Analyse clôture AOF France / Europe - Des rumeurs plombent les indices

10/08/2011 - 17:55 - Option Finance

(AOF) - Le rebond n'aura finalement duré qu'une séance pour des marchés européens pris en tenaille entre la chute des valeurs bancaires et l'ouverture en nette baisse de Wall Street. Les valeurs financières ont été matraquées sur fond de rumeurs, notamment celle d'un abaissement de la note de crédit AAA de la France. Société Générale a ainsi chuté de près de 15% après avoir cédé jusqu'à plus de 20% dans l'après-midi. L'indice CAC 40 a cédé 5,45% à 3002,99 points, nouveau plus bas 2011 en clôture. Le FTSE Eurotop 100 a perdu 4,31% à 1893,41 points. Le titre Adecco a reculé de 10,78% aujourd'hui à 34,50 francs suisses. Sur les cinq dernières séances, le titre a plongé de plus de 16%. Le groupe de travail temporaire a pourtant publié des résultats meilleurs qu'attendu malgré une déception au niveau opérationnel. Adecco a ainsi publié un bénéfice net de 141 millions d'euros au titre du deuxième trimestre de son exercice 2011, en hausse de 45%. De son côté, le chiffre d'affaires est ressorti à 5,166 milliards d'euros, en hausse de 11%. A Paris, GDF Suez a finalement cédé 4,22% à 19,175 euros, malgré des résultats semestriels solides et la confirmation de son partenariat stratégique avec le fonds souverain chinois CIC. L'énergéticien dispose ainsi d'un allié de poids pour accélérer son développement dans la région en forte croissance de l'Asie-Pacifique. Cette alliance, qui passe par une prise de participation minoritaire dans son activité d'exploration-production, lui permet également de réaliser 60% de son programme de cessions d'actifs prévu sur trois ans. Bourbon (-3,49% à 21,275 euros) n'a pas non plus pu résister à la pression baissière. Au deuxième trimestre, les ventes du spécialiste des services maritimes pour l'offshore ont augmenté de 14,4% (19,2% à taux constant) à 247,2 millions d'euros. Le groupe a ainsi dépassé les attentes du consensus Reuters de 235 millions d'euros. Par ailleurs, en dépit d'un Ebitda attendu en croissance de près de 20% d'un semestre sur l'autre, Bourbon s'attend à ce que le résultat net du premier semestre soit négatif sous l'influence des variations de la parité du dollar sur le résultat financier.

Les chiffres macroéconomiques

La production industrielle française a baissé de 1,6% en juin, a annoncé l'Insee. Ce repli est plus prononcé que celui anticipé par les économistes interrogés par Reuters : -0,6%. La production de l'industrie manufacturière , c'est-à-dire hors énergie, a diminué de 1,9%. Le déficit des comptes courants s'est réduit à 3,4 milliards d'euros en juin contre 5,5 milliards en mai, grâce à une réduction du déficit des échanges de biens, a annoncé la Banque de France. Le déficit des échanges de biens s'est ainsi élevé à 5,8 milliards d'euros le mois dernier après 7,5 milliards en mai. Les stocks des grossistes ont progressé de 0,6% au mois de juin aux Etats-Unis. Les analystes attendaient une hausse de 1%. A la clôture, l'euro cote 1,4179 face au dollar.

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LEXIQUE

Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses). Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement. Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie, mais comprend les industries agroalimentaires. Ventes au détail : Ces chiffres sont très suivis par les économistes car les ventes au détail constituent une part importante de la consommation des ménages. Aux Etats-Unis, elles représentent ainsi le tiers de la consommation qui est la principale composante du PIB. Ils permettent également de valider ou relativiser les indications de l'indice de confiance des ménages du Conference Board. Outre Atlantique ce rapport est publié par le département américain du commerce qui donne une estimation du total des ventes au détail (y compris celles des produits alimentaires) réalisées sur un mois, d'après un échantillon de 5000 établissements détaillants. Directeurs d'achat (indice des)  : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important. L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents. L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi. FTB/MAF/5