VINCI : contrat de 374 millions d'euros au Qatar

03/08/2011 - 18:24 - Option Finance

(AOF) - QDVC, filiale qatari de Qatari Diar (51 %) et de VINCI Construction Grands Projets (49 %) vient de remporter un contrat pour une nouvelle phase de travaux dans le cadre de la réalisation du métro léger (light rail transit system- LRT) de la ville nouvelle de Lusail, à 15 km au nord de Doha, au Qatar, annonce le groupe dans un communiqué. Ce nouveau contrat en conception-construction, d'un montant de 374 millions d'euros, porte sur le génie civil des 8 stations souterraines, la réalisation d'un viaduc enjambant l'autoroute qui relie Doha au Nord du pays et les travaux préliminaires d'un atelier de dépôt et de maintenance du LRT. Les travaux devraient durer 38 mois. L'attribution de cette nouvelle phase de travaux fait suite à ceux réalisés par QDVC dans le cadre des phases précédentes qui portaient sur le terrassement et le génie civil des tunnels en tranchées couvertes et des puits de ventilation. La ville nouvelle de Lusail s'étend sur 37 km2 en front de mer. Organisée en 19 quartiers aux fonctionnalités mixtes, elle accueillera à terme 200 000 habitants et autant de travailleurs et de visiteurs quotidiens. Le tramway desservira l'ensemble de la ville nouvelle de Lusail et permettra l'interconnexion avec le réseau régional de transport. Dans ce cadre, le projet du métro léger de Lusail dépend désormais de la Qatar Railways Company, autorité nouvellement créée au Qatar. L'ensemble du projet du LRT de Lusail, soit 4 lignes sur 30 km, 8 stations souterraines et 25 stations aériennes, est réalisé en plusieurs phases d'études et de construction. La phase de design a ainsi été lancée en août 2007, les terrassements et les excavations pour la construction des tunnels en tranchées couvertes en mars 2009, la construction des tunnels en mars 2010, et la préparation de la réalisation des stations enterrées en juin 2011. La prochaine et dernière phase de travaux comprendra le matériel roulant et les systèmes, pour une livraison clé en main prévue à l'horizon 2016.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Vinci est le leader mondial du BTP et des concessions, deux métiers complémentaires : la concession d'autoroutes (60% du résultat opérationnel) dépend très peu des cycles économiques et compense en grande partie la cyclicité de l'activité de construction ; - Avec ASF, Cofiroute et Escota, Vinci est le plus grand acteur français sur le marché autoroutier. Il contrôle près de la moitié du réseau français. En plus des autoroutes, Vinci est présent dans les parkings, les aéroports et les tunnels ; - La concession d'autoroutes nécessite de lourds investissements au départ, mais offre une excellente visibilité par la suite. La concession est accordée par l'Etat pour de très longues durées, proches de trente ans. Les augmentations de tarifs sont calculées par des formules liées à l'inflation ; - Cette activité génère un important cash flow. Elle est également très rentable et environ 10 fois supérieure à celle des métiers de travaux du groupe. Le développement de l'automatisation des péages permet d'améliorer encore la rentabilité ; - Le carnet de commandes se situe à un niveau historique, ce qui confère une très bonne visibilité sur les perspectives de croissance ; - L'acquisition en septembre 2009 de Cegelec, spécialisé dans l'ingénierie électrique, est jugée comme une avancée stratégique prometteuse ; - Vinci a pleinement adapté son modèle opérationnel aux exigences nouvelles du marché, de plus en plus demandeur de solutions intégrées, tous corps d'état. Le groupe peut gérer toutes les phases du projet : l'amont (conception, programmation et financement), l'équipement puis l'exploitation de l'ouvrage ; ce modèle opérationnel permet à Vinci de s'imposer comme partenaire privilégié des autorités publiques ; - L'annonce de l'entrée dans le capital de Vinci du fonds souverain Qatari Diar est positive : le groupe commence ainsi à structurer son capital jusqu'alors très ouvert.

Les points faibles de la valeur

- Le redémarrage de l'activité BTP dépendra de la vitesse de mise en oeuvre de certains projets en France, notamment des lignes de TGV. Les différents plans de relance dans les pays développés sont d'une manière générale plus lents que prévu à mettre en oeuvre ; - La branche construction dégage une rentabilité très faible ; - Malgré une politique de réduction de la dette, la structure financière reste tendue ; - Vinci est encore très présent en France ce qui limite le bénéfice qu'il peut tirer du développement dans les pays émergents ;

Comment suivre la valeur

- L'intérêt que suscite Abertis, le leader européen de la gestion d'infrastructures, pourrait relancer l'intérêt des investisseurs pour les autoroutes à péages et permettre une revalorisation des autres valeurs du secteur ; - L'activité Construction du groupe est étroitement liée à la conjoncture économique et au niveau des taux d'intérêt ; - La dynamique de l'activité Concessions s'inscrit, elle, dans le long terme. En partie axés sur les infrastructures, les plans de relance économique lancés dans les différents pays où intervient Vinci devraient contribuer à stimuler l'activité à plus long terme ; - Le chiffre d'affaires de la branche Concession dépend de la croissance du trafic de véhicules, notamment de celle des poids lourds, plus sensible aux cycles économiques ; - Le carnet de commandes est à surveiller car un niveau élevé rassure sur l'activité future du groupe ; - La stratégie d'internationalisation du groupe est également à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

Selon certains analystes, le secteur du BTP devrait bénéficier en 2011 du niveau des taux d'intérêt et de l'attrait de l'immobilier comme valeur refuge. Les ventes de logements neufs devraient progresser de 14,6% en volume cette année. Ces prévisions rejoignent celles de l'Insee, qui anticipe pour 2011 le retour de l'investissement des ménages dans l'immobilier neuf ainsi que le développement des achats de biens d'équipement du logement. Les travaux publics reprendraient également légèrement, en dépit de contraintes budgétaires pesant sur les finances publiques, dans un contexte de future élection présidentielle. Dans le secteur du matériel de BTP, le Seimat, syndicat qui représente les importateurs de matériel de travaux publics et d'engins de levage, prévoit pour 2011 une hausse des volumes de 15% ainsi qu'une progression du chiffre d'affaires comprise entre 15 et 20% (après une hausse de 17%, à 2,1 MdEUR, en 2010). FTB/ACT/