Inde: cibler banques du secteur privé et l'énergie (Franklin Templeton AM)

17/08/2011 - 11:49 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Soutenue par des fondamentaux économiques solides, un secteur privé dynamique et sa résistance lors de la crise financière de 2008, l'Inde est l'une des principales destinations d'investissement de la décennie écoulée. Sa croissance forte a dopé la demande de biens et services, et les sociétés indiennes bien dirigées (informatique, métaux, biens d'équipement, télécommunications, etc) sont désormais suffisamment grandes pour rivaliser avec les acteurs du monde entier", note Sukumar Rajah, directeur de l'investissement en actions asiatiques chez Franklin Templeton Asset Management. "Conjugué à l'accès facile au capital, cet aspect a permis aux sociétés indiennes leaders d'établir une présence mondiale par le biais d'acquisitions. La croissance solide de leurs résultats, la rentabilité élevée de leurs fonds propres et leur faible endettement font partie des facteurs qui ont contribué à rassurer les investisseurs." "Toutefois, affecté par l'apparition de difficultés cycliques, le marché indien a sous-performé ses homologues émergents et internationaux au premier semestre 2011. Face à une inflation toujours élevée provoquée par un déséquilibre entre l'offre et la demande, la banque centrale indienne a relevé son taux directeur de 325 points de base depuis 2010. La hausse des taux d'intérêt et le retard pris dans l'approbation de projets se sont traduits par un ralentissement des dépenses d'investissement." "Dans cet environnement, les investisseurs ont craint que la hausse des coûts de production et d'emprunt et la contraction de la demande de consommation ne pèsent sur la croissance des résultats. Certains de ces problèmes pourraient encore pénaliser le marché indien à court terme. Il est probable que l'inflation reste élevée pendant quelque temps encore car le renchérissement des matières premières internationales n'a pas été répercuté intégralement sur les consommateurs indiens." "Dans son dernier rapport de politique monétaire, la banque centrale indienne a réaffirmé son objectif de maîtrise de l'inflation et fait part de son intention de stabiliser les anticipations d'inflation en l'absence de mesures budgétaires complémentaires. Il nous semble nécessaire que le gouvernement s'attaque aux problèmes structurels de l'offre pour régler le problème de la hausse des prix à moyen et long terme. Compte tenu de l'incertitude actuelle, nous sommes plus que jamais convaincus de l'intérêt d'une approche de sélection bottom-up des valeurs." "A cet effet, nous tenons compte de facteurs comme les fondamentaux et la capacité des sociétés dans lesquelles nous investissons à créer de la valeur à long terme et à dégager des performances au fil des cycles de marché. Cette approche nous paraît essentielle dans un environnement où les performances sont appelées à diverger d'un secteur à l'autre. Par exemple, les difficultés cycliques et la hausse des taux d'intérêt pourraient contribuer à dégrader les bilans des banques indiennes, notamment celles du secteur public. Pour contourner certains de ces problèmes, nous ciblons donc les banques du secteur privé assorties selon nous de fondamentaux solides." "L'énergie est un autre secteur que nous suivons. Nous sommes notamment préoccupés par les pertes lourdes et les dettes impossibles à rembourser de quelques producteurs publics. Il nous paraît essentiel de réformer le secteur afin de répondre aux besoins énergétiques croissants du pays. Nous pensons également qu'il est important de ne pas s'attacher aux événements à court terme et de se focaliser plutôt sur le potentiel à long terme. Même si l'Inde et le reste du monde peuvent être confrontés à des difficultés actuelles, nous pensons que le pays demeure relativement bien orienté d'un point de vue fondamental pour l'avenir." "Le modèle de croissance équilibré de l'Inde, le faible endettement de ses entreprises et des consommateurs, le taux d'épargne élevé et la vaste population jeune sont tous des facteurs de soutien de l'économie. Nous pensons que le gouvernement doit apporter les réformes nécessaires pour aider le pays à réaliser son potentiel à long terme. Les marchés redémarrent généralement dans l'anticipation d'une amélioration des fondamentaux économiques : lorsque le pire semblera imminent avec la perspective d'un redressement substantiel des fondamentaux, le marché indien pourra repartir à la hausse." "A cet égard, la volatilité et la faiblesse actuelles pourraient constituer une opportunité d'achat à long terme pour les investisseurs. Nous appliquons une approche au cas par cas dans le cadre de notre stratégie d'investissement et nous recherchons des sociétés positionnées de manière à progresser, même dans un environnement défavorable. Malgré la volatilité actuelle, nous pensons que le marché indien restera bien orienté à plus long terme." AUT/ALO