PPR échappe à la baisse, résultats semestriels tirés par le luxe

29/07/2011 - 09:57 - Option Finance

(AOF) - PPR (+0,35% à 130,30 euros) affiche l'une des rares hausses de l'indice CAC 40 grâce à une performance semestrielle meilleure que prévu, dopée par ses activités dans le luxe. Sur les six premiers mois de l'année, le groupe de luxe et de distribution a enregistré une croissance de 23,8% à 466 millions d'euros de son résultat net part du groupe et de 14,5% à 749 millions d'euros de son résultat opérationnel courant. Ce dernier a représenté 10,4% des ventes, en progression de 0,7 point. Le consensus Reuters s'élevait à 730 millions d'euros. Le chiffre d'affaires des activités poursuivies a atteint 7,217 milliards d'euros, en progression de 7,3 % en réel et de 7,4 % en organique. L'activité des marques de Luxe du Groupe a enregistré une croissance organique de 23,2% grâce à une accélération au deuxième trimestre à 24,4%. Elle s'était élevée à 22,1% au premier trimestre et le marché attendait une croissance de 18% au deuxième trimestre. En dehors de ce pôle, Puma a connu une croissance organique semestrielle de 9,4% et les activités de distribution une décroissance organique de -1,4%. Ce dernier pôle est destiné à être cédé.

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Les points forts de la valeur

- Avec l'arrivée de François-Henri Pinault (fils du fondateur) à la tête du groupe en 2005, PPR a pris un nouveau virage stratégique : construire un grand groupe spécialisé dans l'équipement de la personne, autour de deux piliers : Gucci dans le luxe et Puma pour le pôle " Sport & Life Style " ; - Le portefeuille d'activités du groupe inclut des marques mondiales puissantes ; - Gucci (67% du CA du pôle luxe) est une marque mondiale, bien implantée dans les pays émergents et bénéficiant d'un taux de notoriété spontanée très élevé ; - Le recentrage sur le métier du luxe a permis à PPR d'inclure une activité bénéficiant d'une forte marge opérationnelle courante comparée à celle de l'ensemble du groupe ; - L'internationalisation permet au groupe de diversifier ses sources de revenus et de limiter les effets de la crise en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord ; - La capacité de PPR à générer de la trésorerie est importante.

Les points faibles de la valeur

- Le pôle luxe représente encore moins de 20% du chiffre d'affaires total et ne permet pas de compenser totalement les effets de la crise sur les activités de distribution ; - La politique de recentrage n'est pas achevée. Le groupe cherche toujours des acquéreurs pour la Fnac et Redcats (La Redoute). La vente de cette dernière pourrait bientôt intervenir ; - Les analystes jugent la valorisation en Bourse excessive alors que PPR n'est pas un " pure player " du luxe.

Comment suivre la valeur

- PPR tire encore une large part de ses revenus de la distribution et dépend donc de la consommation, elle-même liée au moral des ménages ; - La stratégie est de conserver un groupe équilibré entre le grand public et le luxe. PPR ne sera jamais un pure player du luxe ; - Gucci est comme l'ensemble du secteur du luxe dépendant de l'évolution du dollar et du yen ; - La cession des actifs de distribution permettrait, selon les analystes, de réaliser une acquisition véritablement structurante et/ou un rachat des minoritaires de Puma à terme. Les rumeurs d'une " méga acquisition " dans le Luxe ont réapparu début juin.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Selon l'Institut Français de la mode (IFM), les ventes d'habillement sur Internet ne cessent de se développer. A fin juin, elles ont bondi de 30% sur un an. Elles représentent désormais 8,6% du marché français de l'habillement. De plus en plus d'acteurs développent leur site de ventes : le dernier en date est l'enseigne Zara. Néanmoins, la mode féminine étant vendue sur Internet à un prix qui est 11% inférieur en moyenne au reste du marché, se pose le problème de la viabilité des points de vente classiques. L'essor de la commande par Internet représente un changement important pour les acteurs de la vente par correspondance (VPC). Selon le président de Redcats, entre 70% et 80% du chiffre d'affaires du groupe est désormais réalisé en ligne. La possibilité de faire du shopping depuis un téléphone mobile devrait encore accélérer cette mutation. Ainsi environ 600.000 applications I-Phone pour le site Vente-Privée.com auraient été téléchargées depuis son lancement en juin. Grâce à Internet, certains experts estiment que, d'ici à 5 ans, la vente à distance devrait peser au moins 15% à 20% des ventes d'habillement en France. FTB/ACT/