(AOF / Funds) - "Les marchés émergents ont été secoués par les craintes accrues quant à la dette publique de la zone euro et à une nouvelle récession mondiale, malgré diverses mesures politiques. Les discussions sur le plafond de la dette américaine n'ont pas donné l'impression que la baisse de la note des Etats-Unis pourrait être évitée ou que les problèmes de déficit trouveraient une solution à long terme. Les mauvais chiffres conjoncturels aux Etats-Unis et en Europe n'ont fait que renforcer ce sentiment", note Pictet & Cie. "Le Japon et la Suisse ont été contraints à des interventions monétaires pour freiner l'appréciation de leur devise. Malgré le ferme engagement des Etats-Unis à poursuivre une politique de taux bas, la chute brutale des capitalisations boursières a exacerbé le risque récessif." "La dette en monnaies locales a connu un mois difficile en raison d'un environnement volatil : vague de vente des actifs risqués et rendements négatifs sur le mois, surtout dans la zone EMEA. La politique monétaire des pays émergents a semblé marquer un point d'inflexion, nombreux se demandant quand ils devraient baisser leurs taux suite au ralentissement de la croissance, en particulier dans la zone EMEA." "La croissance du PIB y a été décevante au deuxième trimestre et les perspectives d'amélioration au troisième trimestre ont été revues à la baisse. La Chine semble devoir réussir un atterrissage en douceur. Mais le ralentissement de la croissance mondiale et la baisse du prix des produits de base pourraient accélérer le fléchissement conjoncturel dans la plupart des pays d'Amérique latine. Les principales monnaies émergentes ont sous-performé, sauf le sol péruvien, le plus fort recul ayant été enregistré par le rand sud-africain." "La dette extérieure a enregistré un rendement légèrement négatif dans un contexte de forte volatilité des marchés. Les écarts se sont élargis au cours du mois, surtout dans les petits pays à bêta élevé comme Belize ou le Venezuela, où les changements de méthodologie des agences ont entraîné des baisses de notes, ce qui donne plus d'importance aux facteurs politiques. S&P a abaissé ses notes relatives aux émissions de dette souveraine argentine. Suite à la dégradation par S&P de la note de la dette souveraine américaine, les bons du Trésor US à 10 ans ont atteint des niveaux proches de 2008, avant de remonter en fin de mois, le marché spéculant sur une croissance suffisante pour éviter à Ben Bernanke l'annonce d'un QE3." "Les perspectives à court terme restent incertaines, notamment face aux problèmes de dette, surtout grecque. Le G20 a donc un rôle important à jouer pour rectifier d'éventuelles erreurs de coordination des politiques. Mais on constate des afflux vers la dette émergente en monnaies locales, parfois même à un rythme supérieur à celui du début d'année, ces marchés bénéficiant toujours de fondamentaux plus favorables que ceux des pays développés. Vu la difficulté de trouver de bons rendements, cette classe d'actifs devrait rester intéressante et l'évolution structurelle vers une plus forte allocation à la dette émergente se poursuivre." AUT/ALO