ALTRAN : la demande reste soutenue

31/08/2011 - 10:17 - Option Finance

(AOF) - Altran a réalisé au premier semestre une marge opérationnelle courante à 50,6 millions d'euros, soit 6,5% du chiffre d'affaires, (2,5% au premier semestre 2010), en croissance de 189%. Le groupe de conseil en innovation et hautes technologies a en revanche essuyé une perte nette de 27,7 millions d'euros, contre une perte de 27,9 millions d'euros, un an plus tôt. Le résultat net avant impact de la cession des activités brésiliennes et des dépréciations des écarts d'acquisition s'est élevé à +19,8 millions d'euros contre +3 millions d'euros au 1er semestre 2010. Déjà publié, le chiffre d'affaires s'est s'établi à 775,9 millions d'euros en croissance de 9,4%. Hors impact des variations de périmètre, la croissance s'est élevée à 10,8%. En matière de perspectives, le groupe constate toujours une demande soutenue. " La croissance devrait donc se poursuivre tant en France qu'à l'international ", indique Altran. Ce dernier compte améliorer sa marge d'exploitation courante au prochain semestre grâce à la poursuite de la baisse des coûts indirects en poids du chiffre d'affaires et à la remontée de la marge brute.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

-La nomination, début juin 2011, d'une nouvelle équipe de direction permet d'entrevoir un " news flow " positif ; - Altran possède, selon les analystes, l'attractivité d'un dossier à " tiroirs " : annonces stratégiques, cessions, acquisitions... - Le redressement de la rentabilité opérationnelle du groupe est en cours grâce à une relance de la croissance organique et un abaissement des charges indirectes crédibilisant le scénario d'un retour d'une marge opérationnelle d'environ 9% en haut de cycle ; - Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants ; - Le groupe a annoncé, fin juin 2010, une nouvelle organisation visant à accélérer son développement et à " créer de la valeur pour ses actionnaires ". Cinq groupes d'offres ont été définis avec un responsable " mondial " pour chacun. Le but est de transformer le groupe de simple développeur en " un véritable architecte, un maître d'oeuvre dans les projets qu'il mène pour ses clients " et donc de doper la croissance ; -Le groupe s'est fortement désendetté.

Les points faibles de la valeur

- Le changement de direction en juin 2011, à l'initiative d'Apax, le principal actionnaire, a surpris le marché. Les investisseurs s'inquiètent de possibles nouveaux départs à des postes clés qui pourraient déstabiliser les équipes alors que le plan de redressement commence tout juste à porter ses fruits ; - D'une manière générale, les phases de transition managériales dans les services sont toujours sensibles ; - Plus généralement, une crise de gouvernance pourrait affecter la marche des affaires ; - Le groupe subit la pression sur les prix, imposée par ses clients. Parallèlement, l'inflation des salaires des ingénieurs du groupe est à surveiller ; - Certains analystes estiment que le groupe va mettre du temps à s'adapter au changement de configuration dans l'automobile, qui est l'un de ses secteurs de prédilection ; - La mise en oeuvre de la nouvelle organisation, si elle est confirmée par la nouvelle direction, va être progressive et nécessitera 12 à 18 mois avant d'être complètement opérationnelle ; - Les analystes attendent également une amélioration de la communication financière ; - Altran ne verse aucun dividende et n'a pas pour projet d'en verser un.

Comment suivre la valeur

- Altran est une valeur très volatile en Bourse ; - Le titre reste soumis à la capacité du groupe à confirmer son redressement ; La stratégie que va mettre en place la nouvelle direction sera, à ce titre, très suivie. - Les catalyseurs sur le titre sont : l'accélération de la croissance organique, le renforcement en Allemagne, marché majeur pour le groupe, la cession des entités qui sous-performent (comme le Brésil), et la poursuite de l'amélioration du taux de facturation ; - Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité ; - La qualité des solutions mises en place pour favoriser la mobilité des ingénieurs est décisive dans les périodes de difficultés conjoncturelles ou sectorielles.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Informatique - SSII

Les professionnels estiment que 2010 devrait être une année de transition car les carnets de commandes des sociétés françaises sont à nouveau remplis et que les clients dégèlent progressivement les prises de décision. Ils prévoient donc que le marché des logiciels et services devrait croître de 2,2% en France comme au niveau mondial, après un recul d'un peu plus de 3% en 2009. La reprise sera moins vigoureuse en Allemagne où elle n'atteindra que 1,6% et au Royaume-Uni où elle s'établira à 1,4%. La relance de l'emploi du secteur en France, qui a été entamée à la fin du second trimestre, devrait donc se poursuivre. FTB/ACT/