Chine : HSBC Global AM reste positif sur le secteur bancaire et le luxe

05/08/2011 - 15:10 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les nouveaux prêts octroyés en Chine représentent entre 7.000 et 7.500 milliards de yuans. Il existe deux catégories de prêts : les prêts à long terme d'une durée supérieure à trois ans, et ceux à court terme d'une durée comprise entre un et trois ans. Aujourd'hui, 50% des prêts sont utilisés pour des projets à long terme, infrastructures et construction par exemple, ceux à court terme étant plutôt destinés au financement des besoins en fonds de roulement et aux petites et moyennes entreprises (PME)", note Mandy Chan, responsable de la gestion actions chinoises chez HSBC Global AM. "Toutefois, les banques préfèrent prêter au secteur de la construction ou aux grandes entreprises du secteur public qui offrent une meilleure liquidité et une plus grande capacité financière. Les PME représentent un pourcentage marginal de la croissance chinoise, celui qui y contribue le plus étant l'immobilier, qui représente environ 20% du PIB et a un impact sur quinze à seize autres secteurs." "La contribution des PME est plus importante en termes de créations d'emplois mais leur impact sur la croissance économique n'est pas significatif. L'analyse de la crise financière de 2008 montre que la hausse des prêts douteux aux PME et au secteur manufacturier n'a pas été aussi importante que nous le pensions." "Nous pensons que la hausse des prix à la consommation atteindra son pic dans les deux prochains mois et nous ne prévoyons donc pas de nouveau durcissement de la politique monétaire par rapport au premier semestre. De nouvelles hausses des taux d'intérêt ne sont pas impossibles, mais nous ne pensons pas qu'elles seront aussi fréquentes qu'au premier semestre." "Le mois dernier, les critères concernant les actifs pondérés par le risque ont été assouplis pour les banques qui ont prêté aux PME, ce qui leur a permis d'émettre de nouveaux emprunts afin d'augmenter leur fonds propres. C'est l'un des moyens pour diminuer les problèmes de liquidité des PME en Chine. A l'avenir, le resserrement monétaire devrait se relâcher. Le gouvernement imposera probablement des politiques différenciées, qui cibleront différents problèmes en Chine, tels que le financement des PME, ou qui permettront aux autorités locale d'émettre de la dette pour soutenir l'économie au second semestre." "L'examen par la CBRC (China Banking Regulatory Commission) de la qualité des véhicules financiers des autorités locales montre qu'environ 20% de ces prêts n'offrent pas les garanties nécessaires ou les flux de trésorerie suffisants pour assurer le service de la dette. Nous tenons déjà compte de ce facteur. Nous pensons que 20% des véhicules de financement des autorités locales rencontreront des difficultés et que les banques devront les déprécier dans les deux prochaines années." "Nous pensons que les cours reflètent déjà cette prévision et nous restons positifs sur le secteur bancaire. Les investisseurs stratégiques commencent certes à alléger certaines de leurs positions sur les banques depuis deux mois mais nous voyons cela comme une opportunité pour les investisseurs à long terme." "Pékin a annoncé récemment que les investisseurs en actions H devront payer un impôt de 10% sur les dividendes. Mais les investisseurs institutionnels sont toujours soumis à l'impôt de 10%, donc l'impact sur ces investisseurs sera très faible. Auparavant, les investisseurs particuliers n'étaient pas tenus de payer cet impôt. Sur les marchés, la rumeur a couru que cette taxe pour les particuliers pourrait atteindre 20% ; or elle est aujourd'hui fixée à 10%. Nous ne pensons pas qu'il y aura un impact important sur les actions chinoises, elles devraient surtout réagir aux prévisions de résultats, à la dynamique des cours et aux valorisations en Chine." "Le gouvernement a relevé le seuil d'exonération fiscale des salaires et réduit le nombre de tranches de revenus de 9 à 7. Selon nos estimations, ces mesures génèreront environ 150 milliards de yuans d'économies d'impôt pour les ménages chaque année, soit l'équivalent de 1% du total des ventes au détail en Chine. Ceux qui en profiteront le plus sont ceux qui gagnent autour de 1.000 à 5.000 yuans par mois et pour lesquels la réduction d'impôt représentera 5-6% du revenu. Cela pourrait donc bénéficier au marché grand public et aux produits de consommation." "Nous restons positifs sur les produits de luxe en Chine, le taux d'épargne étant très élevé. Fin 2009, il a atteint son niveau le plus élevé, à 37,5%. En Chine, il existe de longues listes d'attente pour les produits de luxe, dont le taux de pénétration demeure vraiment très faible. Dans ce contexte, nous restons extrêmement positifs sur les produits de luxe en Chine." AUT/ALO