Etats-Unis : la baisse des prix de l'essence, bouclier contre la récession ? (Natixis AM)
Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management, voit d'un bon œil le mouvement de baisse durable des prix de l'essence qui se dessine aux Etats-Unis. Selon lui, si un tel phénomène s'accentuait, cela redonnerait vigueur à une consommation des ménages atones outre-atlantique, et pourrait faire barrage à une récession que les investisseurs anticipent de plus en plus.
USA: baisse potentielle de 25% des prix de l'essence
« Le prix de l'essence aux Etats-Unis continue de se replier. Il s'est inscrit à 3.58$ le gallon. Le point haut avait été atteint le 9 mai avec un prix de 3.965 $ le gallon, » indique Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis AM. Selon ses estimations, « en moyenne, le prix de l'essence et celui du pétrole, référence WTI, se suivent avec une grande régularité. Au regard de cette régularité et de la baisse du prix du pétrole, référence WTI, le prix du gallon pourrait tendre vers un prix inférieur à 3$. Ce serait une baisse de 25 % par rapport au point haut de mai mentionné plus haut, » note Philippe Waechter.
La consommation américaine relancée ?
En étudiant «le lien entre le prix de l'essence et la part des dépenses en énergie des ménages américains, » le directeur de la recherche économique de Natixis AM prévoit qu' «une baisse supplémentaire du prix de l'essence aurait un effet positif sur la dynamique de consommation des ménages. » On pourrait donc s'attendre à une relance de la consommation américaine, si le mouvement baissier du pétrole se poursuivait, ce qu'anticipe Philippe Waechter.
Un Brent encore cher... mais pas durablement
« Le point à souligner est que le prix du pétrole s'est infléchi en phase avec le renversement de la conjoncture globale. La demande reste soutenue néanmoins, et c'est ce qui explique que le prix du Brent ne baisse pas aussi rapidement que l'on pourrait l'espérer. Mais le mouvement va continuer, » assure le directeur de la recherche économique de Natixis AM. Par ailleurs, Philippe Waechter ajoute qu'«on peut (...) imaginer que le dénouement de la situation en Libye, en réduisant le risque sur l'approvisionnement, pourrait permettre une détente supplémentaire du prix de l'essence. » De plus, «il est estimé que la production pourrait en outre augmenter de 300 à 400 000 barils/jour dans les 3 à 4 mois à venir et de 1 Million sur un an, » souligne-t-il. « Cela modifierait alors l'équilibre actuel constaté sur le marché du pétrole, donnant ainsi aux pays industrialisés des degrés de liberté nouveaux qui limiteraient le risque de récession, » conclut le directeur de la recherche économique de Natixis AM.
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