IPSEN est plus optimiste sur ses ventes 2011

30/08/2011 - 08:25 - Option Finance

(AOF) - Ipsen a relevé ses objectifs de ventes 2011. Le groupe pharmaceutique anticipe désormais une baisse de ses ventes de Médecine Générale comprise entre -3% et -5%, contre de 8% à 10% auparavant. Il a en revanche réaffirmé son objectif d'une croissance de ses ventes de Médecine de Spécialité proche de 8%. Ipsen a aussi indiqué que son résultat opérationnel récurrent ajusté devrait être compris entre 190 millions d'euros et 200 millions d'euros. Au premier semestre, le résultat opérationnel récurrent ajusté s'est élevé à 143,9 millions d'euros et a atteint 24,7% des ventes, comparé à 20,4% un an auparavant, soit une progression de 27,1%. Le résultat consolidé s'est élevé à 91,7 millions d'euros, en hausse de 21,4%. Le chiffre d'affaires a atteint 583,1 millions d'euros, en hausse de 5,3% (+4,9% hors effets de change). Les ventes de produits de médecine de spécialité ont atteint 381,0 millions d'euros, en hausse de 8,2%, soit 7,9% hors effets de change. Les produits de médecine de spécialité ont représenté 65,3% des ventes consolidées du groupe, contre 63,6% un an plus tôt. Les ventes de produits de médecine générale ont atteint 185,6 millions d'euros, stables d'une année sur l'autre. Les ventes de médicaments ont augmenté de 5,2% à taux de change constants.

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Les points forts de la valeur

- Le groupe biopharmaceutique s'est recentré sur la médecine de spécialités dans des domaines thérapeutiques ciblés (désormais 60% du chiffre d'affaires) qui génère plus de marges que la médecine générale et qui est moins exposée à la concurrence des grands laboratoires ; - Ipsen dispose d'un pipeline jugé de qualité au regard de sa taille. Il est beaucoup moins exposé que d'autres laboratoires au développement des génériques ; - Ipsen bénéficie d'une avance technologique dans les peptines et les toxines, deux domaines où très peu d'acteurs sont présents avec dans le cas des toxines des barrières à l'entrée très fortes en terme de production notamment ; - La stratégie repose sur l'internationalisation massive des activités, la concentration des efforts dans ses domaines des thérapeutiques ciblées et sur une politique de licences et de partenariats toujours plus active ; - Une stratégie offensive de croissance externe a permis au laboratoire de se diversifier géographiquement et notamment de se positionner sur le marché américain. Le groupe recèle également un potentiel de développement dans les pays émergents, Chine en tête.

Les points faibles de la valeur

- Le laboratoire est très dépendant du Dysport (le challenger du Botox) et d'Autogel ; - Le groupe reste confronté à la poursuite de la baisse des ventes en médecine de ville (Smecta, Forlax, Tanakan...) ainsi qu'aux pressions gouvernementales sur le prix des médicaments dans un grand nombre de pays européens ; - La filiale américaine est en pertes. Plusieurs solutions sont envisagées pour redresser cette unité ; - Les incertitudes persistent sur l'approbation de Taspoglutide, futur blockbuster potentiel développé conjointement avec Roche, dans le traitement du diabète de type 2 ; - Aucun flux de nouvelles en provenance de Taspoglutide ne viendra donc alimenter la vie du titre Ipsen avant plusieurs mois ; - Le pipeline s'appauvrit un peu plus. Après les déboires de Taspoglutide, Ipsen a subi fin 2010 un nouveau revers de taille avec l'arrêt des études cliniques de phase II dans l'acromégalie et les tumeurs neuro-endocriniennes ; - A quoi s'était déjà ajouté le départ surprise, en octobre 2010, de Jean-Luc Belingard, en raison de divergences stratégiques. Très réputé dans l'industrie pharmaceutique, il était l'artisan du repositionnement d'Ipsen ; - La nouvelle stratégie que va mettre en place la nouvelle direction induit des restructurations estimées entre 80 et 100 millions d'euros ainsi que des investissements qui risquent de peser sur les résultats 2011-2015 ; - La valeur est boudée par les investisseurs depuis l'été 2010. Restaurer la confiance va prendre du temps.

Comment suivre la valeur

- Ipsen était jusque-là considéré comme une valeur de croissance et défensive. En revanche, son rendement est faible ; - Mais avec les déceptions récentes sur le pipeline et du fait du manque de catalyseurs à court terme, le titre reste loin de son cours d'introduction de 22 euros ; - La capitalisation boursière d'Ipsen range la valeur au sein des petites et moyennes valeurs du secteur tandis que son activité la rapproche davantage des laboratoires pharmaceutiques globalement plus regroupés au sein des " large caps " ; - Dysport et Somatuline sont désormais au coeur de la stratégie du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences. FTB/ACT/