US: les chiffres de l'emploi risquent de décevoir vendredi (Natixis)

31/08/2011 - 10:55 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La Fed pratique la ZIRP (zero interest rate policy) depuis la chute de Lehman. Via ses QE1 et QE2, elle a acheté des montagnes d'ABS et de T-notes (son QE2 compensait environ 60% des émissions moyennes mensuelles du Trésor). Pendant la crise, le credit easing policy se substituait aux marchés en panne. Mais la conjoncture reste décevante, comme le reconnaît Ben Bernanke. Les Etats-Unis seraient-ils tombés, comme le Japon, dans une trappe à liquidité, qui rend la politique monétaire totalement inefficace ?", s'interroge René Defossez de Natixis. "Le gouvernement a fait, pour des centaines de milliards de dollars, force bail-outs (banques, agences...) et plans de relance, ce qui a conduit à une dégradation exceptionnelle des finances publiques, sanctionnée récemment par une baisse de la note de la dette souveraine US par S&P." "Les chargeurs semblent donc vides, et c'est ennuyeux, compte tenu de la facture des récents chiffres de conjoncture (baisse de 0,7% m/m des ventes de maisons neuves, de 15% des commandes de biens en capital hors défense et avions, hausse des initial claims, qui restent campés au dessus de 400.000, révision à la baisse du PIB de T2, baisse de 4,5% en GA du prix des maisons, très forte baisse de la confiance des consommateurs calculée par le Conference Board, etc). Les chiffres de l'emploi de vendredi ont de bonnes chances de décevoir." "A l'origine, la crise est immobilière (crise des subprimes). La situation dans l'immobilier reste très dégradée, avec notamment une baisse quasi-continue du prix des maisons depuis décembre 2007 : en moyenne, une maison achetée en 2006 a perdu plus de 30% de sa valeur. Les effets richesse ne s'arrêtent pas là, puisque les actions ont baissé, depuis fin 2007, de plus de 20%. Par ailleurs, la hausse des salaires horaires moyens est plus que compensée par celle des prix (+3,6% en GA)." "C'est sans doute en ciblant l'immobilier qu'on parviendra éventuellement à améliorer la situation. On peut ainsi imaginer les stratégies suivantes : nouveau QE1 (achats d'actifs liés à l'immobilier) pour tenter de stabiliser le prix des maisons ; au niveau du gouvernement, renforcer de manière significative les mesures destinées à aider les ménages endettés et à stabiliser les prix (debt relief, vente et mise en location du parc immobilier détenu par les agences, etc...)." AUT/ALO