Cholet-Dupont met à profit la baisse pour modifier ses choix sectoriels

03/08/2011 - 11:51 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Le yo-yo des marchés continue, sans enfoncer les points bas. Si cette résistance se confirmait, elle serait de bon augure et inciterait à renforcer les positions actions sur les creux de marchés. A la fin du mois de juin, nous avions émis un conseil de prudence à court terme tout en étant confiants pour les perspectives des marchés en fin d'année. De fait, la hausse n'a pas duré et les incertitudes sur la crise grecque et sur l'adoption d'un nouveau plafond de la dette aux Etats-Unis ont entraîné deux fois les marchés actions vers les points bas du mois de mars", note Cholet-Dupont. "Or, les décisions prises par la Commission européenne vont dans le bon sens. En échange d'une nouvelle aide, qui comprend un quasi-rééchelonnement de la dette grecque, des mesures de soutien à l'Irlande ou au Portugal, les pays les plus puissants (Allemagne, France) ou les plus sains, demandent la mise en place d'une gouvernance économique européenne." "Cette nouvelle gouvernance qui s'imposera aux pays en difficulté, mais aussi à la France, à l'Espagne où à l'Italie, est inéluctable. Elle seule permettra de corriger les défauts originels de la zone euro. Certes, toutes ces mesures doivent être détaillées, votées et appliquées. De même, les marchés savent bien que la dette grecque n'a pas été assez réduite pour assurer le retour du pays à la croissance et son sauvetage à moyen terme." "Par ailleurs, les plans de rigueur auxquels seront astreints tous les pays doivent être soigneusement calibrés pour ne pas retourner en récession. Enfin, les Etats-Unis nous présentent une tragi-comédie à l'image du psychodrame greco-européen. L'affrontement politique devrait laisser la place au réalisme dans les prochains jours afin que l'Etat Fédéral américain ne soit pas en cessation de paiement. L'incertitude persiste donc." "L'environnement macro-économique n'est pas d'un grand secours. Les indicateurs avancés que nous observons pointent encore vers la modération d'activité en Europe et aux USA, avec une dégradation des indices de confiance. Outre la crise grecque, nous y voyons un effet décalé dans le temps du séisme japonais et des plans de refroidissement des pays émergents. D'ailleurs, l'inflation dans ces pays n'a pas reculé suffisamment et les banques centrales restent très vigilantes." "En revanche, la modération d'activité en Chine, au Brésil ou en Inde est rassurante. La stabilisation actuelle des cours des matières premières devrait permettre d'observer des comparaisons sur un an moins défavorables au cours du quatrième trimestre. Les conditions d'un retour de l'optimisme sont donc les suivantes : baisse de l'inflation des pays émergents, accentuation de la croissance du marché américain du travail, le tout dans un meilleur climat de confiance pour les dettes américaines ou européennes." "Globalement, les résultats trimestriels publiés par les entreprises américaines et européennes sont bons et plutôt supérieurs aux attentes. Mais le marché, qui était plus optimiste que les analystes, est souvent déçu. Parfois les perspectives annoncées pour le second semestre sont prudentes et surtout quelques entreprises disent ressentir un tassement d'activité ou des marges. Cela n'est pas si étonnant au vu de l'environnement économique que nous avons décrit, mais, dans le contexte actuel, les sanctions sur les cours sont violentes. Nous pensons que tout ceci fait partie de la phase ajustement des marchés à une croissance moins forte et à une progression annuelle de résultats plus proches des normes historiques (7% à 10%)." "Les excès de baisse des cours permettent toujours de renforcer le poids des actions dans les portefeuilles. Si les incertitudes politiques s'amenuisent, le potentiel de repli supplémentaire des cours parait faible, compte tenu des valorisations. Les fluctuations des marchés paraissent fortes mais elles s'effectuent dans des volumes modérés et avec une volatilité raisonnable, ce qui est plus rassurant." "Nous ne modifions ni nos objectifs de fin d'année pour les indices actions ni nos recommandations principales sur les actions ou les produits défensifs. Mais nous souhaitons mettre à profit la baisse des marchés pour modifier nos choix sectoriels. Nous relevons à positif les notes court terme des secteurs alimentation/boissons et biens de consommation non cycliques et les notes moyen terme des secteurs automobile, chimie, santé. Avec les biens et services industriels et la technologie, ces secteurs, que nous préférons, peuvent faire l'objet d'achat sur repli. En revanche, nous baissons la note moyen terme du secteur construction/matériaux à neutre. Enfin nous constatons un début d'amélioration pour les secteurs pétrole, télécommunications et produits de base." AUT/ALO