Cholet-Dupont pourrait revoir à la baisses ses prévisions à six mois

17/08/2011 - 10:46 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La résistance dont les marchés ont fait preuve au mois de juillet a cédé la place à un décrochage brutal. En Europe, la crise des dettes souveraines et, aux Etats-Unis, l'accord imparfait sur le relèvement du plafond de la dette, illustrent tous deux les principales difficultés actuelles : les hésitations et les erreurs de politiques économiques. Les investisseurs se rappellent les erreurs semblables commises aux Etats-Unis en 1938 et au Japon en 1992, qui ont chaque fois provoqué un retour en récession", note Vincent Guenzi, responsable de la stratégie d'investissement chez Cholet-Dupont. "La dégradation de la notation de la signature des Etats-Unis par l'agence S&P, n'a eu finalement que peu d'impact sur le marché des emprunts de l'Etat américain. Mais cette mesure devrait contraindre le gouvernement et les parlementaires américains à adopter de nouvelles mesures de rigueur budgétaire plus fortes. Si celles-ci sont mal calibrées, elles risquent d'affaiblir davantage la croissance économique alors que l'activité traverse un trou d'air depuis quelques mois." "De plus, l'Europe est confrontée à la même problématique. Nous savons depuis longtemps que l'ajustement sera long et douloureux. Le retour en récession peut-il être évité ? Oui, si des plans crédibles et étalés dans le temps sont adoptés rapidement aux Etats-Unis et en Europe. Ils éteindraient l'incendie sur le marché de la dette qui, à défaut, renforcerait l'attentisme des investisseurs et surtout celui des entreprises comme cela fut le cas en 2008, entraînant le monde en récession." "Parallèlement, il faut que le ralentissement d'activité, initié au printemps, ne se prolonge pas. Pour les pays émergents, c'est l'abandon des politiques monétaires restrictives et anti-inflationnistes qui est nécessaire. Pour les pays développés, c'est la baisse du cours du pétrole qui peut redonner du pouvoir d'achat aux ménages. Dans les deux cas, cela prendra encore plusieurs mois." "Enfin, de nouvelles mesures de stimulation économique paraissent exclues car elles deviennent contre-productives ou ne sont tout simplement plus possibles, compte tenu de la santé financière des Etats. Les marchés seront livrés à eux-mêmes, aux doutes et aux inquiétudes probablement jusqu'à l'automne. Que penser des actions aujourd'hui ? La baisse des indices actions les a ramené aux niveaux de juillet 2009 alors que les résultats des entreprises sont 70% supérieurs." "Les niveaux de valorisation extrêmement bas (le PER 2011 du Cac 40 est à 8,5, celui du Stoxx 600 à 9,5, celui du S&P500 à 12) traduisent le désarroi des investisseurs. A ces niveaux, les marchés anticipent un retour en récession avec une baisse des résultats d'environ 30%. Aussi, si le repli des cours peut paraître excessif, il traduit bien le degré d'incertitude économique." "En pareil cas, la reprise des marchés ne peut-être que progressive et accompagner le retour des nouvelles plus favorables, d'ordre économique et politique. Pour cette raison, les effets d'annonces peuvent être importants sur les marchés et entretenir une volatilité élevée. La prudence s'impose donc. Il faut certainement éviter de vendre dans les phases d'effondrement des marchés car les rebonds sont violents." "Mais par ailleurs, la visibilité à six mois parait bien réduite. Nous serons certainement amenés à réviser en baisse nos prévisions à six mois et à un an d'ici début septembre lors de notre prochaine revue stratégique. Si les conditions générales s'amélioraient, les valeurs les plus attaquées rebondiraient (banques, cycliques,...). Il est prématuré d'envisager une récession mondiale généralisée, d'autant que l'environnement des pays émergents devrait s'améliorer. Aussi, les grandes sociétés internationales et exportatrices devraient garder leur leadership sur les marchés." AUT/ALO