BULL : le FSI prend plus de 5% du capital

04/08/2011 - 10:56 - Option Finance

(AOF) - Le Fonds Stratégique d'Investissement (FSI) a annoncé avoir pris une participation dans la société Bull et avoir franchi à la hausse le seuil de 5% de son capital. Il devient ainsi le deuxième actionnaire du groupe d'informatique derrière Crescendo et France Télécom. Le FSI explique qu'il signifie ainsi son soutien à la stratégie de croissance de Bull sur ses marchés à haute valeur ajoutée, qu'il est prêt à soutenir de ses moyens si nécessaire. Conformément à sa pratique, le FSI souhaite s'associer à la gouvernance de la société et demandera la nomination d'un administrateur.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Après des années difficiles, Bull opère une profonde mutation en mettant l'accent sur les services, le calcul scientifique et le stockage de données. - Bull se concentre sur des marchés de niche comme le calcul haute performance. - 65% du chiffre d'affaires est désormais réalisé sur des marchés en croissance, sur lesquels Bull dispose d'une bonne position concurrentielle. - Le groupe met désormais l'accent sur la rentabilité ; c'est l'objectif du plan stratégique 2010-2013 présenté par le nouveau management (arrivé en mai 2010). - Dans l'intégration de systèmes, le groupe bénéficie de son savoir-faire reconnu dans les logiciels libres. C'est également le cas dans le stockage de données avec la dernière innovation du groupe, Globull, un disque dur externe sécurisé destiné aux administrations et aux entreprises.

Les points faibles de la valeur

- Bull a réservé de nombreuses mauvaises surprises à ses actionnaires ces dernières années. Il lui est difficile de regagner leur confiance. - Comme nombre de ses concurrents, Bull souffre d'une conjoncture plus difficile pour les logiciels d'intelligence décisionnelle ou de relations clients. - Le groupe ne parvient toujours pas à dégager une rentabilité en ligne avec celle des autres acteurs du secteur. Le plan stratégique 2010-2013 est à ce titre jugé ambitieux par certains analystes. - L'un des risques réside dans la démobilisation et l'inertie des équipes qui pourraient naître de la volonté du nouveau management de modifier l'organisation et la culture du groupe. - Bull doit faire face à la concurrence très forte d'IBM et de HP dans les gros serveurs ainsi que de Capgemini et d'Atos Origin sur la partie Services. - Le projet d'acquisition d'Amesys a surpris le marché. Cette acquisition, jugée chère, est un pari audacieux. Le groupe va se lancer dans deux nouveaux métiers : les produits électroniques et le conseil en R&D. - L'acquisition d'Amesys ne répond pas, selon les analystes, aux grands défis structurels de la société. L'inéluctable chute de la profitabilité de la branche Hardware & Systems solutions (32% du CA) et le laborieux redressement de la branche Services & Solutions (44% du CA) supposeraient une acquisition dans l'une de ces deux divisions.

Comment suivre la valeur ?

- La valeur a intégré le SBF120 le 20 septembre 2010. - Bull est considérée comme une valeur de restructuration pour une stratégie d'investissement de moyen/long terme. - La capacité d'exécution du plan 2010-2013 sera décisive pour le parcours boursier. - Il est important de surveiller de près l'évolution de la politique d'investissement des grands clients du groupe afin d'appréhender la tendance du marché. Il convient notamment de s'assurer de la bonne résistance de l'activité de services. - En outre, dans une SSII, l'essentiel des charges d'exploitation provient des salaires. A ce titre, l'effectif et le temps de mission des consultants sont des indicateurs importants. Ainsi, particulièrement en période difficile, le taux d'intercontrat est à surveiller. - L'acquisition d'Amesys pourrait largement régler la question de l'actionnariat de Bull. Avec 20% du capital si la transaction aboutit, Crescendo Industries, ancien actionnaire d'Amesys, deviendra le premier actionnaire de Bull. Le caractère spéculatif de Bull s'en trouverait réduit. - Les dirigeants de Bull continuent d'étudier des acquisitions. Des cessions sont aussi possibles.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre. FTB/ACT/