Les actions européennes restent attractives (Henderson GI)

24/08/2011 - 15:47 - Option Finance

(AOF / Funds) - "De saison, la volatilité rythme désormais les mois d'été. Les dernières semaines n'ont pas fait exception à la règle, la tendance du marché ayant été fortement dictée par le facteur le plus imprévisible qui soit : le comportement humain. Ceci a tout d'abord été défavorable aux intérêts nationaux des différents pays de la zone euro, alors que ces derniers n'arrivent pas à s'accorder sur la politique commune à adopter face aux problèmes des pays fortement endettés", note Henderson Global Investors. "Bien qu'il semble qu'une solution temporaire ait été trouvée, les marchés sont restés houleux avec l'apparition, de l'autre côté de l'Atlantique, d'inquiétudes similaires sur les niveaux d'emprunt. Là encore, le Congrès américain a réussi à trouver un accord de dernière minute mais cette mesure n'a pas suffit à convaincre les marchés : la nouvelle a été suivie par la dégradation de S&P de la dette souveraine des Etats-Unis qui a fait ressurgir les inquiétudes sur la fragilité de l'économie mondiale." "Malgré les récentes inquiétudes, les actions européennes restent attractives, selon nous. Les actions européennes restent bon marché comparées aux autres régions, à leurs niveaux historiques, mais également aux autres classes d'actifs. Les actions ont rarement été aussi attractives face aux obligations. L'Euro Stoxx s'échange désormais à un PER à 12 mois de 8,7x et la prime de risque implicite pour les actions est de 7,9% plus élevée qu'en mars 2009. Alors que les valorisations avaient atteint les niveaux les plus faibles dans le passé, on constate qu'elles ont ensuite offert un bon retour sur investissement sur le long terme." "Malgré certains titres décevants, les bénéfices du deuxième trimestre se sont montrés positifs dans l'ensemble avec un beat to miss ratio d'environ 50%. Les déceptions s'expliquent notamment par la fluctuation des devises et une augmentation des coûts de fabrication. Les entreprises de qualité disposant d'un pouvoir de fixation des prix pourront réaffecter ces coûts sur les consommateurs, mais on observe en général un décalage de plusieurs trimestres entre la constatation et la répercussion de la hausse des coûts." "Les prix des matières premières ont également fortement baissé au cours des dernières semaines par rapport aux niveaux élevés constatés en début d'année ; le prix du baril de pétrole a chuté de 27%, le cuivre et l'aluminium de 12%. Enfin, la force du franc suisse a été néfaste pour de nombreux titres. L'utilisation des devises comme valeur refuge a poussé le franc suisse à des niveaux record. Le gouvernement suisse a pris des mesures pour empêcher une nouvelle appréciation. Avec le retour d'une certaine appétence au risque nous devrions voir cette tendance s'inverser." "En 2008, de nombreuses sociétés étaient fortement endettées. Depuis, les sociétés ont connu une phase de désendettement qui a laissé bon nombre d'entre elles avec des niveaux de liquidités élevés (que certaines entreprises utilisent désormais pour racheter leurs propres actions) et un ratio moyen dette nette/Ebidta proche de son niveau le plus bas depuis ces dix dernières années. De plus, le système bancaire a désormais accès à des liquidités mises en place par les gouvernements et les banques centrales pendant la crise. Ceci signifie qu'il est peu probable que les sociétés soient confrontées à un gel des liquidités semblable à celui de 2008." "Les perspectives à court terme pour les marchés actions restent incertaines. Du côté politique, l'immobilisme en Europe et les acrobaties aux Etats-Unis ont de quoi inquiéter. L'indécision a clairement influencé les économies et se ressent dans les derniers indicateurs économiques. Ceci à entraîné un vent de panique et a conduit à la brusque liquidation des actifs à risque. Lorsque l'agitation s'empare des marchés et que les fondamentaux des entreprises sont ignorés, il est difficile de déterminer à quel moment les titres avec de faibles valorisations s'apprécieront et quand le rebond interviendra." "Il est encourageant de constater que nous assistons aux prémices de meilleures données économiques et de réactions plus appropriées de la part des politiques. Du côté de la croissance, nous avons enregistré de bonnes surprises au cours de la semaine passée pour le chômage, les emplois non-agricoles, les commandes des entreprises en Allemagne et l'indice PMI (Purchasing Managers Index) de la zone euro." "Les décisionnaires politiques ont également commencé à prendre des mesures, le FOMC annonçant le maintien de taux d'intérêt bas jusqu'en 2013 (et n'excluant pas de futurs assouplissements monétaires) et la BCE intervenant pour acheter des obligations italiennes et espagnoles afin d'aider à réduire les spreads dans les pays en périphérie de la zone euro. Les gouvernements des deux côtés de l'Atlantique ont encore beaucoup à faire mais la pression exercée par le marché semble les pousser à agir. Ceci pourrait être un élément positif et nous suivrons de près ce qui va se passer au colloque de Jackson Hole (le 26 août prochain) et du côté des gouvernements européens." "Pour l'instant le marché n'accorde pas le bénéfice du doute aux gouvernements et, compte tenu de leurs actions, nous pensons que cette approche conservatrice est appropriée. Les économies des pays développés connaissent donc une période de faible croissance, comme nous l'avions anticipé. Les analystes devront réajuster leurs modèles sur ce scénario mais cela devrait à terme profiter aux rendements des actions. La sélection des titres joue un rôle essentiel dans ce contexte de faible croissance et nous devrions donc être bien positionnés dans cet environnement d'aversion au risque qui semble être devenu la norme." AUT/ALO