Le plan Fillon insuffisant ? (CM-CIC Securities)

25/08/2011 - 18:20 - Sicavonline
Le plan Fillon insuffisant ? (CM-CIC Securities)

Les mesures de réduction du déficit français proposées mercredi par le gouvernement Fillon étaient très attendues par les investisseurs. Selon les experts de CM-CIC, elles présentent l'avantage de ne pas briser la faible croissance de la France. Cependant, selon eux, François Fillon n'a pas répondu aux défis de long terme.

La réduction du déficit : une nécessité pour la France

Après les pays périphériques, « la France a à son tour décidé de mettre en place un programme de réduction des déficits supplémentaire pour éviter que les inquiétudes des investisseurs ne portent sur elle, » signalent les spécialistes de CM-CIC Securities, qui saluent le fait que « le gouvernement français a acté le ralentissement de la croissance et décidé de prendre des mesures de réduction du déficit supplémentaires afin de tenir ses objectifs de 5,7% du PIB en 2011 et 4,6% en 2012. » En effet, « les prévisions de croissance ont été abaissées à 1,75% pour les années 2011 et 2012 contre 2% et 2,25% précédemment. Afin d'éviter une aggravation du déficit des nouvelles mesures ont été annoncées qui permettront d'économiser 1 MdE en 2011 et 11 MdsE en 2012, » rappelle CM-CIC. On estime chez CM-CIC Securities que « ces mesures devraient avoir un impact assez limité sur la croissance et éviter de briser la dynamique assez fragile de 2011. » Cependant, des inquiétudes demeurent, la principale d'entre elles portant « sur l'immobilier dont le marché est de plus en plus tendu en France et qui pourrait souffrir des modifications de taxation. »

Le AAA français toujours menacé

Les experts de CM-CIC mettent malgré tout en doute : « la capacité de ces mesures à protéger le triple AAA de la France dans la durée. » Si le ralentissement économique européen venait à se prolonger, le gouvernement serait contraint de prendre des mesures plus drastiques encore. « En effet, une croissance plus faible diminue les recettes fiscales mais oblige également à baisser en valeur le déficit public puisque le gouvernement a une cible calculée par rapport au PIB. Ainsi un PIB inférieur de 1% implique une baisse des recettes de presque 10 MdsE, » avancent-t-ils. S'ajoute à cela la peur que « des inquiétudes sur la solidité de la France [viennent] à se matérialiser sur les taux d'emprunt français. » Si tel était le cas, « le surcoût en termes d'intérêts se chiffrerait rapidement en milliards, » affirme CM-CIC Securities. « Le coût de la dette en France pour l'instant est de 40 MdsE par an pour une dette qui atteint 82% du PIB. Dans ce contexte, nous considérons que les annonces faites sont encore insuffisantes pour immuniser la France au risque de contagion, des efforts de l'ordre de 30 à 40 MdsE seraient plus en ligne avec les besoins de crédibilisation, » concluent les économistes de CM-CIC Securities. C'est pourquoi ils préconisent la mise en place « des mécanismes de réductions des déficits automatiques qui permettrait de rassurer sur la volonté de la France de réduire ses déficits sans toucher trop brutalement aux dépenses publiques immédiatement alors que la croissance ralentie. »

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