Obligations séniors: cycliques sous- performent le plus (Pictet & Cie)

05/09/2011 - 11:40 - Option Finance

(AOF / Funds) - ""Les crédits ont été particulièrement affectés au mois d'août, enregistrant des performances négatives et sous-performant les emprunts gouvernementaux. La baisse de la notation des Etats-Unis, le pessimisme accru concernant les perspectives de l'économie mondiale, les incertitudes quant aux solutions de redressement des finances publiques ainsi que les craintes de difficultés de refinancement des banques européennes ont exacerbé l'aversion au risque, ce qui a conduit à une augmentation des primes de risque", note Pictet & Cie. "Le mouvement a été suffisamment important pour qu'il faille remonter à septembre et octobre 2008 pour trouver des mouvements plus marqués, qui faisaient suite à l'époque à la faillite de Lehman Brothers. Par secteur et subordination, la performance est directement liée au risque sous-jacent, on retrouve en fin de liste les subordonnées hybrides des banques et assurances, précédées des dettes hybrides non financières." "Dans le segment des obligations seniors, les inquiétudes sur la croissance économique dominent et ce sont les secteurs cycliques qui sous-performent le plus comme les mines et, dans une moindre mesure, l'automobile, qui avait affiché une robuste performance jusqu'en juillet. Dans les services publics et les télécommunications, les émetteurs des pays périphériques sous-performent ceux des autres pays européens, mais la différence de performance est moins marquée qu'au cours des mois précédents." "Les interrogations sur la robustesse du AAA français, conjuguées à des rumeurs de pertes de la Société Générale, ont provoqué un fort élargissement des primes de risque qui a entraîné l'ensemble du secteur bancaire français dans ce mouvement. Le secteur bancaire américain a également été sous les projecteurs. Les rumeurs de restructuration de Bank of America ont alimenté des mouvements de primes de risque dont l'amplitude a rappelé les événements liés à Bear Stern et à Lehman Brothers. L'annonce d'une entrée dans le capital pour 5 milliards du financier Warren Buffett a permis de stabiliser la situation en fin de mois." "Les seules émissions en euros ont été lancées par les banques Unicredito, ING et Eurohypo sur des formats covered, c'est-à-dire d'obligations collatéralisées par un panier d'hypothèques, en général notées AAA et donc considérées comme plus sûres que la banque émettrice. En comparaison, le marché Outre-Atlantique a été plus animé avec des émissions de sociétés non financières comme PepsiCo, Walt Disney et AT&T. Leur notation de crédit A et leur prime de risque relativement serrée leur permettent d'emprunter à de bas niveaux suite à la baisse des rendements du Trésor." "Dans une optique de moyen terme, et en ce qui concerne les non-financières, le niveau des primes de risque est attractif au regard des fondamentaux, mais les possibilités de resserrement des primes paraissent limitées à court terme en raison des incertitudes économiques. Le secteur financier offre des rendements attractifs mais restera volatil en raison du risque souverain." AUT/ALO