Crise des périphériques, les gérants délaissent les banques (enquête BofA)

13/09/2011 - 16:07 - Option Finance

(AOF / Funds) - Les investisseurs intègrent dans les prix une crise bancaire centrée sur l'Europe, mais pas une crise économique mondiale, révèle l'enquête réalisée auprès de 203 gestionnaires d'actifs par Bank of America Merrill Lynch du 1er au 8 septembre. L'appétit au risque semble toucher un plancher et les marchés seraient prêts à rebondir si des initiatives politiques claires étaient mises en oeuvre. Si l'environnement économique devait se détériorer davantage, les actions émergentes et les matières premières seraient les plus vulnérables, rapporte l'étude. Les attentes sur la croissance mondiale ont encore reculé mais aucun effondrement de l'économie n'est prévu, avec moins d'un tiers des répondants prédisant une récession mondiale. Les Européens sont à cet égard plus plus pessimistes, avec une majorité d'investisseurs du Vieux Continent (55%) attendant une récession, définie comme deux trimestres de suite de PIB négatif, dans les douze prochains mois. Les Européens n'étaient que 14% en juillet dernier à anticiper une évolution. Les risques pesant sur les dettes européennes et les banques dominent les inquiétudes des investisseurs ; 68% des répondants considèrent désormais une crise de la dette européenne comme le risque le plus important, contre 43% en juin et 60% en août. Le sentiment de confiance à l'égard des banques européennes est à son plus bas depuis que cette enquête est menée, soit janvier 2003. Ce regard pessimiste sur l'Europe se reflète dans les allocations des actions européennes : alors que les perspectives de croissance mondiale plus faibles se retrouvent dans la sous-pondération des actions mondiales (5%), la première sous-pondération en deux ans, les actions européennes encaissent pour leur part une sous-pondération de 38%, contre 15% le mois dernier. Les Etats-Unis semblent retrouver un peu les faveurs des gérants : seulement 9% des investisseurs américains anticipent un nouvel affaiblissement de l'économie l'année prochaine. Les investisseurs mondiaux ont également redonné une bonne place aux actions américaines dans leurs portefeuilles. Mesurée par l'indicateur ML Risk & Liquidity Composite Indicator, l'aversion au risque des investisseurs a bondi à des niveaux vus pour la dernière fois en mars 2009, dans le sillage de la crise européenne. 45% des investisseurs prennent des risques plus mesurés que d'habitude, contre 20% en août. La détention de liquidités reste extrêmement haute avec une moyenne de 4,9% des portefeuilles, et plus d'un investisseur sur trois surpondéré en liquidités. La baisse de l'appétit du risque se fait également sentir dans l'exposition des hedge funds : le secteur a rabaissé ses positions longues à 19%, contre 33% le mois derniers. Enfin, les investisseurs ont changé d'avis sur la liquidité des actifs et l'évaluent désormais comme insuffisante (négative). Les obligations ont tiré profit de ce contexte et ne sont plus sous-pondérées qu'à hauteur de 21% contre 45% en juillet, ainsi que l'immobilier, sous-pondéré à 7%, presque moitié moins que le mois précédent. Le ralentissement de la croissance a aussi impacté les attentes sur les prix du pétrole : 14% des gérants estiment que l'or noir est surévalué, contre 0% en août. Au sein des actions, on n'observe pas simplement une rotation au sein des secteurs défensifs mais une réallocation en faveur des pharmaceutiques, des services aux collectivités et de la consommation de base, mais aussi aux valeurs industrielles et technologiques. AUT/ACT