Dettes européennes : Natixis voit un piège impossible à éviter

02/09/2011 - 09:57 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La réaction des marchés financiers et des agences de rating impose aux pays en difficulté avec leurs finances publiques de réduire leurs déficits publics plus vite qu'ils ne l'auraient souhaité (ceci va probablement être vrai pour les Etats-Unis, l'Italie, l'Espagne, la France ; c'est déjà le cas pour la Grèce, le Portugal, l'Irlande). S'ils ne le font pas, leurs conditions de financement se dégraderont très rapidement, comme on l'a vu pour l'Espagne et l'Italie", note Natixis. "Mais la conséquence de cette réduction rapide des déficits publics va être le recul de la croissance et la hausse du chômage, d'où une difficulté supplémentaire pour réduire les déficits ; le risque d'une réaction politique et sociale contre la consolidation fiscale ; sur les marchés financiers, le recul des marchés des actions et du crédit." "Le pire serait que les marchés financiers, ayant obtenu la réduction accélérée des déficits publics, pénalisent plus tard ces pays pour leur perte de croissance. Les pays en difficulté avec leurs finances publiques n'ont plus le choix Les Etats-Unis et la France sont confrontés au risque de dégradation de leur note par les agences de rating (au-delà, pour les Etats-Unis, de ce qui a déjà été fait par S&P). L'Espagne et l'Italie sont exposées au risque de hausse des taux d'intérêt à long terme, comme à la fin de juillet et au début d'août 2011, avant les interventions de la BCE." "Ces pays sont menacés de perdre la capacité de se financer sur les marchés, comme la Grèce, le Portugal et l'Irlande. Les Etats-Unis, la France, l'Espagne et l'Italie n'ont donc pas le choix : ils doivent réduire leur déficit public plus vite que ce qui était antérieurement prévu. Aux Etats-Unis, les 2.400 milliards de dollars de réduction du déficit public sur dix ans devraient commencer à être mis en place au deuxième trimestre 2013 au plus tard." "Avec le calendrier antérieur de réduction des déficits publics, la croissance prévue était déjà faible. Mais, s'il y a accélération de la réduction des déficits publics, la croissance va être encore plus faible. On estime en moyenne qu'une réduction de 1 point du PIB du déficit public réduit la croissance de 0,6 point. On pourrait donc obtenir en 2012 une croissance voisine de 1,5% aux Etats-Unis, 1% en France, à peine positive (autour de 0,5%) en Espagne et en Italie." AUT/ALO