Actions : BNPP IP revenu à position sous-pondérée, réduit les risques

12/09/2011 - 16:58 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Les craintes de récession et la persistance de tensions sur les marchés des emprunts d'Etat des pays périphériques de la zone euro ont fortement pesé sur les places boursières. Les actions mondiales ont chuté de 16% entre la fin juillet et le 10 août et, depuis lors, elles font du surplace dans un climat volatil. Les rendements des obligations américaines et allemandes à dix ans ont touché des plus-bas record", note Joost van Leenders, de BNPP IP. "Nous avons réduit notre exposition aux actifs risqués pour refléter nos perspectives relativement pessimistes, notamment notre sentiment que la probabilité d'une récession aux Etats-Unis au cours des douze prochains mois est supérieure à 50%." "Nous sommes revenus à une position sous-pondérée sur les actions. Nous sous-pondérons l'Europe par rapport aux Etats-Unis, estimant que les actions américaines devraient, dans un contexte de récession, bénéficier de leur statut de valeurs refuge en termes relatifs, alors que les problèmes des marchés des emprunts d'Etat de la zone euro sont loin d'être résolus. Nous avons ramené à neutre notre exposition aux obligations à haut rendement, anticipant un élargissement des spreads induit par une récession ou par les risques liés aux dettes souveraines dans la zone euro." "Nombre de pays développés pourraient facilement basculer en récession, compte tenu de la faiblesse de la croissance des revenus, de la confiance en berne et de l'atonie de la consommation des ménages. Beaucoup d'Etats réduisent leurs dépenses, tandis que la conjoncture n'incite pas le secteur privé à accroître ses investissements, ni à soutenir la croissance de l'emploi. Une étude de la Réserve fédérale (Fed) montre que, d'un point de vue historique, un passage de la croissance du PIB américain sous les 2% en glissement annuel, comme observé au deuxième trimestre 2011, signifie que l'économie a déjà basculé en récession ou est sur le point d'y entrer." "La faiblesse des créations d'emplois et l'inertie du chômage, qui pèsent sur les revenus, n'aident pas. Les indicateurs avancés dans la zone euro ont connu une détérioration rapide et les indices PMI dans de nombreux pays émergents ont également marqué le pas. Toutefois, la plupart des indicateurs avancés ne signalent pas de récession. L'impact des facteurs qui ont initialement entraîné le ralentissement, tels que la hausse des prix pétroliers et les perturbations des chaînes d'approvisionnement consécutives au séisme au Japon, diminue." "Dans nombre d'économies développées, nous ne percevons pas de forte baisse de variables comme la consommation de biens durables, l'investissement productif ou les stocks, et pensons que des conditions financières relativement favorables pourraient faire obstacle à une récession. La réévaluation de l'orientation des politiques des banques centrales a contribué à l'effondrement des rendements obligataires américains et allemands à dix ans. Les marchés sont de plus en plus dans l'expectative de nouvelles mesures de relance monétaire de la Fed." "Le scénario le plus évoqué est celui consistant pour l'institution à vendre des titres à court terme et à acquérir des titres à plus longue échéance de manière à aplatir la courbe des taux. Il n'est pas certain que cette solution change la donne car les rendements sont déjà très bas. Cela étant, elle pourrait améliorer le climat boursier. Nous n'attendons plus de gestes haussiers de la part de la Banque centrale européenne (BCE)." "La crise des dettes souveraines demeure la principale problématique de la zone euro. La Grèce ne respecte pas les modalités de son plan de sauvetage, ce qui met en péril le versement de la prochaine tranche de prêts et la ratification définitive du nouveau plan d'aide convenu en sa faveur en juillet. Des initiatives plus audacieuses semblent de plus en plus indispensables, notamment un élargissement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), une augmentation des achats d'obligations par la BCE, une éventuelle monétisation de la dette publique ou l'introduction d'euro-obligations garanties par les Etats de la zone euro, incluant un abandon de souveraineté dans le domaine des politiques budgétaires nationales." "Nous n'anticipons pas de matérialisation de ce scénario à court terme. Les questions budgétaires devraient par conséquent rester un facteur de risque susceptible de faire entrer l'économie de la zone euro en récession. L'écart entre les taux interbancaires à trois mois et les taux des titres d'Etat de même échéance s'est élargi, sans revenir cependant aux niveaux atteints pendant la crise de 2008. Les banques déposent davantage de fonds auprès de la BCE, tandis que les établissements bancaires des pays périphériques sont de plus en plus tributaires de cette dernière pour leur financement." "Les problèmes liés à la croissance et à la dette ont eu une incidence sur les actions et d'autres actifs risqués. Les valorisations sont devenues plus attrayantes, mais nous n'y voyons pas un argument convaincant pour acheter des actions. Les analystes viennent tout juste de commencer à revoir à la baisse leurs estimations de bénéfices et nous pourrions assister à de nouveaux ajustements." "Jusqu'à présent, le dégagement des obligations d'entreprises a été nettement plus ordonné que durant la crise de 2008-2009, mais ce sont surtout les obligations à haut rendement qui sont confrontées au risque de gel des marchés, selon nous. Les obligations des pays émergents se sont mieux comportées, en raison de leurs fondamentaux solides, mais nous percevons à présent des risques baissiers plus tangibles sur la dette libellée en monnaie locale. Pour l'heure, nous pensons toutefois que l'assouplissement de la politique monétaire aux Etats-Unis bénéficiera aux devises émergentes face au dollar, d'où le maintien de notre opinion positive sur la dette locale." AUT/ALO