VEOLIA ENVIRONNEMENT : perte nette et important recentrage

04/08/2011 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Veolia a enregistré une perte nette de 67,2 millions d'euros au deuxième trimestre en raison de 800 millions d'euros de dépréciations. Le numéro un mondial des services à l'environnement avait affiché un bénéfice net de 374,2 millions d'euros, un an plus tôt. Le résultat opérationnel récurrent a reculé de 7% à 937,8 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a augmenté de 15,5% à 16,287 milliards d'euros. Sa croissance organique s'est élevée à 4,4%. " J'ai décidé d'accélérer le recentrage des activités du Groupe et d'amplifier la transformation de notre entreprise avec le plan " Convergence " pour accroître les synergies entre les activités et augmenter sensiblement les réductions de coûts ", a annoncé le P-DG, Antoine Frérot. Il prévoit un désengagement significatif dans certaines géographies et dans certains métiers : Transport au Maroc, Propreté en Egypte, Marine Services aux Etats-Unis et en Europe du Sud. Au final, les activités du groupe seront concentrées sur moins de 40 pays contre 77 aujourd'hui dès 2013. Le conseil d'Administration arrêtera sa proposition de dividende au titre de l'exercice 2011 à l'Assemblée Générale sur la base des comptes de l'année. Il a confirmé son engagement à maintenir un pay out élevé par rapport au résultat net récurrent. Le groupe a réitéré les objectifs 2011 qu'il avait partiellement abaissés vendredi. Le groupe attend un résultat opérationnel récurrent en léger retrait à change constant par rapport au résultat opérationnel récurrent publié en 2010, hors VeoliaTransdev. Veolia table par ailleurs sur une croissance organique de l'activité, une réduction des coûts de 250 millions d'euros et des cessions pour 1,3 milliard d'euros.

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Les points forts de la valeur

- Veolia est le leader mondial des services à l'environnement ; - Le groupe bénéficie, comme les autres acteurs du secteur, de réglementations favorables dans les pays matures et des besoins croissants dans l'eau et les déchets dans les économies émergentes ; - Le modèle de gestion déléguée qui est celui de Veolia (et de Suez Environnement) devrait fortement se développer, les opérateurs privés fournissant en eau moins de 10% de la population mondiale (contre 65% en France). Ce modèle est moins coûteux pour les clients que celui de la régie ; - La moitié de son résultat opérationnel est récurrente. Les contrats sont signés sur le long terme ; - Antoine Frérot, le nouveau directeur général, va se concentrer sur le développement du groupe dans les actifs à plus forte marge. Il veut faire de Veolia le leader du développement durable ; - Le groupe dispose des technologies de pointe dans le tri et fait preuve d'innovation dans le recyclage de produits dangereux ; - Veolia ne cesse de développer son activité à l'international, limitant ainsi sa dépendance à un seul marché ; - Pour réduire son endettement l'entreprise a mis en place un plan de cession ambitieux qu'elle mène tambour battant ; - L'action présente un rendement attrayant de plus de 6%.

Les points faibles de la valeur

- La crise a quand même révélé le caractère cyclique de l'activité Propreté de Veolia et la dépendance de l'activité Recyclage aux cours des matières premières recyclées ; - La croissance interne de Veolia est nettement plus faible que celle de Suez Environnement ; - Les prévisions pour 2011 ont été jugées trop conservatrices et ont refroidi les marchés ; - Les métiers de Veolia sont des métiers de long terme. La rentabilité du groupe met donc du temps à se redresser ; - Contrairement à son concurrent, Suez environnement, Veolia a acheté des sociétés au prix fort en 2007 et 2008, juste avant la crise, et il doit affronter la conjoncture actuelle avec une dette trop lourde à porter. Certains analystes considèrent que la dette de Veolia constitue un frein majeur à sa croissance, l'amenant à renoncer dans le futur à des projets d'envergure ; - Le groupe a perdu la confiance des marchés suite à des déceptions répétées. Il faudra du temps pour la regagner. Les analystes estiment que la visibilité est meilleure sur Suez Environnement.

Comment suivre la valeur

- Veolia a longtemps été perçue comme une valeur défensive et de croissance. Mais depuis la crise de la dette, la valeur est boudée par les investisseurs. Elle reste cependant une valeur de rendement ; - Les activités liées à l'eau et à la propreté sont fortement consommatrices de capitaux. Dans le secteur des utilities, les groupes sont fortement endettés et donc dépendants de l'évolution des taux d'intérêt ; - Les investisseurs seront attentifs au rythme des cessions, à la poursuite du désendettement et au redressement des dernières acquisitions ; - Le rapprochement de Veolia Transport avec la société Transdev est effectif depuis mars 2011. Une mise en Bourse est envisagée, mais probablement pas avant 2012, si les conditions de marché le permettent. Une déconsolidation du transport améliorera la perception du groupe par le marché, grâce à un recentrage sur les activités uniquement liées à l'environnement et à l'énergie ; - Le groupe est facilement opéable du fait d'un capital éclaté.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/