ADP abaisse sa prévision de résultats 2011 malgré des résultats solides

31/08/2011 - 10:01 - Option Finance

(AOF) - Aéroports de Paris a abaissé ses prévisions de croissance de son Ebitda et de son chiffre d'affaires 2011 en raison notamment de la sortie du spécialiste de la télématique Masternaut du périmètre de consolidation. L'opérateur des aéroports parisiens de Roissy et d'Orly anticipe une croissance du chiffre d'affaires et de son Ebitda légèrement inférieure à celle observée en 2010. En février dernier, ADP avait annoncé viser une croissance du chiffre d'affaires et de l'Ebitda légèrement supérieure à celle observée en 2010. En revanche, Aéroports de Paris maintient son objectif d'Ebitda 2015, à savoir, une croissance attendue de 40 % par rapport à l'Ebitda 2009. Au premier semestre, le groupe a réalisé un résultat net en hausse de 30,6% à 180 millions d'euros, en raison d'éléments exceptionnels incluant à la fois l'indemnité transactionnelle relative au sinistre du Terminal 2E de l'aéroports Paris-Charles de Gaulle (environ 50 millions d'euros) et la plus-value réalisée lors de la cession de Masternaut (15 millions d'euros). L'Ebitda affiche une hausse de 6,3 % à 459 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a progressé de 1,8% à 1,343 milliard d'euros, avec un trafic en hausse de 3,7 % hors impact de la perturbation liée à l'éruption du volcan islandais Eyjafjöll en avril 2010.

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Les points forts de la valeur

- Le gestionnaire des aéroports parisiens bénéficie d'un modèle économique résilient avec un trafic qui résiste mieux que celui de ses principaux concurrents : la France est toujours la première destination touristique mondiale et le hub (plate-forme de correspondance), le plus puissant en Europe ; - ADP a su diversifier ses activités. Les commerces et l'immobilier sont deux axes de développement importants. Leurs revenus permettent au chiffre d'affaires d'ADP de croître plus vite que l'évolution du trafic aérien ; - Avec la crise, ADP a fait des efforts pour modérer ses tarifs et renforcer les mesures d'économies au niveau du groupe ; - Le groupe a noué des partenariats importants avec Air France-KLM et l'alliance Skyteam, Star Alliance, Fedex et La Poste pour le fret. Il a également noué un partenariat avec Schiphol Group qui gère l'aéroport d'Amsterdam ; - Le groupe redistribue environ 50% de ses résultats sous forme de dividendes.

Les points faibles de la valeur

- Le trafic aérien est dépendant de la conjoncture économique, des grèves, des intempéries ou de phénomènes naturels comme le nuage de cendres qui a paralysé l'espace aérien plus d'une semaine en avril 2010 ; - Certains analystes mettent en avant un environnement réglementaire jugé de plus en plus contraignant ; - Le groupe doit engager d'importants investissements dans les prochaines années s'il ne veut pas obérer sa croissance (construction du satellite 4, rénovation du terminal 2B et liaison entre les terminaux 2A et 2C de Paris-Charles-de-Gaulle) ; - Des contentieux peuvent naître avec les compagnies aériennes.

Comment suivre la valeur

- La valeur a un statut défensif dans le secteur cyclique des transports ; - Premier actionnaire d'ADP, l'Etat français n'a pas vocation à maintenir telle quelle sa participation. Vinci (3,3% du capital) souhaite se renforcer en cas de désengagement de l'Etat. Une privatisation totale ou partielle pourrait être l'occasion de voir d'autres groupes, comme les espagnols Albertis ou Grupo Ferrovial, entrer au capital ; - L'activité d'ADP dépend de la santé financière des compagnies aériennes ; - L'évolution du cadre réglementaire et la renégociation annuelle des tarifs avec l'Etat sont à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

L'Association internationale du transport aérien (Iata) a revu nettement à la hausse ses prévisions de résultat du secteur. Elle table désormais sur un bénéfice de 8,9 milliards de dollars en 2010, soit trois fois plus que sa précédente estimation en juin, grâce à une reprise plus importante et rapide que prévue. Cela constitue un redressement spectaculaire du secteur car, en 2009, les compagnies aériennes avaient subi des pertes estimées à près de 10 milliards de dollars. Ce sont essentiellement les compagnies de la région Asie-Pacifique qui vont tirer parti de ce redressement, avec une forte reprise de l'activité de transport de fret. La prévision de bénéfices pour la région a ainsi été revue à 5,2 milliards de dollars, trois milliards de plus qu'auparavant. En revanche, les compagnies européennes devraient rester globalement déficitaires cette année, même si la prévision de pertes pour 2010 a été réduite à 1,3 milliard de dollars, contre 2,3 milliards précédemment estimés. Le décalage entre l'Europe et l'Asie devrait perdurer en 2011. FTB/ACT/