ARKEMA : résultats trimestriels supérieurs aux attentes

02/08/2011 - 08:25 - Option Finance

(AOF) - Arkema a réalisé au deuxième trimestre un résultat net part du groupe de 184 millions d'euros, en progression de 55%, et un Ebitda de 320 millions d'euros, en augmentation de 33%. La marge d'Ebitda du groupe chimique s'est élevée à 18%, au plus haut historique, à comparer avec 15% un an plus tôt. Les analystes interrogés par Reuters anticipaient en moyenne un résultat net de 159 millions d'euros et un Ebitda de 305 millions d'euros. Le chiffre d'affaires s'est établi à 1,773 milliard d'euros, en hausse de 10,5%. Le consensus était de 1,791 milliard. " L'effet prix de 15,8% traduit la capacité de l'entreprise à compenser les hausses des matières premières par de fortes augmentations de prix sur la grande majorité des lignes de produits ", a expliqué Arkema. L'Asie atteint 20% du chiffre d'affaires. " Ces excellents résultats (...) reflètent la hausse des prix de vente sur la grande majorité des lignes de produits et notre ancrage toujours plus marqué dans la chimie de spécialité ", a expliqué Thierry Le Hénaff, Président-directeur général d'Arkema. Dans la continuité des " excellentes performances " réalisées au 1er semestre et prenant en compte l'effet de saisonnalité traditionnelle pour Arkema du 2ème semestre lié à certaines de ses activités (gaz fluorés, peintures, PVC) et à certains grands arrêts maintenance planifiés, Arkema a réaffirmé sa " forte confiance " pour l'année 2011. Le groupe chimique s'attend à une progression de l'Ebitda annuel de l'ordre de 30% qui lui permettrait de dépasser pour la première fois de son histoire le cap symbolique du milliard d'euros d'Ebitda.

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Les points forts de la valeur

- Ancienne branche chimie de Total, Arkema a remodelé son profil en profondeur depuis son introduction en Bourse en 2006 ; - Arkema a mis l'accent sur la restauration de sa rentabilité en misant sur les produits de très haute performance, l'innovation et la productivité ; - L'acquisition en cours d'actifs de Total va doper les résultats 2011 ; - Touché de plein fouet par la crise, le groupe a mis l'accent sur la préservation de sa situation financière. Le programme de réduction de coûts a été accéléré. Son taux d'endettement net est de seulement 20%, ce qui est rare dans le secteur ; - Le chimiste fait de l'Asie, et notamment de la Chine, une de ses zones de développement prioritaires. Plus généralement, Arkema travaille au rééquilibrage de sa croissance. Il entend d'ici 2015 réaliser 40% de son activité en Europe (-18 points), 32% en Amérique du Nord (+7 points) et 23% en Asie (+10 points) ; - L'historique des dirigeants en matière d'acquisitions est jugé très positif.

Les points faibles de la valeur

- La présence d'Arkema dans les pays émergents reste faible (moins de 25% du chiffre d'affaires) par rapport à ses concurrents ; - Sa forte exposition aux produits vinyliques en Europe, où les conditions de marché restent très difficiles, est également présentée comme un des points faibles ; - La reprise de l'activité du groupe dépend de la vigueur de la reprise économique mondiale. Le groupe n'a pas donné de prévisions pour 2011, ce qui a déçu le marché.

Comment suivre la valeur

- Arkema est une valeur cyclique. Elle est particulièrement sensible à la conjoncture économique et à l'évolution des coûts des matières premières ; - La valeur est également sensible à la parité euro/dollar et bénéficie d'un renforcement du dollar. Selon certains analystes, une appréciation de 10% du dollar entraîne une hausse de 13% du BPA ; - C'est également une valeur de restructuration. Elle pourrait aussi faire l'objet de spéculation avec la reprise du cycle des fusions & acquisitions ; - L'OPA amicale de Solvay sur Rhodia relance la spéculation sur le secteur. Arkema est une cible potentielle.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Des tensions existent entre les chimistes et les plasturgistes français. Ces derniers ont lancé un cri d'alarme en dénonçant des hausses excessives du coût de leurs matières premières et des ruptures régulières d'approvisionnement. Selon le président de la Fédération de la plasturgie, les prix de leurs matières premières ont progressé de 100% en deux ans, ce qui est bien supérieur à la hausse du prix du pétrole. Or, le coût des matières premières représente entre 50% et 60% de leur chiffre d'affaires. Ce secteur qui est très atomisé (80% des entreprises du secteur comptent moins de 50 salariés) dispose d'un faible pouvoir de négociation face à un secteur de la chimie qui s'est concentré. Le directeur général de l'Union des industries chimiques (UIC) évoque plutôt une augmentation du coût des matières premières aux environs de 25%. Des tensions entre ces deux types d'acteurs étaient déjà apparues en 2010, donnant naissance à une "cellule d'anticipation des crises d'approvisionnement". FTB/ACT/