SAFRAN bien orienté après le relèvement de ses objectifs 2011

28/07/2011 - 10:49 - Option Finance

(AOF) - Safran (+3,28% à 28,96 euros) s'arrache à l'attraction baissière des marchés grâce au relèvement de ses objectifs 2011. L'équipementier aéronautique cible désormais un résultat opérationnel courant en progression de 25% à 30%, contre "au moins" 20% auparavant, et un chiffre d'affaires en hausse de 6% à 9%, à comparer avec "au moins" 5% précédemment. Le cash flow libre devrait représenter environ un tiers du résultat opérationnel courant. Ces perspectives se basent notamment sur l'hypothèse d'une progression de 10 à 15 % des activités de services en aéronautique civile. Au premier semestre, le résultat opérationnel courant ajusté s'est élevé à 554 millions d'euros (9,9 % du chiffre d'affaires, soit en hausse de 29 % sur un an. La marge opérationnelle courante a augmenté de 1,7 point. Le chiffre d'affaires ajusté s'est établi à 5,622 milliards d'euros, en hausse de 8,2 %, dont 7,1 % de croissance organique. L'activité de services des moteurs civils est en hausse de 12,8 %, dans la fourchette des 10 à 15 % des perspectives communiquées pour 2011. Les ventes mondiales de pièces de rechange du moteur CFM56 sont en progression de 13,4 % en dollars au premier semestre 2011 (+20,9 % au second trimestre 2011).

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Safran est le troisième acteur de l'industrie européenne de l'aéronautique/défense (derrière EADS et BAE) ; - Le désengagement de l'activité de communication a permis à Safran de poursuivre son recentrage sur son coeur de métier : la propulsion, l'aéronautique, la défense et la sécurité ; - Le groupe vise à devenir un leader mondial dans les solutions d'identification basées sur la biométrie et dans la détection. Le marché de la sécurité est peu cyclique et dégage une croissance à deux chiffres. L'acquisition de l'américain L-1 Identity va renforcer ses positions ; - Le groupe continue de bénéficier d'un effet mix entre les moteurs de première et seconde générations (soit environ 52% de la base installée) puisque 70% de ces moteurs ne sont pas encore passés en atelier de maintenance ; - Le groupe génère des cash flows récurrents élevés et bénéficie d'une situation financière saine. Safran a donc les moyens de réaliser des acquisitions.

Les points faibles de la valeur

- La reprise des secteurs des hélicoptères et de l'aviation d'affaires reste fragile. Une hausse durable (plus de 6 mois, selon les analystes) du prix du pétrole pourrait venir peser sur le secteur ; - Les plans de rigueur dans de nombreux pays européens visent notamment les dépenses militaires avec une baisse des crédits recherche ou encore une réduction de certains programmes transnationaux ; - Le retard accumulé par le programme A400M est un handicap. Safran fait partie, via Snecma, du consortium européen chargé du développement du moteur de l'avion de transport militaire d'Airbus ; - Safran est également dépendant du programme B787 de Boeing, sur lequel la visibilité reste faible ; - L'étroitesse du flottant (39%) rend la valeur volatile.

Comment suivre la valeur

- Safran est sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et militaire ; - Les négociations tarifaires avec les constructeurs, notamment Airbus et Boeing, sont à suivre ; - Safran est une valeur très sensible au dollar puisqu'une variation de 10% de la parité aurait, toutes choses étant égales par ailleurs et hors couvertures, un impact de l'ordre de 315 millions d'euros au niveau de l'EBIT ; - Les matières premières représentent environ 10% du prix de revient des produits de Safran ; - Le salon du Bourget qui se tient chaque année en juin est souvent l'occasion d'annonces de commandes ; - L'un des principaux actionnaires de Safran est l'Etat avec 30,2% du capital, ce qui rend le dossier " politique " ; - Le secteur aéronautique pourrait rapidement faire l'objet de grandes manoeuvres. De nombreux scenarii sont avancés (reprise de SNPE Matériaux Energétiques par Safran, échange d'actifs avec Thalès...) ; - Safran a toutefois tourné la page sur le dossier Zodiac. Cela devrait permettre aux investisseurs de se concentrer à nouveau sur les fondamentaux de Safran.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les analystes s'attendent à un rebond des fusions acquisitions dans le secteur, qui était jusqu'ici resté en marge du mouvement. La dernière opération a été réalisée fin octobre 2008, lorsque Finmeccanica a acquis DRS Technologies pour 5,2 milliards de dollars. Safran vient de boucler le rachat de l'américain L1 pour 1 milliard de dollars. Il aimerait également racheter Zodiac, alors que celui-ci tient à son indépendance. Plusieurs indicateurs soulignent la consolidation potentielle du secteur. Pendant la crise, les différents intervenants ont généralement géré leur trésorerie de façon prudente, ce qui leur permet aujourd'hui de bénéficier de liquidités abondantes. En outre, restructurés, ils bénéficient de finances assainies. FTB/ACT/