SES : partenariat stratégique en Russie

07/09/2011 - 15:40 - Option Finance

(AOF) - SES et l'opérateur russe de satellites de télécommunications fixes Gazprom Space System (GSS) ont annoncé la signature d'un partenariat stratégique visant à fournir un surcroît de capacité satellitaire au marché russe. En vertu d'un accord pluriannuel, SES vient de déplacer son satellite ASTRA 1F de sa précédente position orbitale de 51° Est sur 55° Est. GSS exploitera 16 répéteurs FSS en bande Ku sur le satellite ASTRA 1F pour fournir des services de télécommunications à la Russie occidentale, en attendant la mise à poste du satellite Yamal-402 de GSS en 2012. En retour, SES utilisera de la capacité sur Yamal-402 dès lors qu'il sera opérationnel sur 55° Est. Yamal-402 est en cours de fabrication en vue d'être lancé au mois de novembre 2012. Dimitri Sevastianov, Directeur général de GSS, a déclaré à cette occasion : " Le repositionnement d'ASTRA 1F est une bonne nouvelle pour le marché russe. Ce satellite supplémentaire arrive à un moment de forte demande et de sous-capacité, ce qui nous permettra de répondre aux besoins capacitaires sans cesse plus importants de nos clients. La coopération avec SES est très productive et nous pourrions envisager d'autres projets conjoints à l'avenir ".

AOF - EN SAVOIR PLUS

Les points forts de la valeur

- Le modèle économique des opérateurs satellites est proche de celui des concessions avec des contrats à long terme, souvent de dix ans, qui ne sont pas annulables ; - SES évolue sur un marché qui présente de fortes barrières à l'entrée et où les ressources sont rares. Les positions orbitales attribuées par l'Union internationale des télécommunications ne peuvent pas être retirées à l'opérateur s'il les utilise ; - Les opérateurs satellites disposent d'une forte capacité à imposer leurs prix aux clients ; - La croissance de SES est tirée par le fort développement de la télévision numérique et la montée en puissance de la 3D. La diffusion d'une chaîne en 3D nécessite 20% à 80% de capacité satellitaire supplémentaire par rapport à la diffusion d'une chaîne HD, qui nécessite elle-même 2,5 fois plus de capacité qu'une chaîne numérique classique ; - Le nombre de bouquets par satellite ne cesse d'augmenter. Même en période de crise les clients ne coupent pas cette dépense, au risque que leurs chaînes ne soient plus diffusées ; - Les zones en forte croissance comme l'Amérique latine, l'Afrique et l'Europe de l'Est représentent près d'un tiers des revenus de SES ; - Malgré son programme d'investissement important, SES garde une politique de distribution généreuse pour ses actionnaires.

Les points faibles de la valeur

- SES affronte la concurrence de nouveaux types de plateformes de distribution de contenus ; - Sa clientèle n'est pas assez diversifiée ; - La publication des résultats 2010 remet en cause la capacité du groupe à maintenir - dans la durée - un rythme de croissance au moins équivalent à celui du marché mondial, à savoir environ 5% par an ces prochaines années ; - Sur les trois exercices à venir, la croissance moyenne de SES devrait d'ailleurs rester près de 2 fois inférieure à celle de son concurrent Eutelsat ; le risque opérationnel est par ailleurs plus élevé avec 3 fois plus de lancements de satellites prévus d'ici 2012 ; - Le groupe est exposé à un risque de retour de capacités en Allemagne et aux Etats-Unis ; - Le groupe pourrait connaître en Afrique plusieurs années d'évolution défavorable des prix, en raison d'une offre désormais trop forte, suite à la multiplication des satellites adressant ce continent ; - Du fait des lourds investissements pour développer un programme de satellite, les opérateurs ont un endettement structurellement élevé ; - SES a une grande sensibilité à la baisse de la monnaie américaine, car 40% de ses facturations sont réalisées en dollars ; - La Golden Share du Grand-Duché de Luxembourg lui permet d'empêcher un actionnaire de détenir plus de 20,1% des actions du groupe.

Comment suivre la valeur

- L'activité de SES consomme beaucoup de capitaux. Un programme de satellite peut nécessiter 200 millions de dollars. Trois à cinq ans s'écoulent entre la commande et la mise en service d'un engin. Mais une fois lancé, l'équipement est très rentable ; - SES doit lancer de nouveaux appareils pour répondre à une demande croissante. Les lancements de satellite ne sont pas sans risques, mais chaque appareil est assuré ; - Dans le cas de l'activité d'opérateur de satellites, il convient de suivre l'évolution des taux d'utilisation publiés par le groupe. Ces taux servent notamment d'indicateurs pour la politique d'investissement du groupe dans de nouvelles capacités ; - Le groupe va concentrer ses efforts sur les pays émergents, Asie en tête. Cela devrait permettre à SES de retrouver, à moyen terme, un rythme de croissance proche de celui du marché mondial (environ +5% par an) ; - Le mouvement de consolidation du secteur est également à surveiller. Le métier d'opérateur de satellite étant un métier de coûts fixes, toute fusion permet de dégager d'importantes économies, principalement dans le lancement de satellites.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Opérateurs télécoms

Une bataille mondiale s'est engagée dans le domaine des services pour mobiles. Trois grands types d'acteurs s'affrontent : les opérateurs des télécoms, les fabricants de téléphones mobiles et les éditeurs de services Internet et mobiles. Alors que les opérateurs des télécoms bénéficient du contact avec le client final, ils craignent d'être réduits à seulement investir dans les réseaux sans en tirer les bénéfices. Pour preuve, des taux de croissance limités à 1 ou 2% par an, alors qu'Apple et Google affichent des progressions respectives de 39 et 23%. Les opérateurs choisissent donc de renforcer leur coopération, en particulier dans les applications mobiles. Selon Gartner, elles devraient représenter cette année 15,1 MdUSD, contre 5,2 MdUSD en 2010. Après avoir décidé de créer une plate-forme commune, la WAC (Wholesale Applications Community), huit grands opérateurs (dont Orange, China Mobile et Vodafone) ont annoncé qu'ils étaient désormais tous connectés à cette plate-forme. Cette dernière, qui compte 12 000 applications, devrait s'ouvrir d'ici à la fin de l'année à huit autres opérateurs des télécoms. FTB/ACT/