Analyse clôture AOF France / Europe - Le CAC 40 s'affaisse de 5,5%

18/08/2011 - 17:52 - Option Finance

(AOF) - Les marchés européens ont rechuté. Ils ont de nouveau été pénalisés par les craintes sur la croissance. A la révision en baisse des prévisions de croissance de l'économie mondiale de Morgan Stanley est venue s'ajouter une très mauvaise statistique manufacturière (Philly Fed) aux USA. Logiquement, les valeurs cycliques ont été particulièrement touchées. Le secteur bancaire est aussi une des victimes du jour alors que la Fed s'inquiète des capacités de financement des filiales US des établissements européens. Le CAC 40 a cédé 5,48% à 3076,04 points et le FTSE Eurotop 100, 4,79% à 1925,99 points. Il s'agit de la plus forte baisse de l'indice CAC 40 depuis le début de ce krach rampant. Le CAC 40 avait chuté de 5,45% le 10 août. Holcim (-7,73% à 44,18 francs suisses) a enregistré l'un des déclins les plus prononcés de l'indice suisse de référence, le SMI. Le deuxième cimentier mondial derrière Lafarge a présenté ce matin des résultats en dessous des attentes. Le groupe suisse a été pénalisé par la hausse des coûts de l'énergie et des matières premières, mais également par la vigueur de la devise helvétique. Valeur refuge par excellence, le franc suisse a été soutenu au cours de ces derniers mois par la montée de l'aversion au risque. A Paris, le titre Société Générale a enregistré aujourd'hui la plus forte baisse des valeurs du CAC 40 avec un plongeon de 12,34% à 21,60 euros. L'ensemble du secteur bancaire est attaqué alors qu'un article du Wall Street Journal affirme que la Fed s'inquiète des capacités de financement des filiales américaines des établissements européens. La semaine dernière, Société Générale a perdu jusqu'à 22,5% en séance sur fond de très forte volatilité. Le titre avait été pénalisé par des rumeurs concernant sa solidité financière. La banque de La Défense avait démenti dans un communiqué formellement ces rumeurs. Le titre ArcelorMittal a reculé aujourd'hui de 7,93% à 14,275 euros dans un marché parisien déprimé. Le sidérurgiste français et son partenaire américain Peabody Energy ont annoncé le lancement de leur offre d'achat hostile sur Macarthur Coal. Cette offre valorise le producteur de charbon à 15,50 dollars australiens par action. Au total, le montant de l'opération s'élève à 4,7 milliards de dollars australiens (environ 3,6 milliards d'euros). Le prix par action pourrait monter jusqu'à 15,66 dollars australiens par action en tenant compte du versement de dividende prévu pour 2011.

Les chiffres macroéconomiques

L'indice manufacturier de la Fed de Philadelphie (Philly Fed) est tombé à - 30,7 au mois d'août contre 3,2 en juillet. Les analystes, de leur côté, attendaient un rebond à 3,7. Il s'agit du plus bas niveau de cet indice depuis le mois de mars 2009. Les marchés actions européens ont encore creusé leurs pertes après cette publication. Les prix de détail ont progressé de 0,5% au mois de juillet contre une hausse de 0,2% attendue par les analystes. En rythme annuel, ils ont augmenté de 3,6% là où le consensus donnait une hausse de 3,3%. Hors alimentation et énergie, les prix de détail ont progressé de 0,2% en juillet, conformément aux anticipations. 408 000 inscriptions au chômage ont été enregistrées au cours de la semaine du 13 août, ce qui supérieur au consensus Reuters de 400 000. Le chiffre de la semaine précédente a été révisé de 395 000 à 399 000. A la clôture, l'euro cote 1,4316 face au billet vert.

AOF - EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Balance commerciale  : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire. Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé. Inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC). D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation "core". La Fed privilégie l'indice PCE "core" qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. FTB/MAF/5