GDF SUEZ : la hausse des tarifs n'est pas pour tout de suite (Echos)

06/09/2011 - 09:10 - Option Finance

(AOF) - GDF Suez est mal parti pour obtenir une hausse des tarifs du gaz pour les particuliers au 1 er octobre, écrit ce matin "Les Echos". Selon les textes en vigueur, le groupe d'énergie devrait saisir la Commission de régulation (CRE) trois semaines avant la date du mouvement, c'est-à-dire autour du 10 septembre. Problème, la formule tarifaire fait actuellement l'objet d'une analyse par le régulateur, indique le quotidien. Or celui-ci ne devrait pas rendre ses conclusions avant fin septembre, et GDF Suez se voit mal demander un mouvement sur la base d'une formule qui ne serait pas validée, poursuit le journal. De son côté, GDF Suez trépigne, croit savoir "Les Echos". " Nous avons travaillé avec la CRE pour élaborer une nouvelle formule qui soit prête au 1er octobre ", indique une source proche du groupe. Cette formule intègre non plus 10 % de prix de marché mais " une trentaine de pour-cent ", comme le conseillait le gouvernement afin de faire bénéficier les consommateurs des récentes baisses de cours. Sur cette nouvelle base, les tarifs devraient tout de même augmenter au 1 er octobre, estime le groupe. Sans préciser l'ampleur du mouvement. Dans le cas d'un nouveau gel tarifaire, qui interviendrait après celui de juillet, le groupe estime qu'il perdrait 340 millions d'euros au second semestre, comme l'a indiqué son patron Gérard Mestrallet mi-août. javascript:soumettre('enregistrer')

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- GDF Suez est le premier opérateur gazier en France et le deuxième producteur mondial d'électricité ; - Le rapprochement de ses activités non européennes avec celles d'International Power en fait également le plus grand exploitant de centrales électriques dans le monde ; - GDF Suez est très implanté dans les zones en forte croissance (Moyen-Orient, Amérique latine, Asie) ; - La diversité de ses métiers, sur l'ensemble de la chaîne énergétique, ainsi qu'un modèle économique qui combine activités régulées et concurrentielles, assurent une certaine visibilité des résultats ; - Le groupe s'est fixé un plan d'investissements ambitieux, qu'il met méthodiquement en oeuvre ; - Le groupe bénéficie d'un bilan solide, qui le met à l'abri de cessions d'actifs dans l'urgence ou d'opérations de recapitalisation, le point faible de beaucoup de ses concurrents ; - L'action offre un rendement élevé (environ 6%).

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est très dépendant de son marché domestique ; - Les objectifs ambitieux qui avaient été fixés pour 2011, à savoir essentiellement un EBITDA de 17 à 18 milliards d'euros, ont été reportés ; - GDF Suez pâtit d'un retard dans le nucléaire par rapport à EDF, qui a quatre à cinq ans d'avance sur ses concurrents ; - Un risque politique est attaché au titre car les tarifs de gaz pratiqués par le groupe dépendent des décisions de l'Etat français, souvent peu lisibles en la matière ; les investisseurs ont surtout l'impression que quand des règles sont fixées, elles ne peuvent finalement pas être considérées comme définitivement établies ; - La valeur est à la peine en Bourse. Le secteur des " utilities " ne séduit pas les investisseurs.

Comment suivre la valeur

- GDF Suez fait partie du secteur des " utilities ", traditionnellement sensible à l'évolution des taux d'intérêt ; - C'est une valeur considérée comme défensive, grâce à la régularité de ses résultats et à son modèle économique. - Les performances de GDF Suez sont liées à l'évolution des prix du gaz, eux-mêmes dépendants du fioul domestique, du fioul lourd, du Brent et de la parité de change euro/dollar ; - La formule d'indexation des coûts d'approvisionnement de GDF Suez fait l'objet d'un audit régulier.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le deuxième acteur mondial dans le domaine de l'électricité est né. Deux ans après la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez vient de reprendre le britannique International Power. Il est ainsi propulsé du neuvième au deuxième rang des producteurs mondiaux d'électricité, derrière EDF. Il devient également le leader mondial des groupes de services aux collectivités (utilities) en tenant compte de la production de gaz. Toutefois, cette opération va accroître la dette de GDF Suez, qui va passer de 33,5 à 42,4 milliards d'euros. Le groupe français compte donc lancer des cessions de 4 à 5 milliards d'euros. FTB/ACT/