans des zones toujours plus risquées (compagnies pétrolières), des coûts d'approvisionnement et de sécurité en progression sans compensation tarifaire (les producteurs d'énergie) ou enfin un environnement de finances publiques durablement dégradé amènent donc à confronter de façon plus sélective les dividendes affichés et leur soutenabilité." "Pétrole et utilities ont déjà été réduits dans cette optique. Parmi les télécoms, la dynamique de transformation de la holding Vivendi nous semble plus attractive que la gestion de la décroissance de France Télécom. En revanche, la valorisation des cash-flows de la pharmacie nous semble excessivement pessimiste, notamment dans le cas de Sanofi, dont on commence à pouvoir juger les premiers résultats du travail de restructuration du portefeuille de produits." "Les sociétés en restructuration se distinguent par leur capacité à s'émanciper des contraintes des grands fondamentaux : faiblesse du dollar, renchérissement des matières premières ou de l'énergie, inflation. La qualité des bilans de ces groupes leur permet également de réalimenter la croissance par les acquisitions. Sanofi Aventis a ainsi, avant son acquisition de Genzyme, réalisé pour 10 milliards d'euros d'opérations de croissance externe pour diversifier son portefeuille dans la santé animale, les vaccins, les pays émergents..." "Les résultats du premier trimestre démontrent l'inflexion de croissance générée par cette plate-forme de nouveaux produits, faisant plus que compenser le déclin des produits en cours de perte de brevets. La perspective d'un retour de la croissance d'un titre générant plus de deux fois le cash-flow libre nécessaire à couvrir son dividende et avec une valorisation d'à peine huit fois les bénéfices de l'année en cours nous amène à en faire la première position du fonds." "Après les recapitalisations, la précision du cadre réglementaire et les menaces de taxes, la visibilité augmente sur le secteur bancaire : croissance encadrée, retour sur fonds propres limité, réduction des activités risquées, mais avec des niveaux de valorisation et de rendement cohérents avec les attentes d'un fonds comme Edmond de Rothschild Tricolore Rendement. Les positions ont été initiées à partir du mois d'avril avec la résurgence de la crise souveraine, en cherchant à tirer profit des angoisses de marché sur le risque des dettes souveraines." "Cet environnement reste loin d'être stabilisé, ce qui nous limite à ne revenir que graduellement sur le secteur. Le portefeuille de Edmond de Rothschild Tricolore Rendement reste donc fortement sous-pondéré au secteur bancaire. Nous avons actuellement deux valeurs bancaires en portefeuille : BNP Paribas et Natixis. Bien capitalisée, BNP Paribas ressort de la crise renforcée et le chantier d'intégration de Fortis recèle encore un beau potentiel." "Quant à Natixis, ses caractéristiques correspondent bien aux thématiques d'investissement de Edmond de Rothschild Tricolore Rendement : c'est une valeur décotée, son rendement est significatif (7%), et la restructuration menée par le nouveau management semble convaincante : mise en place de synergies avec le groupe BPCE, réduction du profil de risque (baisse des encours pondérés, cantonnement des actifs toxiques), développement des activités d'épargne, etc... En outre, le bilan de Natixis n'est pas exposé à la dette souveraine." AUT/ALO