Natixis estime qu'une sortie de crise passe par une intégration accrue

06/09/2011 - 10:31 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La crise de l'euro tend à s'emballer : le spread GGB-bund 10 ans a littéralement explosé aujourd'hui, et s'affiche à presque 1.750pb. Le spread entre les maturités à 2 ans avoisine les 5.000pb. Tous les autres spreads intra-UEM sont en forte hausse. La mécanique est désormais bien connue. Les mauvaises nouvelles, sur le plan budgétaire, s'accumulent : la Grèce devrait avoir toutes les difficultés à respecter son programme de réduction du déficit budgétaire", note René Defossez de Natixis. "Le différend sur la demande de collatéraux par la Finlande et d'autres petits pays AAA n'est pas réglé (il y aurait toutefois une issue en vue, selon Van Rompuy) ; il devient peu probable que le nouvel EFSF, censé apporter une solution durable à la crise, soit mis en place avant la fin de l'année..." "Cette aggravation (réelle ou supposée) de la crise budgétaire pèse sur les banques, exposées au risque souverain. Le spread euribor-OIS 3 mois augmente rapidement, et atteint désormais 76pb. Les spreads de basis swap 1 an contre libor US s'enfoncent en territoire négatif, et s'affichent à -58pb. Evidemment, les CDS bancaires augmentent fortement. Les banques rencontrent des difficultés dans le marché interbancaire, mais ont aussi du mal à émettre des papiers longs." "Ces difficultés risquent de peser sur l'activité de crédit, et donc sur la croissance. Or tous les chiffres récemment publiés montrent un ralentissement assez significatif de celle-ci, en zone euro mais aussi dans le reste du monde (les chiffres du Bureau of Labor Statistics de vendredi montrent qu'en août, l'économie américaine n'a pas créé d'emplois, mais que surtout les salaires ont baissé de plus de 0,1%). Si la croissance ralentit, les rentrées fiscales ralentissent, mettant à mal la consolidation budgétaire. Et la boucle est bouclée." "Le seul élément stabilisant, à court terme, est la BCE : pour limiter les tensions sur les dettes périphériques, elle a acheté la semaine dernière, pour 13,3 milliards d'euros d'obligations périphériques, soit deux fois plus que la semaine précédente. En quatre semaines, elle a acheté des obligations pour un montant supérieur à 56 milliards d'euros. Pour assouplir les tensions sur la liquidité des banques, elle maintient en place des instruments de refinancement très favorables pour les banques." "JC Trichet, dans un discours récent, a laissé entendre que la trajectoire pour les taux directeurs pourrait être infléchie. Beaucoup pensent que le taux repo pourrait même être baissé, ce qui ralentirait l'engrenage (en stimulant la croissance et en aidant les banques). Mais comme le disaient Trichet et Draghi aujourd'hui, une vraie sortie de crise passe forcément par une intégration européenne accrue. Si l'investisseur est confronté, non plus à une multitude de dettes plus ou moins solides, mais à une seule dette adossée sur de bons fondamentaux (ceux de la zone euro), il n'aura qu'une envie : l'acheter." AUT/ALO