La BCE et l'assouplissement quantitatif (Natixis)

13/09/2011 - 11:04 - Option Finance

(AOF / Funds) - "La BCE continue à soutenir la zone euro à bout de bras en maintenant les taux espagnols et surtout italiens à des niveaux soutenables. Cela permet à ces deux pays de continuer à avoir un accès au marché et à surtout de ne pas s'en remettre à l'EFSF qui n'a pas les moyens, ni en théorie ni en pratique, de se substituer à la BCE. Pas en théorie car l'EFSF a une capacité maximale de prêt de 440 milliards ce qui ne suffirait à subvenir aux besoins de financement de 94 et 150 milliards de l'Espagne et de l'Italie juste pour ce qui est de l'obligataire et uniquement cette année", note Natixis. "En pratique non plus car on fait reposer beaucoup de choses sur l'EFSF mais qui n'est pas un FMI européen et doit d'abord lever dans le marché ses moyens d'intervention. Or pour l'instant, l'EFSF n'a levé que 13 milliards d'euros." "Il y a deux façons de voir les choses à la suite des tensions à l'oeuvre au sein de la BCE. Ou bien on considère que les Allemands ont décidé de manifester leur mécontentement et vont à partir de maintenant s'opposer fermement à de futurs achats du SMP en nommant un proche de Schauble. Ou bien à l'inverse on peut y voir le signe d'une BCE qui s'est affranchie de la tutelle de la Bundesbank et qui dorénavant va avoir les mains beaucoup plus libres pour faire du SMP ce qu'il devrait être : un mécanisme de sauvegarde de la zone euro doublé le cas échéant d'un Quantitative Easing si la BCE venait à avoir du mal à stériliser ces achats." "Un QE pas si inquiétant que cela compte tenu des perspectives d'inflation (1,7% prévues par la BCE elle-même), d'une croissance en fort ralentissement et de l'évolution de la base monétaire (M3 à 1,1% soit largement sous l'objectif de 4,5%). Le SMP est sans doute limite du point de vue des missions de la BCE mais il n'y a pas d'alternative crédible pour le moment. Sauf à vouloir laisser éclater la zone euro mais peut-on parler alors d'alternative crédible..." "Toujours est-il qu'avec des taux maintenus à des niveaux soutenables par la BCE, l'adjudication de nouveau 5 ans italien devrait bien se passer demain et se comparer avantageusement à la précédente (lors de la dernière émission de 5 ans BTP le 14/07 dernier le papier était ressorti à 4,93% pour un b/c de 1,93%). Enfin, le SMP ne doit pas empêcher de continuer à fournir de la liquidité sans limite de montant." "Les tensions sur l'interbancaire commencent à se faire ressentir notamment pour les banques italiennes qui dépendent de plus en plus de la BCE. En aout, un montant record de 72 milliards a ainsi été emprunté par les établissements transalpins alors que la situation des banques espagnoles s'est stabilisée. A nouveau la BCE joue un rôle central, celui de prêteur en dernier ressort, mais là pour les banques cette fois-ci." AUT/ALO