BIOMERIEUX vise une croissance organique 2011 d'environ 5%

06/09/2011 - 18:31 - Option Finance

(AOF) - bioMérieux a enregistré au premier semestre un résultat net en progression de près de 4% à 75 millions d'euros et un résultat opérationnel courant en hausse de 5,2% à 120 millions d'euros. Il a représenté 17,8% du chiffre d'affaires du spécialiste du diagnostic in vitro, à comparer avec 17,5% au premier semestre 2010. Le résultat opérationnel a progressé de 8,6 % à 119 millions d'euros. Il a bénéficié de la croissance du résultat opérationnel courant et de la baisse des éléments non courants. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 673 millions d'euros et la croissance organique à 4,3%. En matière de perspectives, le spécialiste du diagnostic in vitro a confirmé cibler, en 2011, un résultat opérationnel courant compris entre 255 et 270 millions d'euros, après prise en compte de crédits d'impôt recherche estimés à 12 millions d'euros. " La fragilité du contexte économique en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord incite à la prudence, et conduit à anticiper que la croissance organique des ventes, en 2011, pourrait se situer autour de 5 % ", a jouté bioMérieux. Cet objectif, à devises constantes et périmètre d'activité comparable, exclut l'impact de l'arrêt de l'activité milieux de culture cliniques de routine en Amérique du Nord. Après prise en compte des acquisitions d'AES Laboratoire et d'Argene récemment réalisées, la croissance de l'activité, à devises constantes, pourrait être de 7 % environ.

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Les points forts de la valeur

- bioMérieux bénéficie d'un haut niveau d'expertise dans le diagnostic des maladies infectieuses. C'est le leader mondial de la microbiologie avec 35% de parts de marché mais également, depuis peu, de l'application industrielle avec l'acquisition d'AES ; - Le groupe dispose d'une présence géographique mondiale. La France représente moins de 16% du chiffre d'affaires. Il réalise déjà 25% de son chiffre d'affaires dans les pays émergents et a réalisé début 2010 une petite acquisition en Chine ; - Le diagnostic in vitro est un secteur d'activité bénéficiant de tendances de long terme extrêmement favorables ; - Le groupe bénéficie d'un modèle économique solide fondé sur l'importante proportion des ventes de réactifs qui assurent des revenus récurrents (85% du chiffre d'affaires) et d'un mix produit positif : nouveaux automates, enrichissement des menus par des tests à forte valeur ajoutée, montée en puissance de la biologie moléculaire et du théranostic (association entre le diagnostic et le médicament pour une meilleure efficacité des traitements, considérée comme l'un des grands relais de croissance de la médecine de demain) ; - La situation de trésorerie positive, ainsi que la forte récurrence du cash-flow de bioMérieux, devraient lui permettre de maintenir sa politique de dividendes généreuse (30% du résultat net).

Les points faibles de la valeur

- L'environnement dans lequel le groupe évolue est très concurrentiel ; - L'année 2011 sera une année préparatoire à de nombreux lancements anticipés sur 2012 et 2013. Les marges devraient donc être sous pression cette année ; - L'exercice 2012 devrait être meilleur (lancements de produits et nouvelles plateformes, effets des investissements industriels, baisse des prix de revient liée aux fermetures de sites effectués en 2010, reprise des volumes aux USA...), mais cet horizon apparaît encore un peu lointain pour servir de catalyseur boursier ; - La tendance à la baisse des dépenses de santé en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis pèse sur les perspectives du groupe. Le groupe a d'ailleurs revu à la baisse ses prévisions de croissance organique ; - Certains analystes jugent que le groupe n'est pas assez présent aux Etats-Unis (22% des ventes) ; - Les investisseurs ont accueilli fraîchement l'annonce du changement de direction. Alain Mérieux a laissé la place à l'ex-patron d'Ipsen Jean-Luc Bélingard depuis le 1er janvier 2011 ; - bioMérieux jouit d'une prime plutôt élevée sur ses comparables ce qui pourrait limiter le potentiel d'appréciation pour un titre déjà largement détenu dans les portefeuilles de gérants.

Comment suivre la valeur

- La volonté des gouvernements occidentaux de réaliser des économies dans les dépenses de santé est un catalyseur pour la médecine préventive et donc le marché du diagnostic ; - La reconnaissance acquise du théranostic par l'ensemble du corps médical devrait se traduire à terme par un fort développement de ce marché encore balbutiant ; - Le groupe souhaite mettre l'accent sur le développement dans les pays émergents ainsi qu'aux Etats-Unis.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pharmacie - Santé

De nombreuses opérations de croissance externe ont déjà eu lieu. Merck & Co. est devenu le numéro deux mondial en rachetant Schering-Plough pour 41 milliards de dollars. Roche a finalement réussi à acquérir Genentech, la deuxième société américaine de biotechnologies, pour 47 milliards. Abbott a repris le pôle médicaments du belge Solvay pour 5,2 milliards d'euros. La phase de consolidation se poursuit. Sanofi-Aventis cherche à acquérir la biotech américaine Genzyme pour 18,5 milliards de dollars. Le leader mondial du secteur, son concurrent américain, Pfizer est également très actif dans le domaine des acquisitions. Moins d'un an après avoir repris son compatriote Wyeth pour 68 milliards de dollars, il est de nouveau prêt à investir plusieurs milliards de dollars pour se renforcer dans les pays émergents et dans plusieurs domaines d'activité : les médicaments génériques, les traitements contre la douleur, le cancer, la maladie d'Alzheimer, les anti-inflammatoires et les neurosciences. FTB/ACT/