Le dollar devrait encore profiter des craintes sur la zone euro (Natixis)

14/09/2011 - 11:06 - Option Finance

(AOF / Funds) - "Après avoir touché un plus bas de 1,3495 ce lundi, l'EURUSD a rebondi jusqu'à 1,37 ce mardi en réaction à la stabilisation des marchés boursiers. Pour autant, les incertitudes restent importantes comme en témoignent d'une part, le niveau toujours élevé de la volatilité implicite à 3 mois au dessus de 15% et d'autre part, le positionnement toujours baissier du marché. Les Risk Reversal sont sur des niveaux historiquement bas signifiant qu'il y a plus d'acheteur de put que de call, et les comptes spéculatifs sont passés légèrement vendeurs", note Nordine Naam de Natixis. "Pour l'heure, les marchés n'ont toujours pas de visibilité sur la sortie de la crise européenne. Face à la lenteur d'implémentation du plan grec du 21 juillet et aux dissensions au sein de la zone euro sur la gestion de la crise, la probabilité d'un défaut de la Grèce a encore progressé comme le suggère le niveau des taux 2 ans grecs proche de 70%." "Bien au contraire, les autorités politiques continuent de souffler le chaud et le froid tantôt en incitant les marchés à se préparer au pire tantôt en rassurant comme Angela Merkel sur le fait que la Grèce ne fera pas défaut et ne sera pas inciter à sortir de la zone euro. Le clash au sein de la BCE relatif aux achats de dette périphérique n'a fait qu'entretenir les craintes de défaut, pesant lourdement sur les valeurs bancaires les plus exposées aux dettes périphériques." "Ainsi, la forte dégradation des valeurs bancaires témoignant de la hausse du risque systémique a fini par peser sur l'euro. Par ailleurs, le marché redoute que la Troika (FMI, BCE, UE), de retour en Grèce cette semaine, montre un certain mécontentement face à l'absence d'avancées dans la réduction des déficits et par là, refuse de verser la tranche relative à la précédente aide financière de 110 milliards d'euros malgré les récentes annonces d'économies (2 milliards)." "De fait, la réponse à la crise actuelle passe par plus de fédéralisme ou par la création d'Eurobonds, mais ce sont des solutions de long terme. Le temps des marchés n'est pas celui de la politique. Les solutions de court terme restent basées sur les achats de dettes périphériques par la BCE en attendant que le fonds FESF soit opérationnel, sur des restructurations de dettes (PSI toujours en attente) et peut être par des recapitalisations de banques." "Mais les solutions de court terme sont longues à implémenter compte tenu des divergences d'approche entre les pays du Nord et du Sud. Dans les prochaines semaines, les incertitudes européennes resteront donc significatives, ce qui laisse penser que l'EURSD testera de nouveau le support à 1,34, puis pourrait même aller jusqu'à 1,30 si les dissensions européennes persistent sur la gestion de la crise souveraine. Dans cet environnement, le dollar devrait bénéficier des craintes croissantes sur la zone euro." AUT/ALO